Ce jeudi en milieu d’après-midi, le Codef (Collectif de défense des usagers des hôpitaux) assurait une conférence de presse à la mairie de Saint Vallier, en présence des maires des communes du bassin minier à l’exception de Madame Jarrot absente. C’est ainsi qu’Alain Philibert a accueilli Hervé Mazurek et Viviane Perrin (représentant Jean-Claude Lagrange indisponible).

Compte tenu de la situation et de nouvelles informations, le Codef a décidé de communiquer sous la même forme qu’en janvier dernier. Les membres du Codef présents ont indiqué avoir rencontré Mme Ungerer, Directrice du Groupement Hospitalier du Territoire et M. Signard, directeur de l’hôpital de Montceau le 18 mars dernier. « Les explications n’ont pas pu aller jusqu’au bout » nous a-t-on expliqué, contraintes de couvre-feu obligent.

 

Une organisation territoriale de la cardiologie en question

 

D’après les propos rapportés par le Codef, les cardiologues du GHT ont mis en place une organisation territoriale de la cardiologie, validée. Cela conduisait à la création de 4 lits de soins continus en cardiologie dès le 1er mars, lits fermés le 5 mars dernier.

A la suite de cette fermeture, le Codef a demandé à être reçu par la direction.

 

Au cours de la rencontre, Mme Ungerer aurait présenté des « arguments de forme et pas de fond » selon le Codef. D’abord, selon Mme Ungerer il n’y aurait pas eu de concertation quant à l’ouverture de lits en cardiologie à Montceau. En outre, ces lits étaient nécessaires pour faire face à l’afflux potentiel de malades atteints de la Covid-19, venant d’autres villes.

 

5 semaines plus tard, rien n’a bougé à l’hôpital de Montceau-les-Mines et les lits n’ont pas été rouverts. Pire les lits réservés pour des patients de la Covid-19 n’ont pas été utilisés selon le Codef.

 

Et un accord entre le GHT et l’Hôtel Dieu du Creusot

 

En outre, Mme Ungerer a mis à disposition un cardiologue qui viendra donner un coup de main en rythmologie au sein de l’Hôtel Dieu du Creusot. « On ne fait qu’aider le Creusot » se lamente le Codef.

Et Alain Philibert de commenter : « C’est à la limite de la provocation… faire ça au Creusot. »

 

Et de poursuivre : « Son objectif à elle et à l’ARS est de transformer Montceau en SSR (Soins de suite et réadaptation). Casser la radiologie reviendra à casser les urgences. Et l’objectif sera atteint. Nous sommes venus dire que la coupe est pleine. Mme Ungerer, ça suffit. Cela fait longtemps qu’on dit ça. »

 

Et le Codef de préciser encore : « En cardiologie, avec la sociologie de notre population, on a des besoins énormes. Mme Ungerer veut qu’on aille à Chalon, comme si on pouvait tous aller à Chalon. Il est temps de mettre l’humain au cœur des préoccupations. »

 

Ce vendredi, dès le début d’après-midi, Mme Ungerer sera de nouveau à l’hôpital de Montceau-les-Mines à la demande des organisations syndicales, l’occasion de faire savoir que le Codef dit que cela suffit. Ils ne devraient pourtant pas être présents à la réunion, puisqu’ils n’y ont pas été invités.

 

Le Codef n’en démord pas des pratiques « comptables » du GHT : « Certains patients en cardiologie sont orientés à Mâcon ou Dijon car ils ne peuvent pas être accueillis à Montceau-les-Mines. ».

 

Un appel au soutien des élus

 

Poursuivant la réunion, le Codef a ensuite demandé le soutien des élus présents en rédigeant une lettre à l’adresse de Mme Ungerer, une lettre qui devrait être cosignée par les maires des 4 communes. L’objectif de la lettre est de demander à Mme Ungerer de mettre en œuvre la cardiologie à l’hôpital de Montceau-les-Mines comme cela avait débuté début mars.

 

En outre, le Codef demande à ce que le projet médical du GHT, datant de 2016, soit retravaillé. Il aurait dû l’être en 2020… Un projet qui manque cruellement pour gouverner « le navire GHT » selon le Codef.

 

Et d’ajouter : « On est 105 000 habitants à 30 minutes de cet hôpital de Chalon. Qu’est-ce qu’on fait ? On navigue à vue. »

Les élus présents s’accordent : ce qui importe c’est la population.

 

Et le Codef voit rouge. Il voit d’autant plus rouge qu’il avait candidaté afin d’être présent au conseil de surveillance de l’établissement comme représentant des usagers. Et c’est février-mars dernier qu’ils ont appris que leur candidature n’avait pas été retenue après publication d’un arrêté faisant état  de l’organisation de ce conseil : pour le collège des usagers, ce sont l’UDAF et l’association JAMALV qui les représentent. Pour les représentants des collectivités territoriale, le maire de Saint Vallier est absent alors même que le siège de l’hôpital se situe à Saint Vallier. Y siègent ainsi Marie-Claude Jarrot, Viviane Perrin (pour la CUCM) et Lionel Duparay (pour le département), ainsi que 3 représentants du personnel, une personne qualifiée (M. Coste).

 

Face au constat de l’absence du maire de Saint Vallier et du refus d’intégrer le Codef en tant que représentant des usagers, ce dernier a décidé de déposer un recours contre l’arrêté de constitution du conseil de surveillance du centre hospitalier de Montceau-les-Mines. Celui-ci a été déposé il y a trois semaines à présent.

La pilule ne passe définitivement pas pour le Codef qui compte bien continuer à faire entendre sa voix et celles des usagers pour défendre l’hôpital de Montceau-les-Mines et des services de proximité.

 

EM