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jeudi 19 février 2015 à 05:54

Center Parcs (Le Rousset)

« Anti-démocratique ? »   s’interrogent les opposants !



Ce samedi 14 février, le salon de thé les « Hirondelles » de Cluny accueillait la réunion d’information sur le projet Center Parc au Rousset.

 

La veille, une réunion se tenait à Charolles, où d’après les organisateurs, les échanges avaient été très constructifs, avec des personnes venues se renseigner sur le projet.

 

 

Munis de leur exposition itinérante, les membres du collectif du Geai du Rousset ont introduit le sujet dans un cadre plus intimiste et facilitant des échanges francs et de proximité.

 

Un site de la taille de Charolles

 

Le projet situé sur le territoire du Rousset prévoit 400 cottages, représentant 2500 personnes, une population équivalant à celle de la ville Charolles et dépassant nettement celle du village du Rousset.

 

Rappelant rapidement les enjeux d’un tel projet (consommation de 3500 mètres cubes d’eau par an pour l’aquamundo, 5000 stères de bois par an pour chauffer la bulle à 29°C par exemple), l’animatrice de la soirée a rapidement donné la parole à l’assemblée pour laisser place aux échanges.

 

État d’avancement du projet

 

Et les premières questions ont porté sur l’état d’avancement du projet. A ce jour, les membres du collectif indiquent que le permis de construire aurait dû être signé en janvier. Leurs démarches auraient déjà retardé le projet d’un an.

 

Par ailleurs, le Conseil Régional n’a pas voté de budget englobant le projet Center Parc pour cette année, contrairement au Conseil Général de Saône-et-Loire qui a déjà prévu 4,3 millions d’euros dans son budget.

 

Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) a été retardé. Et une commission d’enquête publique devrait débuter.

 

Les emplois toujours au cœur de la polémique

 

Lors de chaque réunion, la question des emplois annoncés par Center Parc (du groupe Pierre et Vacances) fait l’objet de débats. Encore une fois, de nouveaux approfondissements ont montré que c’est 300 personnes qu’il est prévu de recruter et non pas des équivalant temps plein.

 

Pour une partie, elles seront destinées à assurer des emplois de ménage, à temps partiel (9h par semaine) pour un salaire de 319 € par mois, d’après le collectif, qui s’appuie sur les données recueillies auprès des Center Parcs déjà existant.

 

Le Center Parc devrait recruter des saisonniers également, ce qui, d’après leurs estimations, représenteraient entre 210 et 220 emplois équivalant temps plein.

La somme des subventions apportées pour soutenir ces emplois s’élèverait à 360 000 € par emploi.

 

« On ne voit ça qu’ici ! Avec cet argent, on peut créer bien plus d’emplois. Dans un modèle économique, un emploi coûte entre 20 000 et 40 000 € » s’exprime un membre du collectif.

 

Et d’ajouter : « les personnes recrutées sont souvent déjà en situation de précarité. Elles restent peu de temps en poste. Et bien souvent, cela dégrade leur situation ».

 

Des dépenses publiques qui ne passent pas

 

La part de l’investissement public dans le projet du Center Parc ne passe pas. Non seulement, les membres du collectif indiquent les financements publics pour la construction du Center Parc, mais aussi pour l’accès. En effet, actuellement, les routes d’accès au Rousset sont des petites routes de campagne qu’aucun camion ne peut emprunter. Même les voitures peuvent difficilement se croiser. Des travaux d’élargissement des voies seraient donc indispensables pour le projet et à la charge des contribuables.

 

Une lutte contre une multinationale

 

Dans la suite des échanges, les propos se durcissent à l’encontre du groupe Pierre et Vacances.

 

« C’est lutter contre une société qui paie ses impôts à Singapour ». Les membres du collectif comptent bien continuer de présenter la stratégie de la multinationale pour échapper au fisc français et profiter des largesses des politiques.

 

Ces mêmes politiques en prennent pour leur grade, eux qui, d’après le collectif sont rares à les écouter.

 

« Il y a des élus qui commencent à se prononcer contre. Le Maire de la Guiche l’a annoncé au Conseil municipal » indique un membre du collectif.

 

Et d’ajouter : « Nous irons aux réunions des candidats pour les interroger sur le sujet. »

 

Les liens avec une partie des élus du Rousset sont tendus. Le collectif dénonce un conflit d’intérêt avec Madame le Maire, sur la vente de terrains appartenant à son époux et juste avant sa retraite. Pour eux, il semble difficile de renouer le contact.

 

D’autres ajoutent qu’ils ont été plusieurs à contacter leurs maires, « ceux qui se posaient des questions, ont pu être convaincus ».

 

Center Parcs, anti-démocratique ?

 

Jusqu’en 2012, un grand nombre des habitants et des élus du Rousset ne connaissaient pas l’existence du projet Center Parc. Et pour cause ! C’est un article du Journal de Saône-et-Loire de la même année, qui le leur a appris.

