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mardi 21 décembre 2010 à 08:52

Intersyndicale des hôpitaux de la CCM

Bien décidée à se battre pour une offre de soins de qualité et pour défendre les personnels



L’intersyndicale professionnelle et interprofessionnelle CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, UNSA, FSU71 et Solidaires des hôpitaux de la communauté Creusot-Montceau a tenu une conférence presse, ce lundi soir, pour montrer sa détermination en cette période de tempête que traversent les deux établissements et surtout insister sur sa volonté de prendre part à la « reconstruction » qui s’annonce et son corrolaire : la construction d’un hôpital neuf unique.




Dépôt de bilan de la Fondation Hôtel-Dieu « inéluctable » (comme nous l’avions écrit en avant-première), placement sous « tutelle » du centre hospitalier de Montceau-les-Mines, suppression d’environ 80 lits (plus ou moins ?), renégociation d’un nouveau Plan de Retour à l’Equilibre (financier) d’ici quelques mois… les 8 membres de la délégation de l’intersyndicale, reçus mercredi dernier au ministère de la Santé, n’ont pas eu d’autres informations que celles distillées aux présidents des conseils d’administration des établissements. Par contre, et comme l’a signalé Sylvie Sniezek, porte-parole, l’intersyndicale a tenu à étudier dans le détail les informations obtenues sur le rapport Métais avant de communiquer.


Déficit constaté de l’ordre de 4 millions d’euros par an pour l’Hôtel-Dieu depuis plusieurs années, impossibilité de payer les cotisations URSSAF, un PRE impossible à respecter, une activité médicale déclinante et accentuée en 2010 suite à la nouvelle répartition des activités, baisse démographique importante (- 20% d’habitants d’ici 2030) annoncée par l’INSEE… le rapport de la mission ministérielle est peu encourageant sauf que l’intersyndicale ne partage pas entièrement ces conclusions. Et déjà avec les chiffres de la population car les syndicalistes tablent sur 51 communes au lieu des 18 de la seule communauté urbaine; les établissements « rayonnent » bien au delà de ces limites !


Comme vous avez déjà pu le lire ici, les préconisations de la mission, après ces constats, c’est la suppressions de quelques 80 lits avec maintien des deux sites mais avec un site « chaud » de 160 lits (toutes les chirurgies, la maternité, la pédiatrie, un service d’urgences 24 /24 h etc.) et un site « froid »de 300 lits  (médecine, service d’urgences de jour seulement etc.). Dans son rapport, Jacques Métais ne prend pas position quant au lieu d’implantation de l’un ou l’autre des pôles mais recommande, malgré tout, que soit prise en compte la répartition de 2009 mais qui « irait plus loin dans l’unification du plateau technique« .


La réduction des coûts de fonctionnement par la suppression de 80 lits (passant de 540 à 460), la diminution du temps d’hospitalisation (en utilisant les services de l’Hospitalisation à Domicile, du Service de Soins Infirmiers à Domicile et du Service de Soins de Réadaptation), la mutualisation des moyens au niveau des services communs (administratifs, déjà) etc. font partie des propositions d’économies faites par M. Métais. Mais, car il y a un mais, l’intersyndicale fait remarquer que tant le service HAD, que le SSIAD ou le SSR sont déjà débordés donc.


Autre constat de l’intersyndicale, le « recours » à une solution de privé non lucratif ou même lucratif, est écarté par M. Métais, tout comme le fait que son rapport n’est qu’une base de travail qui n’a rien de figée, notamment en ce qui concerne les urgences par exemple. D’où la volonté des représentants du personnel de faire évoluer ses propositions !


De fait, autant l’intersyndicale sera attentive à la question de l’offre de soins à la population, autant elle le sera quant à l’avenir des personnels et à leurs statuts. Leurs, au pluriel, car le statut FEHAP (« 51 ») n’a rien à voir avec le statut public !


A suivre…


Pascal BERTHIER






4 commentaires sur “Intersyndicale des hôpitaux de la CCM”

  1. jpbusseuil dit :

    Comme des enfants qui déploies des lampions.
    Pauvre syndicalisme

  2. Protekspot dit :

    Rien de bien nouveau présenté par l’Intersyndicale, si grâce à elle, il est impossible d’oublier la force syndicale du groupe Hospitalier.

    Vu du grand public, ces propos donnent l’impression que cette représentation n’en sait pas plus que le quidam , mais elle s’attache à démontrer le contraire.

    Tentons de croire que vos actions aboutiront, espérons que les dirigeants ont encore leur mot à dire dans cette complexe affaire !!

  3. hawk dit :

    Le panorama se discerne doucement, mise en place des forces en présence. d’un coté, l’intersyndicale associée à certains élus (cf le communiqué de Mr Billardon), de l’autre le ministère et les conclusions de la mission. Nos élus tentent de faire oublier 10 ans d’errances sanitaires et un dépôt de bilan associé à une mise sous tutelle en affichant un volontarisme qui ressemble fort à un trompe-l’oeil. Un nouveau tour de prestidigitation qui permettra de dire « heureusement que nous étions là sinon c’était pire ! ». Notre observation au delà des discours doit se concentrer sur la mise en place du projet de soins et surtout quelle place va être donnée aux soignants dans l’élaboration de ce projet. Pour mémoire rappelons que lors de la première mouture il y a un an le débat avait été purement et simplement confisqué par les élus et les administrations avec les conséquences que l’on constate tristement.

  4. Juvenet dit :

    Le communiqué d’André Billardon, parlons-en.
    Oser déclarer péremptoirement, je cite: « dans les esprits des personnels il se dégage une évidence : le site dédié à la chirurgie, à la maternité, à l’obstétrique et à la pédiatrie, avec les urgences, devrait être celui du Creusot, avec un total de 160 lits. Le site dédié aux activités de médecine devrait être celui de Montceau-les-Mines » est une déclaration de guerre ou je ne sais plus lire.
    Une telle provocation de la part de celui qui s’est toujours donné le beau rôle du pacificateur est à mon avis assez édifiante et doit faire réfléchir.
    Espérons que sa dépêche d’Ems ne restera pas sans réponse, même si nous savons bien que l’intersyndicale (n’) agit (pas), sous la férule des amis du maire du Creusot et qu’on peut rien espérer d’eux. « L’heure n’est pas aux « tambours, trompettes et drapeaux » ni aux déclarations intempestives et démagogiques qui jouent, elles, contre l’intérêt général des salariés et des usagers ! » ont-ils prévenu. Ce n’était pas l’heure hier, ce ne le sera pas demain non plus hélas. Est-ce que ne rien faire, ne rien dire, éviter soigneusement de désigner les responsables et les garder aux manettes n’est pas plus nuisible encore à « l’intérêt général des salariés et des usagers » ?
    Il est plus que temps d’évoquer les vraies solutions.