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mardi 16 juin 2020 à 06:27

Bientôt 60 médecins généralistes pour le centre de santé départemental

Et le lancement des recrutements de spécialistes



 



 

Lancé officiellement il y a trois ans lors de l’assemblée départementale, le premier centre de santé départemental a depuis largement fait ses preuves avec 55 médecins salariés du Département qui consultent dans 24 lieux en Saône-et-Loire.

Pour le Président André Accary, qui a imaginé ce concept unique en France consistant pour la collectivité départementale à recruter et salarier des médecins généralistes, il est temps d’envisager la suite.

Au cours d’une conférence de presse, ce lundi après-midi, André Accary a rappelé l’aventure du projet : partir d’une page blanche et deux rendez-vous fixés dès 2017 : l’un en janvier 2018 avec l’ouverture du premier centre de santé et l’autre trois ans plus tard pour voir ce qui aurait été fait.

 

Du jamais vu avant ! D’autant que les départements ne possèdent pas la compétence santé. André Accary a souhaité prendre de vitesse le phénomène de la désertification médicale avec un projet d’envergure : le centre de santé départemental.

 

Un premier bilan des actions mises en place

 

Aujourd’hui le département de Saône-et-Loire compte 5 centres de santé (Digoin, Autun, Montceau-les-Mines, Chalon-sur-Saône et Mâcon) et 19 antennes. Les locaux sont mis à disposition gratuitement par les élus et aménagés par les communes accueillant les centres de santé et les antennes. A ce jour, le département a recruté 55 médecins généralistes. André Accary a rappelé que lors de son annonce du projet il y a trois ans, il avait projeté 30 médecins. Et dans quelques jours, ce chiffre augmentera encore pour atteindre 60 médecins généralistes recrutés pour des contrats de trois ans.

Ce nombre de médecins représente aussi un nombre important de patients pouvant être pris en charge : plus de 120 000 consultations assurées auprès de plus de 35 000 patients. 86 % de ces patients résident en Saône-et-Loire. Et plus de 3000 visites à domicile ont été assurées par les médecins. Tous les habitants sont à moins de 15 minutes d’une entité du centre départemental de santé (antenne ou centre de santé). Ce sont aussi des interventions auprès d’EHPAD depuis janvier 2019. 11 établissements sont ainsi visités par un médecin du département.

 

Le département a mis en place des actions complémentaires à travers une coopération entre les médecins du département, les médecins libéraux et les médecins hospitaliers. Partout où cela est possible, le département met en place une coopération. Et il a ajouté que les médecins du département venaient en complémentarité des autres médecins déjà installés.

 

Un centre de santé à différents étages

 

André Accary avait imaginé le centre de santé comme une maison, une maison comportant plusieurs étages et devant être construite en plusieurs temps. Le centre de santé a notamment recruté des infirmières, en plus des médecins généralistes.

 

Le premier étage de la maison consistait à reconstruire une couverture globale. Un étage qui n’est pas finalisé comme l’a indiqué le Président du département : « On va continuer à recruter des médecins généralistes pour renforcer l’équipe. Des antennes doivent ouvrir encore dès le mois de septembre 2020 ».

 

La deuxième phase consiste à pouvoir répondre aux besoins en soirée. SOS centre de santé départemental 71 va être créé en soirée pour pallier le manque de couverture par les médecins libéraux. André Accary a martelé son objectif : que tous les habitants de Saône-et-Loire puissent avoir accès à un médecin généraliste. Il refuse donc qu’il y ait la moindre zone blanche pour ce type de service.

Et de poursuivre : « On fera évoluer ce service selon les besoins. Les installations se feront selon les besoins. ».

 

Dans le deuxième étage de la maison « centre de santé départemental », André Accary a imaginé le recrutement de spécialistes. Car ce sont de nombreuses spécialités qui sont en sous-effectif en Saône-et-Loire : cardiologie, dermatologie, psychiatrie, gynécologie, ophtalmologie.

 

Certains secteurs géographiques du département souffrent d’une disparition complète de certaines spécialités. Et le département est étendu géographiquement : il est le 6e département le plus grand de France. Cela pose donc des problèmes de mobilité.

 

De nouveaux recrutements et des partenariats pour les consultations de spécialistes

 

Le Centre de santé départemental va assurer des recrutements de spécialistes. Il va aussi travailler avec des spécialistes libéraux ou hospitaliers où il y aura des possibilités de temps partagé entre les cabinets et les permanences organisées sur les centres de santé ou les antennes selon les besoins.

