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mardi 6 février 2024 à 10:13

Galuzot entre dévouement total et exaspération

Les urgences à  la rupture 



 

Juste un témoignage en passant. Admis aux urgences pour un problème de tonicité musculaire au bras droit, juste une petite hémorragie cérébrale, je suis pris en main par des personnels concernés et concentrés et je me demande bien comment ils arrivent à le rester malgré l’agitation, les récriminations, les interpellations des collègues, les coups de fil et de sonnettes incessants. Les brancardiers comme une noria sans fins amènent et emmènent des patients qui le sont plus ou moins. Tous les boxes sont pris et le SMUR, les ambulances privées annoncent des arrivées imminentes. Tout ce monde en blanc est tendu, nerveux.

 

C’est le weekend et comme d’habitude les effectifs ne sont pas complets. Pire certains personnels ont fait sauter un jour de repos. D’autres ont dépassé l’heure de fin de poste. Beaucoup sautent le repas de midi. Pour un néophyte les allées et venues incessantes de blouses blanches peut apparaître vain et désorganisé, mais si l’on prend le temps de bien observer et de bien analyser il se dégage de cette agitation de fourmilière une logique implacable et terrible.

 

Rien n’est plus dimensionné à la demande, certains appareils marchent quand ils veulent. Le médecin de service a le téléphone collé à l’oreille en permanence, il cherche à joindre des spécialistes pour l’aider à rendre un bon diagnostic, une bonne médicamentation. Samedi, les spécialistes sont en weekend ou déjà pris un peu partout. Le pauvre homme se comporte calmement et gentiment avec tout le monde, très empathique et en même temps on le sent complètement désespéré par les conditions de travail. en qualité de patient très patient je regarde ma montre et je compte les va et vient incessants.

 

Aux urgences tout l’est sauf l’heure de sortie. Donc midi passe sans repas, pas le temps, pas les moyens peut être. les examens s’enquillent et le patient n’en sait pas plus. la logique médicale n’est pas la logique du patient.  Ici deux mondes se côtoient, s’interpénètrent, s’affrontent parfois.

 

C’est fascinant comme le quidam lambda devient quelqu’un avec une blouse blanche et comme le citoyen sûr de lui devient un quidam lambda dès qu’il revêt une blouse de patient. il y a là un phénomène que l’on ne retrouve que face a la police et l’inspecteur des impôts. Sauf que là c’est à  priori pour notre bien.

 

Alors on sort de là avec un sentiment mitigé.   Satisfaction ou déception, sentiment d’admiration ou profonde consternation difficile de se départager Le constat final c’est que les urgences sont à  bout dans un système hospitalier a bout de souffle et que de chaque côté soignants et patientèle tout le monde est à bout et proche de l’explosion. En dehors de mes propes problemes en partant j’emporte une partie de ceux du lieu. le citoyen se révolte de l’amertume de ses constatations. Le patient tremble pour son avenir face aux dégradations du service public hospitalier. Heureusement que pour le moment les urgences tiennent encore grâce à ceux qui y travaillent.

 

Gilles Desnoix

 






2 commentaires sur “Galuzot entre dévouement total et exaspération”

  1. val230 dit :

    Certes les urgences sont la première vitrine de l’hôpital, mais il ne faut pas oublier que si c’est la « ruée » aux urgences , ça l’est aussi dans les services où le personnel soignant est aussi souvent en sous effectif , fait aussi des heures supplémentaires n’a pas non plus le temps de manger et court aussi de partout. S’occuper des patients, des urgences , des familles, du téléphone , des prescriptions médicales …
    Chaque service est parfois à bout de souffle mais le personnel fait de son mieux pour continuer exercer son métier avec passion afin de satisfaire au mieux les patients et leur entourage.

  2. marius dit :

    Et on veut construire un nouvel hopital, pour y mettre qui??? Mme Le Maire et Mr Margueritte feraient mieux de trouver des budgets pour attirer du personnel hospitalier répondant au besoin des montcelliens.