 

Entre une communication difficile avec une partie des institutions et des élus, et des études opaques et parfois imprécises, il n’y a qu’un pas que le collectif franchit pour dénoncer une atteinte à la démocratie. « C’est encore une fois canaliser tout l’argent à un même endroit. » pour une participante.

 

« La démocratie, c’est de plus en plus ferme ta gueule » exprime un autre membre dans le salon.

 

Le collectif ajoute que leurs actions ont poussé les autorités et Center Parc à faire les choses en règle.

 

Des perspectives d’action

 

Le collectif se mobilise d’abord auprès des candidats aux départementales pour les pousser à se positionner sur le dossier.

 

Ils travaillent également sur la construction et la proposition de projets alternatifs chiffrés. Et ils rappellent l’importance d’informer et de continuer leurs réunions publiques sur le département, pour que « les personnes qui se posent des questions, puissent obtenir des réponses et se faire une opinion ».

 

Et d’indiquer : « chacun peut diffuser à sa manière, à partir des documents mis en ligne sur le site du Geai du Rousset. Et il y a aussi la pétition à signer en ligne ».

 

Optimistes et combatifs, les membres du collectif du Geai du Rousset continuent d’étudier les dossiers. L’abandon du projet du Center Parc pourrait peut-être bien s’appuyer sur la loi de protection des espèces menacées en voie d’extinction : une tortue rare, la cistude d’Europe logerait dans les lacs du Rousset.

 

La prochaine réunion publique du collectif du Geai du Rousset se tiendra le samedi 7 mars à 16h, salle Justice de paix à Cluny.

 

Pour s’informer et avoir accès aux documents mis à disposition par le collectif, c’est ici :

 

http://centerparc-le-rousset.org/

 

 

 

 

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10 commentaires sur “Center Parcs (Le Rousset)”

  1. jf71300 dit :

    Cet article est très intéressant et documenté. Le dossier est assez important et prégnant pour l’avenir pour ne pas le laisser aux seuls mains des opposants et des tenants du projet. L’intégrisme menace ce dossier, comme d’habitude les arguments sont partiaux, souvent de mauvaise foi et les bons ou mauvais côtés du dossier passés sous silence par les deux parties face à face. L’écologie n’est pas forcément le mode de vie de tous, surtout l’écologie idéologique. On se croirait en train de lire le Pape des escargots ou la Maître des abeilles de Vincenot. Je suis d’accord sur la vigilance nécessaire, d’accord sur les obligations de résultat, d’accord sur la limitation des impacts négatifs. Mais je ne tiens pas à retourner en 1936 et les premiers congés payés avec le mouchoir noué sur la tête en guise de chapeau. Les temps ont évolués, les vacances pour tous se sont individualisées et dés-idéologisées contrairement à ce que certains pleurent amèrement en regrettant le bon temps de l’éducation populaire. Je suis d’accord avec ceux qui ne donnent pas un blanc sein à Pierre et vacances, qui veulent plus, je ne peux l’être avec ceux qui font des raisonnement économiques à la graisse d’oie sur l’emploi . Si tout était si simple serions nous dans le monde où nous vivons? Et puis je pense que les élus en charge du dossier, quelles que soient leurs convictions et orientations politiques ne sont pas aussi nuls et soupçonnables que les opposants au projet peuvent le dire dans les diverses réunions.

  2. submarcos dit :

    Intéressant mais il faut savoir que depuis juillet 2014 la législation du travail ne permet plus de faire des temps partiels de moins de 24 heures part semaine donc il faudra que Pierre et vacances revois leur copie en terme d’embauche. Alors 9 h hebdo pas possible pas possible avec l’argent public.

  3. fredo dit :

    Quel intégrisme ?? Celui, sans doute, des ayatollahs de la croissance…au détriment de l’environnement, comme d’hab !!

  4. Daniel Z dit :

    Ce qui serait démocratique, c’est que la population soit saisie du projet non ?

    Si les élus en charge du dossier sont compétents, voir performants (et pourquoi pas) , ils seront en capacité de convaincre les citoyens.

    S’ils n’y arrivent pas, c’est qu’il y a un problème.

    Qu’attendent ils pour permettre à tous l’accès à l’intégralité du dossier, suivi d’une votation citoyenne régionale ce qui réglerait le problème .

    La démarche semble irréaliste, mais quand « on veut, on peut »
    Regardez par exemple la procédure mise en place par le maire de Salon de Provence au sujet de l’attribution des logements sociaux !

    Amitiés

  5. Raspoutine dit :

    Rapport de gestion du groupe pierre et vacances:
    Le chiffre d’affaire de la location dans les center parcs français affiche un retrait.
    Cession de résidence déficitaire.
    Désengagement de résidences en fin de bail.
    Les faillites de résidences se multiplient.
    Dans le rouge depuis 2007 l’activité à été divisé par 3.
    Licenciement de 195 emplois.
    Blacstone sort de center parcs pour 2.6 milliards, le géant boursier n’y croit plus et n’a pas de repreneur.
    Est-il raisonnable de mettre autant d’argent publique dans ce projet?

