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mercredi 15 mars 2017 à 05:31

En marge de la présentation du documentaire sur Gerbe vendredi à Saint-Vallier

Gerbe, le basket et Yannick Stéphan, un vrai roman



« En collant comme en sport, Gerbe est le plus fort ». Cette phrase, disons carrément un slogan, date d’il y a cinquante et un ans. Chacun des clients de l’entreprise de bonneterie et ils étaient nombreux à l’époque, plus de deux mille, en France et à l’étranger, en a été destinataire. « C’était pour célébrer le premier titre de champion de France en 1966 » se souvient Stacha Plywacz qui fut à l’apogée du club de basket féminin, l’intendante des « filles de La Gerbe » comme on disait dans les années soixante.

 

 

Gerbe et le basket furent une parfaite liaison « amoureuse » entre le patron de la firme, Paul Gerbe et ses basketteuses.

 

 

Une équipe où un nom, plus qu’un autre, domine en tête de raquette, celui de Yannick Stéphan, l’emblématique capitaine, joueuse désignée légende du basket français avec cent quarante-quatre sélections en équipe nationale. Un mythe qui aujourd’hui à 78 ans prend le temps de vivre dans un pavillon proche du centre de Saint-Vallier. « J’ai tellement bourlingué qu’aujourd’hui je me repose ».

 

Paul Gerbe et Yannick Stéphan, des gagneurs !

 

Paul Gerbe, grand patron d’industrie qui a succédé à son père Stéphane, a été un précurseur quand en 1949 il créa le club de basket. Un club féminin à l’image de son usine avec une main-d’œuvre essentiellement féminine. Premier dans les collants, premier en sport. Il ne pouvait en être autrement. D’où l’arrivée en 1963 de la « petite » perle au tempérament bien trempé de Yannick Stéphan. Originaire de La Rochelle où elle débuta au basket et après huit années au Toulouse AC, l’internationale française posait ses baskets sur le parquet de Salengro, la salle montcellienne, résidence de l’équipe locale. « J’ai hésité avec Toulon, Toulon-sur-Mer pas sur Arroux » ajuste avec un petit sourire Yannick Stéphan. « Mais les ambitions du club, les structures me paraissaient plus sérieuses et j’ai choisi La Gerbe de Montceau».

 

Il lui a fallu néanmoins faire évoluer l’aspect sportif et en bonne meneuse de jeu qu’elle était en plus d’être une vraie teigne sur le terrain, n’hésita pas à franchir la porte du bureau de Paul Gerbe. « Les filles qui pour la plupart travaillaient à l’usine, s’entraînaient deux fois par semaine, je lui ai demandé cinq entraînements, il a accepté ». Dans ce un-contre-un, l’un et l’autre ne voyaient qu’une seule porte de sortie : la réussite. « Il (Paul Gerbe) ne voulait qu’une chose, que les chiffres au tableau d’affichage soient toujours en faveur de La Gerbe » rappelle Stacha Plywacz. « Il voulait des résultats ».

 

Une prime de 100 francs pour l’équipe par match gagné

 

Un titre de champion de France de nationale 1 en 1966 en tant que joueuse puis un second la saison suivante en tant que joueuse-entraîneur, Yannick Stéphan porta donc très haut les couleurs de Gerbe. « Et pourtant, le patron ne venait pas souvent nous voir jouer, il prétendait ne pas nous porter chance, mais il était très fier de son équipe » souligne l’internationale.

 

Yannick Stéphan n’a pas travaillé chez Gerbe, « je venais parfois prendre mes repas au restaurant d’entreprise ou prendre ma douche » évoque-t-elle. « Mon job était conseillère technique départementale, j’allais de club en club. J’ai tout consacré au sport ». Gagnait-elle de l’argent en jouant à la Gerbe de Montceau ? (Amusée) : « Nous recevions à l’époque une prime de 100 francs par match gagné pour l’équipe, pas par joueuse ».  Une année, avec la cagnotte, les filles sont allées quatre jours aux Saintes-Maries-de-la-Mer. « A côté de ça, tout était payé par Gerbe, la licence, les frais de déplacement en championnat, en coupe d’Europe, les équipements. Parfois après les rencontres nous allions au Huit fesses, un restaurant au Galuzot, mais je crois qu’il n’existe plus. Il était tenu par quatre femmes » tente de se rappeler Stacha, l’amie de Yannick.

 

Voilà trente ans que Yannick Stéphan a définitivement posé ses valises et ses souvenirs à Saint-Vallier, non sans avoir du temps de sa splendeur, porté les couleurs du CUC (Clermont université club), le grand rival de la Gerbe. Viendra-t-elle ce vendredi à l’ECLA assister à la présentation du documentaire sur Gerbe ? « Je ne sais pas » répond-elle juste avant de shooter à une main comme au bon vieux temps. Toujours la classe Yannick !

 

 

Jean Bernard

 

 

 

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3 commentaires sur “En marge de la présentation du documentaire sur Gerbe vendredi à Saint-Vallier”

  1. mimi dit :

    C’était le bon temps….

  2. Pierrette dit :

    Gerbe 30 ans de travail ! Mais aussi le basket ! La salle Salengro remplie, des cris, de la joie ! une ambiance que l’on aimerais retrouver
    Il m’arrive de regarder les photos et cela me rappelle ma jeunesse ? Qui s’est un peu éloignée ! Je souhaite plein de bonnes choses à YANNICK et Stacha

  3. siremone dit :

    Et oui c’était le bon temps ! j’étais au lycée avec Stacha Plywacz (classe commerciale). et j’ai ensuite suivi les excellents résultats de l’équipe de la Gerbe. Chalonnais depuis 1970, je ne pourrais pas me rendre a Saint Vallier vendredi, mais je penserais a vous.
    Je ne sais pas si Stacha se souvient de moi? J’ai un bon souvenir de ces années d’études. Nous étions 6 garçons pour 28 ou 30 filles.

    René