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dimanche 3 mai 2020 à 05:59

Un étudiant volontaire dans un EHPAD public témoigne

  De son expérience extrêmement riche



 



 

Parmi les soignants présents dans les EHPAD, les élèves infirmiers volontaires sont venus remplacer des soignants malades ou absents ou renforcer les équipes.

L’un de ces étudiants de l’IFSI de la CUCM a bien voulu témoigner de son quotidien et de son ressenti face à cette expérience de vie qu’il décrit comme extrêmement riche au sein de l’EHPAD des Glycines de Montceau-les-Mines.

 

Et il rappelle qu’il était volontaire pour aller là où il y aurait besoin, sans distinction de lieu. En deuxième année à l’IFSI, il rappelle aussi que l’EHPAD public dans lequel il intervient n’était pas une unité Covid au départ. Il y est arrivé près d’une semaine après le début du confinement comme d’autres de ses camarades se sont portés volontaires pour aller soutenir les rangs de l’hôpital de Montceau-les-Mines ou des EHPAD et tout autre service médical le nécessitant.

 

Il est revenu même après avoir été malade

 

Son volontariat a été suspendu lorsqu’il a été malade lui-même du Covid. Comme d’autres personnes touchées, il a eu peur, mais précise aussi qu’on ne l’attrape pas forcément au travail. « Il y a une crainte malgré tout » ajoute-t-il.  Et de poursuivre : « On peut l’attraper n’importe où. Quand je l’ai eu, c’est vrai que j’ai eu peur. Il y a une peur qui s’installe. Du coup quand je suis sorti de ma période de confinement Covid, je me suis proposé pour revenir. J’ai eu une semaine de repos après mon Covid. Puis la cadre de santé m’a rappelé pour me proposer de revenir ».

 

Une expérience très enrichissante

 

Et ce qu’il veut retenir avant tout de son vécu, c’est la richesse de son expérience : « En tant que soignant et étudiant, c’est très enrichissant d’un point de vue scolaire. On apprend à se protéger différemment de ce qu’on ferait tous les jours en temps normal. Ce sont des expériences enrichissantes, même pour les soignants déjà en place. C’est intéressant. »

 

Et de poursuivre : « On est avec des soignants en poste depuis des années. Il y a aussi le côté humain. On sait que les visites sont interdites. Humainement on fait face à un autre de fonctionnement, différent. On est posté en tant qu’aide-soignant par exemple, en fonction du rôle qu’on nous donne. On reste stagiaire mais on fait un travail de soignant. »

 

Et de rappeler professionnellement que le rôle d’un stagiaire est différent de celui d’aide-soignant : « Ce n’est pas comparable. En tant que stagiaire, on fait des actes encadrés. En ce moment on apprend beaucoup. On est professionnel de soin. »

 

Quand on lui demande ce qui l’a motivé à venir, il raconte d’abord qu’il avait déjà eu l’occasion de travailler en tant qu’aide-soignant. « C’est un métier qui m’avait plu. Et puis il y avait le fait de se rendre utile pendant la crise. J’avais la possibilité d’y aller. On savait qu’il y allait manquer du monde. »

 

« Il faut respecter les points de vue »

 

Et de poursuivre en parlant des collègues qui n’ont pas souhaité se porter volontaire : « Il faut respecter les points de vue : ceux qui veulent y aller et ceux qui ne veulent pas y aller. Je compare souvent cela avec une situation où il y a un attentat. Il y a ceux qui courront et ceux qui chercheront à sauver les autres. Les deux sont respectables. »

 

En outre, l’expérience que ce jeune homme en deuxième année à l’IFSI vit actuellement viendra enrichir son projet professionnel, puisque celui-ci souhaite devenir infirmier militaire. « C’est une expérience qui pourra m’être utile. »

 

Quant au stress ? Il raconte qu’il peut être important au tout début « quand on prend conscience de la gravité de la situation, avec tout le matériel qu’on doit mettre en place. Après on prend des automatismes, on fait attention mais plus inconsciemment. C’est devenu un automatisme. Le stress descend un peu plus. A titre personnel, je n’ai pas de stress particulier. » Le ressenti du stress reste variable d’une personne à une autre comme l’a précisé le jeune homme.

 

Et dans son quotidien avec les autres soignants, il raconte : « Avec les autres soignants, on parle beaucoup de tout ce qui se passe pour évacuer ce qu’on ressent. »

 

Il fait attention aussi aux autres lorsqu’il rentre à son domicile : « Quand je rentre dans mon immeuble, je prends toutes les précautions pour éviter de contaminer qui que ce soit. On se douche à la fin du poste sur le lieu du travail et une deuxième fois chez soi. Cela fait partie du cycle de protection. » Et de préciser que la douche est prise entière, cheveux compris.

 

Une pensée pour ses camarades

 

Actuellement il aurait dû être en vacances. Comment se passera la suite de son année universitaire ? Il n’a pas encore d’informations sur le sujet. Et il a une pensée pour ses camarades au front comme lui : « Je salue tous mes camarades réquisitionnées partout. Cela reste une situation exceptionnelle. Je pense que les étudiants font preuve d’un engagement qui est plutôt pas mal pour que cela se passe au mieux à l’hôpital de Montceau et dans les unités protégées. »

 

S’il a voulu témoigner, c’est aussi pour rassurer les familles des résidents : « Entre ce qu’on entend  l’extérieur et ce qu’on vit à l’intérieur, il y a un écart. Ici l’effectif a été renforcé pour subvenir aux besoins des résidents. »

Les résidents sont visiblement satisfaits d’avoir des soignants plus jeunes à leurs côtés. Cela ne remplace pas la famille, mais cela leur fait du bien.

 

Quant aux formateurs de l’IFSI, certains d’entre eux interviennent en service aussi dont les services de SSR ou en EHPAD. Globalement il y a des étudiants et formateurs sur le Centre hospitalier d’Autun, l’EHPAD de Couches, le SSIAD et d’autres EHPAD du secteur.

 

Aux Glycines, les dons continuent d’affluer pour soutenir les soignants qui apprécient toute la bienveillance des donateurs et qui tiennent encore à les remercier de leur solidarité.

 

Finalement les soignants les plus jeunes, encore étudiants, profitent de l’expérience des plus anciens, dont certains des retraités qui sont venus, eux-aussi sur la base du volontariat. Une belle leçon de transmission et de solidarité au service de tous.

 

EM

 

 

 

 







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