 

L’objectif pour le département reste le même que pour les médecins généralistes : avoir une vraie complémentarité. Une attention importante sera portée sur les besoins des territoires.

 

Le département s’appuiera sur un autre atout développé par anticipation ces derniers mois : la télémédecine. « On a accéléré les choses pour être opérationnel à l’arrivée du Covid-19 » a indiqué André Accary, avant de poursuivre : « Cela nous a servi pendant l’épidémie. La télémédecine va servir aujourd’hui pour les consultations de certains spécialistes. On aura un médecin généraliste et l’avis d’un spécialiste en fonction de la spécialité demandée. Ce développement a déjà eu lieu. On va continuer le déploiement de la téléexpertise partout. »

 

A cela s’ajoute l’installation d’une petite salle d’urgence pour offrir une offre plus complète sur le territoire et pour limiter le plus possible les déplacements dans les services d’urgence quand cela ne s’avère pas nécessaire.

 

André Accary a ainsi annoncé un été studieux pour travailler sur les partenariats avec les centres hospitaliers universitaires, les centres hospitaliers, la mise en place d’un contrat avec les centres hospitaliers, les outils numériques et l’ensemble des collaborations à mettre en place. Tout cela fera l’objet d’une présentation et d’un vote devant l’assemblée départementale au mois de septembre avant le début des recrutements de spécialistes en octobre prochain.

 

Les premiers spécialistes recrutés par le département devraient prendre leurs fonctions en janvier 2021.

En parallèle, le département poursuit la consolidation du premier étage avec les recrutements des médecins généralistes. Encore une fois, le département n’a pas vocation à garder en CDI ces médecins mais à les encourager par la suite à s’installer en libéral le cas échéant.

 

Objectif : répondre aux besoins de la population

 

Quand cela s’arrêtera-t-il ? « On se sera arrêté quand on aura résolu le problème d’accès aux soins » a déclaré le Président du département.

 

Cette fois-ci André Accary n’a pas fixé d’objectif chiffré concernant le recrutement de médecins spécialistes. Il a toutefois précisé les contours de son projet : « Ce que je souhaite, là où les spécialités ont totalement disparu, c’est trouver une solution. On va faire des diagnostics sur chaque secteur géographique. Cela va prendre un peu de temps. Sur les médecins généralistes, on a fait un grand chemin. L’avantage aujourd’hui c’est que notre de santé a une réputation. L’objectif est simple : que chaque habitant puisse trouver un médecin dans un délai et une réponse raisonnable. »

 

La santé mentale reste une spécialité déficitaire dans le département. Et l’absence de faculté de médecine constitue selon André Accary un handicap face à des étudiants qui peuvent préférer rester dans le département où ils ont réalisé leurs études et stages. Actuellement le département a ainsi recruté 10 étudiants en fin de parcours et qui réalisent leurs stages en Saône-et-Loire.

 

Globalement, le département de Saône-et-Loire a depuis la création du centre de santé départemental réalisé un investissement important de 1,7 millions d’euros. Un coût qui devrait s’équilibrer selon le Président du département. Les temps de consultations deviennent rentables à présent. André Accary s’est ainsi expliqué : « Quand on arrive au début, le temps de consultation est plus long. Ensuite on connaît le patient et le temps de consultation diminue un peu et il devient plus équilibré. ».

 

« La santé est un investissement qui n’a pas de prix » André Accary

 

Cela prendra ainsi quelques années pour que le centre de santé départemental soit équilibré. En outre, le département va poursuivre ses investissements dans le matériel médical.

 

Selon André Accary, « il y aura dans quelques années une vraie compétition entre les territoires. Aujourd’hui un département qui aura traité cette question-là, il aura investi et se sera occupé de ses habitants. » Avant de poursuivre : « La santé est un investissement qui n’a pas de prix ».

 

Le Président du département de Saône-et-Loire a achevé sa conférence de presse en rappelant que l’objectif du département reste bien de travailler main dans la main avec les médecins spécialistes libéraux pour cette deuxième phase. Dans le recrutement des spécialistes, il y aura sans doute des partages du temps de travail. L’objectif reste qu’il n’y ait plus de zone blanche dans le département grâce au recrutement de médecins venant de toute la France si besoin.

 

EM

 

 

 

 

 

 

 

 



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Un commentaire sur “Bientôt 60 médecins généralistes pour le centre de santé départemental”

  1. gilbert71 dit :

    il manque aussi des dentistes et des kinés