Semaine de l’aphasie : une journée de manifestation à Chalon-sur-Saône
Une quinzaine de personnes présentes pour rencontrer plusieurs spécialistes
Ce samedi 19 octobre, la salle des fêtes Claude et Christian Villeboeuf de Chalon-su-Saône accueillait une série de conférences dans le cadre de la semaine de l’aphasie qui se tenait du 14 au 20 octobre 2024.
C’est à l’initiative de l’association Aphasie 71 la grume qu’a été organisée une journée de manifestation en présence du Président de l’association Aphasie au niveau national (Docteur Jean Dominique Journet), l’intervention d’une neurologue le Docteur Gautier Lechapt, responsable du service neurologie de l’hôpital de Chalon-sur-Saône, l’intervention d’Anne Thomas, orthophoniste, Céline Bouillot, psychothérapeute, l’équipe C3R réseau de communication (dont le siège se situe au Creusot).
D’autres associations tenaient aussi des stands d’informations : France Alzheimer, France Acouphène, la SEP etc.
Au cours de l’après-midi, des élus de Chalon sont venus à la rencontre des organisateurs.
Un trouble méconnu
Après un mot d’accueil par l’association Aphasie 71, la quinzaine de participants présents ont assisté à la conférence proposée par le Docteur Gautier Lechapt, neurologue.
Il a débuté par définir le trouble de l’aphasie, souvent méconnu du grand public : une perte partielle ou totale du langage.
Les difficultés sont variables pour parler, comprendre, lire ou écrire. Ce trouble touche environ 300 000 personnes en France et 40 000 personnes supplémentaires chaque année.
L’occasion de rappeler aussi que le langage est une fonction commandée par le cerveau et qu’il se développe au sein de plusieurs zones du cerveau. Les aires du cerveau ne sont pas isolées les unes des autres. Bien au contraire ! Celles-ci communiquent entre elles. Et c’est, d’après le Docteur, la plasticité cérébrale qui est mise en jeu pour la récupération du langage après un AVC, pour remplacer l’altération avérée.
L’évolution du trouble est variable d’une personne à une autre en fonction de multiples facteurs : localisation et étendue de la lésion, type d’aphasie, sévérité initiale de l’aphasie, âge et plasticité cérébrale, prise en charge rééducative, motivation et soutien social et facteurs psychologiques.
La rééducation est assurée par l’orthophoniste, mais l’acteur principal est le patient.
Le spécialiste poursuit son propos en évoquant des conseils pour communiquer, des conseils pour les proches et les gestes à réaliser en cas de signes d’AVC (appeler le 15 ou le 114 pour les personnes malentendantes ou sourdes).
La communication alternative augmentée
Anne Thomas, orthophoniste à Dijon, a pris la suite du Docteur Lechapt en évoquant sa méthode auprès notamment d’enfants sourds. Elle utilise la méthode de la CAA (Communication Alternative Augmentée).
Après une présentation de l’approche reposant sur 4 piliers (regard, parole, toucher et verticalité), elle a fait réaliser des petits jeux par les personnes présentes.
S’en sont suivis des témoignages de proches ou personnes ayant été touchées par l’aphasie. Le Docteur Journet, lui-même atteint d’aphasie, a fait part de son changement de vie et des répercutions de son trouble au quotidien : jugement des gens, perte de crédibilité, d’écoute. Cela a été l’occasion pour lui de rappeler que chaque aphasique est différent.
« Il est important d’en parler autour de soi, d’échanger entre aphasiques, aidants. Les associations locales sont importantes aussi pour les aphasiques » a-t-il conclu.
Les échanges se sont ensuite poursuivis autour d’un verre de l’amitié.
EM