« Rien n’arrête une idée dont le temps est venu… »
Par Nicole Eschmann
Suite aux assises constituantes d’Europe-Ecologie-les Verts
« Samedi matin 13 novembre, covoiturage des adhérents Europe-Ecologie pour les assises constituantes d’un nouveau mouvement pour l’écologie politique, au Centre des Congrès de Lyon.
Avant la plénière, je commence ma journée par la restitution du travail des différentes commissions sur le programme 2012 : Empreinte Ecologique, Economie, Vivre ensemble, Démocratie, Transnational avec des focus visibles sur les « Etats généraux pour l’écologie et l’emploi », le logement, la biodiversité, la justice, l’éducation, les quartiers populaires…
Le débat politique est trop souvent la recherche du conflit. Ici, j’apprécie la solidarité, l’intelligence, l’audace et l’ouverture des écologistes qui persévèrent dans la recherche du bien commun, ne se contentant pas d’une vision étriquée du réel mais analysant l’ensemble des critères d’une situation.
Par exemple, à la question « que faire de 1300 milliards de dette ? », les europécologistes ne se contentent pas de revenir sur le dogme anti-impôt, défendu par la droite et en son temps par la gauche. Quand Copé fabrique une niche fiscale de 22 milliards au profit des multinationales et Woerth rembourse 30 millions d’euros à Mme Bettencourt. Quand une petite PME arrive à 0,5% de rentabilité et France Télécom à 16,6% avec 27600 licenciements et 20 suicides. Quand la BNP réalise un bénéfice de 46%, que les banques ne veulent plus investir dans l’économie réelle sauf si elles ont la latitude de commencer par imposer des licenciements. Quand pour la finalité du profit, on détruit le travail. Quand avec 4,6 millions de chômeurs inscrits, la moitié des personnes qui sont rayées de Pôle Emploi ne retrouvent pas de travail et l’autre moitié qu’un emploi précaire. Quand les salariés eux-mêmes de Pôle Emploi n’acceptent plus un management débile et destructeur. Quand les pratiques managériales actuelles sont pathogènes pour tous les travailleurs. Quand un français sur cinq estime ne plus avoir la maîtrise de sa vie. Quand le pouvoir déclare la guerre aux faibles : ce n’est pas la maladie qu’il combat, c’est le malade ; ce n’est pas la chômage qu’il combat, c’est le chômeur ; ce n’est pas l’exclusion qu’il combat, c’est l’exclu. Quand la justice est vassalisée, la police contrainte à la politique du chiffre avec 700 000 gardes à vue par an et procédures bâclées. Quand tous les lieux de médiation sont massacrés. Quand nous sommes la patrie de la chasse aux immigrés, aux roms, à la stigmatisation des français d’origine étrangère. Quand la France est vue comme blanche et chrétienne, que le président qualifie l’islam de religion des arrivants, alors que la France est métissée et que 4 millions de français sont musulmans. Quand le pouvoir viole le pacte républicain et déclare la guerre à l’intelligence.
Alors nous pouvons dire que nous avons un gouvernement sans principe, sans éthique, sans morale, transformant la France en champ de ruines. Que le temps est bouché, triste, sans avenir.
Mais nous venons de vivre avec la mobilisation contre la « réforme des retraites » un des plus grands mouvements sociaux depuis 40 ans, par ses formes et sa mobilisation, piloté par l’intersyndicale. Nous avons gagné la bataille des idées, avec des millions de manifestants mobilisés pour la dignité, contre l’injustice.
Nous pouvons, avec tous ceux qui ne se sont jamais résignés au monde tel qu’il est, dire la gravité de la crise et accuser d’aveuglement et d’inconscience ceux qui pérorent sur le retour de la croissance pour régler le problème. Faire face à la réalité et voir la société telle qu’elle est: « les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, on n’en veut pas, de cette société là ». Exiger un « Grenelle des retraites ». S’indigner avec Stéphane Hessel. En finir avec la politique hors-sol et le cumul des mandats. Sortir des sentiers battus, des phrases toutes faites. Faire de la politique autrement, recoudre le lien déchiré entre les citoyens et la politique : les rencontrer, les écouter et transformer nos propositions. Travailler profondément tous les grands chantiers. Affirmer qu’un changement profond et radical est possible avec l’écologie politique. Que ce sera l’œuvre des citoyens ou que ce ne sera pas.
C’est tout cela que j’ai vu en marche aux assises constituantes d’Europe-Ecologie-les Verts ce 13 novembre avec 2000 militants à Lyon. C’est tout cela dont on peut débattre tous ensemble3.
Nicole Eschmann
3 commentaires sur “« Rien n’arrête une idée dont le temps est venu… »”
Très belle journée qui redonne espoir , des gens intègres et honnêtes, enfin !
De belles idées…difficiles à mettre en place quand on part avec le PS aux élections…et qu’on ne veut pas s’en défaire pour sauver ses quelques sièges…
Comme aux Régionales, ce qui n’est pas sans poser quelques contradictions : Valduc par exemple.
Pourtant, l’écologie n’est pas compatible avec le capitalisme. Comment souhaiter la fin du nucléaire sans renationaliser toute la branche de l’énergie ? Quand le système économique oblige les entreprises à créer plus de richesses, comment peut-on leur demander de moins polluer ??
Quand le but d’un système économique est de créer des profits au détriment de la planète et des hommes…ce système est à jeter.
Malheureusement, chez les Verts et bien plus à Europe Ecologie, certain-e-s ne sont pas prêts de remettre en cause ce système économique…n’est-ce pas Cohn-Bendit ??
Heureusement qu’il y a des militant-e-s des Verts bien plus lucides que leurs représentants…
Message pour Carole B.
C’est le fait qu’ils se tiennent par l’épaule qui te fait dire qu’ils sont honnêtes ?