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jeudi 30 janvier 2020 à 18:25

Laurent Nunez, Secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Intérieur au Creusot

  Une visite ciblée sur le trafic des stupéfiants



 



 

En début d’après-midi ce jeudi, Laurent Nunes, Secrétaire d’État auprès du Ministre de l’intérieur s’est rendu au commissariat de police du Creusot pour un échange avec les policiers essentiellement centré sur le trafic des stupéfiants et aussi leurs conditions de travail.

C’est en présence de Mr le Préfet de Saône-et-Loire, Mr le Sous-préfet d’Autun, de nombreux élus du territoire dont les Maires du Creusot, de Torcy et de St Sernin du Bois, les députés et sénateurs du territoire que le Secrétaire d’État a dédié 2 heures au commissariat de police du Creusot.

 

C’est le deuxième fois que ce commissariat voit l’arrivée d’un secrétaire d’État dans ces locaux. La dernière fois avait eu lieu au début des années 1980 pour l’inauguration des locaux.

 

Présentation du dispositif CROSS

 

Une première partie de sa venue était dédiée à des échanges avec les responsables locaux et régionaux de la police au sujet d’un dispositif mis en place depuis septembre 2019 : le dispositif CROSS. Comme le Secrétaire d’État l’a indiqué, il souhaitait voir comment le plan stupéfiant était décliné au niveau national et comment les échanges d’informations se mettaient en place entre les services. C’est Myriam Akkari, Commissaire divisionnaire qui a débuté les échanges en rappelant l’importance des échanges d’informations criminelles pouvant aider au démantèlement des réseaux, particulièrement sur ce bassin de vie impacté.

 

Didier Thibaudin, Commandant du commissariat a rappelé pour sa part le travail effectué à ce sujet notamment depuis 2012, année d’un important démantèlement à Torcy (30 interpellés et 200 forces de l’ordre mobilisées). En 2016, ce sont 116kg de drogues qui ont été saisis ainsi que des armes de guerre. En 2017, 7 kg de stupéfiants ont été saisis, puis 24 kg en 2018 et 14 kg en 2019.

Les échanges montrent que le trafic de stupéfiants au Creusot est essentiellement ciblé sur les drogues dures, notamment l’héroïne. Les acteurs de ces réseaux sont à l’origine d’actions violents notamment des règlements de compte. Ce sont des personnes venant de grandes villes, dont Paris.

Autrement dit, en plusieurs années les méthodes de travail des trafiquants ont évolué en direction de davantage de violence.

 

Le commandant a ajouté que le travail à ce sujet était quotidien appuyé par le déploiement de la CROSS (cellule de renseignements opérationnelle) où sont mutualisés les renseignements.

 

Ce sont ensuite plusieurs fonctionnaires de police travaillant sur ces dossiers qui ont apporté leur éclairage sur la situation au Secrétaire d’État, Laurent Nunez. Valérie Chabanis, capitaine de police au Creusot a indiqué que la moitié des personnes incarcérées au commissariat le sont pour des raisons liées aux stupéfiants. Les trafics ont évolué : d’une absence d’organisation du trafic à un trafic très organisé actuellement avec une main d’œuvre délocalisée venant notamment de Paris.

 

Des réseaux venus avec leurs méthodes

 

Les réseaux sont venus avec leurs méthodes : en privatisant des lieux (hall d’immeuble, blocage des issus, spolier des appartements pour loger des membres du réseau), réalisant des ventes à visage dissimulé, avec un grand turn-over des petites mains, des règlements de compte armés, de la violence (assassinat en mars dernier à Torcy).

L’été dernier, nous avions effectivement eu le témoignage de la mère d’une résidente du quartier du Tennis qui corrobore parfaitement ces indications. La résidente ne pouvait plus rentrer dans son immeuble sans devoir prouver qu’elle habitait là. Et c’était la peur au ventre qu’elle sortait de chez elle. Les parties communes de son immeuble étaient dégradées et souillées. Elle racontait aussi les odeurs d’urine et d’excrément dans ces parties communes et les dégradations.

