Débat public sur la mise en concession de la RCEA à Montceau-les-Mines
Les positions restent tranchées et ne semblent pas prêtes de bouger !
Ce lundi soir, quelques 500 personnes ont assisté et participé à une réunion-débat au Syndicat des Mineurs à Montceau-les-Mines, sur la mise à 2X2 voies de la RCEA ; réunion qui a en fait tourné autour d’une unique question : mise en concession-privatisation (avec péage) ou travaux réalisés par l’Etat (c’est la dernière route nationale du département) avec maintien de la gratuité !
Si nous ressortons cette photo d’archives, prise lors d’un accident qui s’est produit sur la levée du canal (entre Saint-Vallier et Ciry-le-Noble) le 7 février 2008, lors du croisement de deux poids lourds, c’est pour démontrer une certaine réalité qui a été abordée par les opposants à la mise en concession payante de la route Express ; opposants qui savent déjà que nombre d’entreprises vont choisir la gratuité alors que ce qui doit être un axe alternatif n’est pas adapté au trafic auquel on peut et doit s’attendre !
Cela étant, revenons-en à cette réunion, organisée par la Commission particulière du débat public (CPDP), présidée par madame Claude Brevan, réunion qui a été marquée par un seul « bémol » venant de la tribune officielle : celle de M. Daniel Chabanol, conseiller d’état honoraire, qui a rappelé les obligations de chacun : état et collectivités. « La liberté de circuler gratuitement est une obligation, en cas de concession il faut donc un itinéraire de substitution mais qui ne doit pas dégrader les conditions actuelles de circulation des usagers » a-t-il bien préciser en faisant remarquer, aussitôt, qu’ici (branche nord de la RCEA : trajet Ciry – Paray-le-Monial) cela ne serait pas le cas avec un allongement du trajet prévu de 32 minutes en moyenne par rapport à aujourd’hui. Des précisions qui ont d’autant plus de poids qu’il a bien stipulé qu’en cas de contestation ce serait au Conseil d’Etat de juger ! Si on ne peut pas parler de « menace » très claire, on peut tout de même employer d’avertissement sérieux aux « porteurs » de ce projet !
Le débat s’est alors engagé après présentation des tenants et des aboutissants de cette consultation publique devant durer jusqu’en février prochain : les prochaines réunions étant prévues le jeudi 2 décembre à Cluny, mercredi 15 décembre à Paray-le-Monial, le endredi 21 janvier à Mâcon et le vendredi 28 janvier à Digoin et la dernière à Moulins-sur-Allier le 4 février.
Débat qui n’a pas permis de mettre d’accord les « anti » et « pro » mise en concession autoroutière mais, par contre, tout le monde a admis que la mise à 2X2 voies était la réponse la plus efficace à apporter au risque d’accident sur cet axe.
Les représentants de la majorité du conseil général : Alice Besseyrias et Thomas Thevenoud ainsi que ceux du conseil régional : Nathalie Vermorel de Almeida, Philippe Baumel, Jean-Claude Lagrange (avec sa « casquette », également de président de la CCM) ont fait valoir, non seulement le caractère inique de ce projet, mais aussi le nouveau transfert de charges qu’il représenterait pour les collectivités. Un « clou » qu’a enfoncé Marie-Claude Jarrot, conseillère régional également, qui a demandé si les porteurs de ce projet avaient fait une étude comparative entre coût de mise à 2X2 voies et aménagement d’un itinéraire de substitution.
L’aspect économique de cette mise en concession, qui était le thème de cette réunion, n’a été abordé qu’en fin de réunion avec, là encore, des « messages » quelque peu discordants : les représentants de la CCI se félicitant de la mise rapide à 2X2 voies de cet axe – à l’horizon 2017 en cas de privatisation et guère avant 2050 en l’état actuel des choses – et du désenclavement du Charolais tandis qu’un chef d’entreprise, du Charolais justement, s’inquiétait du surcoût de frais de transport que devraient supporter ses alariés : plus 100 euros par moins pour ceux résidant à Mâcon.
