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mercredi 15 janvier 2020 à 18:04

Blanzy

Gilbert Chasserot reçoit l’insigne de la légion d’honneur



 



 

Le comité du bassin minier Le Creusot Montceau-les-Mines a pris l’habitude d’inviter ses membres en début d’année à une réunion conviviale au moment des vœux, autour d’une galette. Cette année, cette réunion a été  l’occasion pour M. le Général de gendarmerie Yves Conchaudron de remettre officiellement, en présence de personnalités, l’insigne d’officier de la Légion d’honneur à Monsieur Gilbert Chasserot.

Etaient présents à cette cérémonie Paul Rhéty président local Le Creusot –Montcenis des médailés de la légion d’honneur, Jean-Pierre Chirat président de la section départemental et son vice-président  Jacques Myskowski. Au niveau local, le maire de Blanzy Hervé Mazurek et Michel Beaussier secrétaire de l’associaton locale. Avant que le général Conchaudron ne remette l’insigne à monsieur Chasserot, moment d’émotion, la vie riche et exemplaire du récipiendaire.

 

Eloge du général Conchaudron

 

« Décidément , la commune de Blanzy est extraordinaire ! Voici qu’en l’espacede quelques mois, il m’est donné de faire l’éloge de deux gendarmes fils de mineurs et mineurs eux-mêmes, qui par la force de leur caractère et leurs qualités exceptionnelles ont été distingués par la République et nommé soupromus  dans l’Ordre de la Légion d’Honneur. Si en juin dernier, il s’agissait d’accompagner dans son dernier voyage lechef d’escadron Jacques Bradmetz, et Dieu, que la mission était triste à remplir, aujourd’hui, il s’est agi de remettre les insignes de la Croix d’officier de la Légion d’Honneur au gendarme honoraire Gilbert Chasserot et je mesure l’honneur qui m’est ainsi offert d’être le délégataire du grand maître de l’Ordre pour accomplir cette tâche.

Gilbert Chasserot, vous êtes né à Blanzy en 1929 et sur les pas de votre père vous êtes vous aussi allé à la mine de Blanzy. Dès 18 ans vous avez choisi de vous tourner vers la carrière des armes pour y servir votre pays et vous avez successivement servi dans la Marine, la Légion Etrangère puis la Gendarmerie ; Bigre !!D’abord électricien de Marine embarqué sur le « Marocain » puis le« Dixmude », vous faites un premier séjour en Indochine à la base aéronavale de Saïgon. Avec la fin de la seconde guerre mondiale vient le temps des guerres dites de décolonisations, l’Indochine puis l’Algérie.

En1952,à l’issue de votre premier engagement, vous choisissez de vous engager comme étranger dans la Légion. Vous voilà à patrouiller dans les rizières, apprendre le déminage en situation réelle et préparer votre paquetage pour Dien Ben Phu. servi par vos qualités foncières aussi bien morales que physiques et intellectuelles vous terminerez votre engagement de 5 ans avec le grade de caporal-chef, ce qui n’est pas peu dire lorsque l’on connaît la rigueur du service et du commandement dans la Légion étrangère…

En 1957, vous choisissez d’intégrer la gendarmerie nationale et alors que vous auriez pu vivre sagement la vie de brigadier à Etampes en compagnie de Maryvonne avec laquelle vous venez de vous marier en 1959, vous vous portez volontaire en 1960 pour les commandos de chasse en Algérie et vous voilà au P 44 prés de Cherchell dans le bled algérien. Les opérations se succèdent et vous excellez dans ces missions de nomadisation, de recherche du renseignement et de neutralisation d’un ennemi implacable et combatif. Vous êtes à de multiples reprises récompensés par votre vaillance mais les citations ne protègent pas des balles et le 22 mai 1961 vous très grièvement blessé lors d’une embuscade où votre commando perd son chef, le capitaine Prud’homme.

Evacué en métropole, vous êtes hospitalisé durant plusieurs mois avec une balle dans le dos et les bras très sévèrement déchirés. Votre courage dans cette action de guerre vous vaut une citation à l’ordre de la gendarmerie nationale avec palme. Le retour au bercail vous permet de penser famille et en 1962 naissent Sylvie et André . Je suppose que votre épouse Maryvonne vous surveille de prés pour éviter que le démon des opérations ne vous reprenne. La gendarmerie semble ne pas vous oublier et, « est-ce un retour d’ascenseur » ?, en 1964 vous êtes affecté en Polynésie Française à la brigade de Papeete puis détaché à Hao avant d’être définitivement installé à Raivavaé où vous passerez avec votre famille un séjour qui vous marque sans doute encore aujourd’hui. J’en parle en connaissance de cause car en1964 je débarquais moi aussi à Tahiti dans les cantines de mon papa militaire…

Le gendarme en ces temps lointains, qu’il soit au sein de la forêt guyanaise ou au beau milieu du Pacifique, exerce toutes les missions de la République. Notaire, transmetteur, infirmier, douanier, officier d’état-civil, j’en passe certainement, et gendarme quand même un peu !

Trois années sans doute passées très rapidement à votre gré suivies d’une affectation en Beaujolais dans le village du Bois d’Oingt  comme commandant de brigade. Cette affectation au pays des pierres dorées sera la dernière en gendarmerie puisque vous décidez de quitter uniforme en1970 pour rentrer à Blanzy et faire bénéficier Michelin de vos compétences« multi-cartes ».En 1985 vous décidez de profiter de la vie et de troquer le stylo contre la canne à pêche.

35 années sont passées, mais vos courageuses et glorieuses actions pour contribuer au succès des armes de la France vous valent d’être promu aujourd’hui dans l’ordre de la Légion d’Honneur au grade d’officier. Juste reconnaissance de la Nation à l’un de ses fils qui lui a consacré les plus belles années de sa jeunesse .

Mon cher camarade, permettez moi de vous dire combien l’officier que je suis vous est reconnaissant de l’exemple que vous nous donnez. Recevez ainsi publiquement le témoignage de ma profonde et chaleureuse admiration. »

 

Cette remise de récompense s’est achevée par un moment de convivialité autour de la traditionnelle galette.

 

MHM

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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