 

Malgré le travail réalisé par la police, d’autres réseaux se réinstallent ailleurs qu’au Tennis, des réseaux d’origine locale. Ils s’organisent pour faire des ventes mobiles. Cela signifie qu’ils se déplacent. Ils annoncent leur arrivée aux consommateurs puis changent de lieu pour la livraison suivante.

Les réseaux s’échangent aussi leurs contacts.

 

Aujourd’hui les policiers du Creusot travaillent main dans la main avec la police judiciaire de Dijon. Magali Caillat, Commissaire divisionnaire à la direction régionale de la police judiciaire a précisé que les trafiquants ont des réseaux régionaux.

 

Des exemples à l’appui, elle a montré la collaboration des services grâce au dispositif CROSS. Ainsi des creusotins revenant de Guyane avec de l’héroïne ont été « cueillis » à leur descente de l’avion le 26 décembre dernier.

 

CROSS constitue un fil de discussion entre les services leur permettant des échanges en direct, un système que le Secrétaire d’État souhaite systématiser.

Une fois l’information brute tombée, les policiers doivent poursuivre leur travail en étoffant les notes de contact. « On rentre alors dans le pilotage renforcé » a indiqué Magali Caillat.

 

Par ces échanges, les services de police montrent qu’ils appuient aujourd’hui leurs méthodes sur de nouvelles collaborations entre les services. En effet, CROSS est accessible aussi bien à la police nationale qu’à la gendarmerie.

 

Une rencontre discrète entre David Marti et Laurent Nunez

 

Le maire du Creusot s’est entretenu en tête à tête quelques instants avec Laurent Nunez. Qu’a-t-il bien pu lui demander ? Quelques instants plus tôt, il nous indiquait qu’il souhaitait le rétablissement d’effectifs au Creusot. « Nous n’avons pas besoin de renforts, mais d’effectifs courants » nous a-t-il précisé.

 

Pour sa part, le cabinet du Secrétaire d’État nous a indiqué que celui-ci souhaitait recueillir les sentiments du maire de la commune sur les nouvelles méthodes mises en place par le gouvernement.

A la suite de cette entrevue, Laurent Nunez a rencontré les effectifs du commissariat creusotin pour échanger sur leurs nouveaux horaires de travail mis en place depuis octobre dernier pour une phase expérimentale jusqu’à fin juin. Le Ministre Castaner s’était engagé à les changer. Avant ce changement, les policiers avaient un week-end de repos toutes les 6 semaines. Actuellement ils travaillent un week-end sur deux.

De la bouche du commissaire montcellien présent, on apprend que cette expérimentation n’est toutefois pas menée dans le bassin minier.

 

Après être passé au centre de tir du commissariat, Laurent Nunez aux côtés de Myriam Akkari a remis des lettres de félicitations à plusieurs agents pour leurs participations et les résultats obtenus lors d’interventions au cours de l’année 2019.

 

Une Secrétaire d’État venu pour présenter son programme, pas pour augmenter les effectifs

 

C’est en substance ce qu’a précisé Laurent Nunez. Il était important pour lui de venir au Creusot, une ville selon lui fortement impactée par le trafic de stupéfiants. « Mieux travailler ensemble veut dire mieux échanger les renseignements. » a-t-il déclaré. Avant de préciser : « En 2019, 7 réseaux ont été démantelés contre 2 ici. Ce sont 14 réseaux en 2019 qui ont été démantelés en Saône-et-Loire, 11 en 2018. »

 

Il a insisté sur l’importance de décloisonner les services. Mais à la question posée de l’augmentation des effectifs, il a répondu par une meilleure collaboration entre les services.

 

Il a ensuite poursuivi sa visite de la Saône-et-Loire par un passage à la gendarmerie de Buxy, puis en fin d’après-midi à Mâcon.

 

EM

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






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