  6. cntrbbl71 dit :

    La démocratie c’est voter pour des élus qui vous représentent.
    Les groupuscules qui ne représentent qu’eux mêmes sans aucune légitimité et qui se mettent en travers des décisions des élus (élus par une majorité de citoyens) s’opposent à la démocratie.

  7. pascal dit :

    Pour apporter également un autre éclairage que celui de ceux qui sont opposés à toute activité qui peut permettre de créer des emplois :

    Extrait du site suivant :http://www.lechotouristique.com/article/pierre-vacances-termine-bien-l-annee,71798

    Le 23 janvier 2015 à 12h 31
    Le groupe a publié hier soir un chiffre d’affaires en hausse de 16,3% au premier trimestre de son exercice décalé, à 306,8 millions d’euros.

    Les ventes touristiques ont progressé de 3,7%, à 217,6 millions d’euros, toujours tirées par les Center Parcs, tandis que l’immobilier bondit de 65,4% à 89,2 millions d’euros.

    Le nombre de nuitées est en croissance de 4,3% liée à la progression des taux d’occupation. Le taux global ressort à 65,6%, contre 63,5% un an plus tôt.

    Chez Center Parcs, où l’activité a progressé dans les villages néerlandais, belges et allemands (+6%) mais aussi dans les villages français (+2,4%), il grimpe à 68% contre 64% l’année précédente. Dans les résidences Pierre et Vacances, il atteint 63,6%, contre 63,1%.

    La mer en hausse, la montagne en baisse

    Du côté des destinations, la mer en France est en hausse de 5,4% alors que le chiffre d’affaires à la montagne a reculé de 2,2% sur un an en raison de l’abandon de l’exploitation de certains sites déficitaires dans des stations de ski (+2,8% à périmètre constant).

    Bizarre ce ne sont pas les mêmes chiffres ????

  8. Raspoutine dit :

    Le tribunal administratif de Dijon à déjà dit non à l’implantation d’un center parcs dans le Morvan.
    Le 23 juillet 2003 le tribunal a annulé l’arrêté interpréfectoral du 24 juillet 2002 qui autorisait l’implantation d’un center parcs au bord du lac de Chambroux. Il précise que les préfets des départements de la Nièvre et de la Côte d’or qui ont signé cet arrêté se sont mépris sur l’étendue de leur compétence.
    Center parcs est sans utilité publique, socialement bancale, écologiquement absurde.
    Il s’oppose à la démocratie le tribunal de Dijon, il est écolo?

  9. jf71300 dit :

    Le TA de Dijon dit le droit, il ne participe pas au débat démocratique. Il ne se fonde pas sur les arguments économiques, écologiques, moraux, historiques locaux, sylvestres ou idéologiques, mais sur les principes de compétence. Ces jugements ne sont pas définitifs, ils peuvent être contestés et cassés, la décision n’est pas gravée dans l’airain. Des dizaines de décisions de justice sont cassées tous les ans par les juridictions supérieures. Pour le moment il s’agit de jugements d’espèce portant sur la forme et non sur le fond et surtout pas de jugements de principe qui fondent la jurisprudence. Ne voir que le négatif s’appelle de la partialité. Il ne peut y avoir dialogue dans ce cas, c’est ce que je soulignais dans mon intervention. Il convient de dialoguer et non d’excommunier comme le font les partisans intégristes du « contre tout » et du « pour rien ». Il convient que ce dossier revienne sur le métier, soit retravaillé, mieux expliqué à tout le monde et sans doute que le public, non embrigadé, soit consulté de façon plus simple et plus approfondie et surtout qu’il soit débarrassé des scories idéologiques.

  10. Electron libre dit :

    Bonjour amis Bourguignons !

    Le 20 Décembre dernier , sous l’article « Le Geai du Rousset donne l’alerte » , je vous ai fait part de mon « expérience » P&V en tant qu’investisseur privé !
    J’ai bien conscience , malgré les arguments irréfutables que j’ai exposé , de ne pas détenir l’entière vérité sur le sujet !
    Chacun pouvant , bien entendu , ne pas être tout à fait objectif selon son degré d’implication dans cette vaste supercherie !

    Alors … Amis Bourguignons , plutôt que souffrir en permanence du spectacle affligeant de ces batailles d’égos , ne pourriez-vous pas convaincre vos responsables départementaux à se rendre sur le site dont je vous ai parlé , afin qu’ils puissent en étudier les tenants et aboutissants .
    23 années de fonctionnement pour « l’enclos » en question me semble un temps raisonnable pour permettre d’en tirer des conclusions objectives !

    Bien amicalement !