Thierry Grosjean, au nom des écologistes, a plaidé pour un développement du ferroutage (l’électrification des 160 km restants de la Voie Ferrée Centre Europe Atlantique) tout comme, d’ailleurs, Thomas Thevenoud.
Syndicalistes, représentants de partis de gauche, d’associations etc. sont également intervenus et Jean-Claude Lagrange, président de l’ADRCEA, a rappelé qu’avec 1500 adhérents, 100 communes, plus de 10000 pétitions, il entendait bien se faire entendre.
Pascal BERTHIER
4 commentaires sur “Débat public sur la mise en concession de la RCEA à Montceau-les-Mines”
Vivement la mise en 2 fois 2 voies, même payante pour plus de sécurité.
Selon le document de la Commission particulière du débat public sur la RCEA, le coût de la mise à 2X2 voies est estimé à 950 millions d’euros.
Selon les chiffres transmis par le ministère de l’Economie, 18.764 contribuables ont bénéficié du bouclier fiscal en 2009. Au total 679 millions d’euros ont été versés !
Bruno Silla, 24.11.10
Oui, Yann, la sécurité d’abord …..
Pourtant ne doit on pas se poser quelques questions ?
Qui a financé la construction de cette route sinon le contribuable, sous diverses formes ?
Est ce que les utilisateurs qui auront intérêt à ne pas utiliser la route à péage ne vont pas se trouver, et mettre les autres, en conditions de sécurité très dégradées sur un réseau secondaire non adapté ?
Pourquoi et comment une société privée serait elle plus efficace que les organismes d’état ?
Pourquoi ne serait-il pas possible, si péage il doit y avoir, que l’Etat perçoive cet argent et l’investisse, comme les sociétés privées, à accélerer les extensions ?
N’avez vous pas l’impression, en peu de mots, que les « décideurs » soit se moquent de l’intérêt commun (et je n’irai pas plus loin mais perso…..), soit sont globalement incompétents puisque disposant de la puissance publique, ils ne sont pas capables d’avoir l’efficacité du « privé ».
Cette affaire n’est elle pas à accoler aux faillites des organismes financiers et grandes banques qui se retrouvent ruinés après avoir largement spéculé….. et pour lesquels on fait payer le placide contribuable……
Ou encore à celle du pillage des grandes sociétés nationales, comme cela se pratique avec EDF pour les énergie » vertes »….. ce qui imposera de relever les tarifs jusqu’à ce que EDF, patiemment loti par l’investissement national, soit placé en condition de compétitivité dégradée face aux « investisseurs privés » ?
Aux prochaines élections, peut être sera-t’il encore temps pour éliminer les représentants favorables à ces stratégies et placer des décideurs qui auront pour objectif l’intérêt national ?
Bonsoir à tous,
Je suis globalement d’accord pour dire que dans ce dossier il y a faillite de l’Etat sans pourtant faire d’amalgames.
Toutefois soyons pragmatiques : ce qui est urgent aujourd’hui c’est d’éviter que d’autres vies soient emportées.
Les pouvoirs publics ne souhaitent pas investir et sous-traitent la sécurité des usagers a la sphère privée..solution de facilité à la fois financière et technique c’est vrai.
Mais devant ce constat, et pour répondre à l’urgence sécuritaire, ne faut-il pas accepter une mise à 2×2 voies …même payante.
A cet instant de ma reflexion, et sachant que pour moi UNE VIE N’A PAS DE PRIX, je ne vois pas d’autre solution que la mise en liaison autoroutière de cette partie de la RCEA.
Pour emprunter quotidiennement cet axe pour des raisons professionnelles, je crois pouvoir dire que je préfère payer un péage que payer de ma vie !
C’est sans doute aussi l’avis de ces milliers de conducteurs et de passagers silencieux qui fréquentent cet axe de circulation.