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lundi 10 août 2020 à 04:55

L’emploi en Saône-et-Loire : une augmentation des chômeurs de longue durée et…

...une dynamique de création d’emplois sur la CUCM qui a nettement diminué en un an.





Les derniers chiffres de Pôle emploi viennent d’être publiés sur l’emploi en France globalement et pour notre Région et le département précisément.

Et si la situation sanitaire et économique actuelles peuvent soulever de nombreuses questions légitimes sur les difficultés de trouver un emploi, les données publiées montrent que de réelles opportunités d’être recruté dans le département existent avec des postes non pourvus et des spécialités qui présentent de vraies difficultés de recrutement.

 

Définition du bassin de vie, une augmentation du nombre de demandeurs d’emploi

 

La Saône-et-Loire représente 17,9% du territoire de la région (8575km², soit le 2e département) et recense 555 023 habitants, soit 19,7% de la population régionale (65 hab./km² contre 59 en Bourgogne-Franche-Comté et 119 en France métropolitaine).

 

La Saône-et-Loire est faiblement peuplée (65 hab./km²) et sa population est moins jeune que la moyenne régionale. Elle perd des habitants en raison d’un solde naturel déficitaire. Le taux d’activité et le taux d’emploi sont les mêmes que ceux de la moyenne régionale. On observe un vieillissement des actifs entre 2011 et 2016 (31% de 50 ans ou plus contre 27% cinq ans plus tôt). Le bassin de Chalon-sur-Saône regroupe 29% de la population du département.

 

Le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) inscrits en catégorie A augmente sur un an (+24% contre +25% en Bourgogne-Franche-Comté), de même pour ceux inscrits en catégories ABC (+2% contre +4% dans la région). Le nombre d’offres d’emploi enregistrées sur 12 mois glissants est en baisse de 20% (contre -17% en Bourgogne-Franche-Comté).

 

7,4 % de taux de chômage en Saône-et-Loire fin 2019

 

On enregistre une part plus importante qu’en région pour les offres d’emploi temporaire (38% contre 34%) et occasionnel (9% contre 8%) au contraire des offres d’emploi durable (53% contre 58%). Autrement dit, les recruteurs ont plus facilement recours à l’intérim pour rechercher des salariés qu’à des recrutements pérennes.

 

Avec 7,4% au 4e trimestre 2019, le taux de chômage est supérieur à celui de la Bourgogne-Franche-Comté (7,2%) et inférieur à celui de la France métropolitaine (7,9%). Il diminue de 0,3 point sur le trimestre et sur un an (contre -0,3 point et -0,3 point au niveau régional et -0,3 point et-0,6 point au niveau national). Ainsi l’emploi en Saône-et-Loire suit une baisse dans la dynamique régionale mais ne bénéficie pas de la dynamique nationale plus forte. Les raisons sont peut-être à chercher dans une plus faible densité démographique de la population, un nombre d’entreprises moins important que dans certaines régions également.

 

Au 3e trimestre 2019, le nombre d’intérimaires est estimé à près de 22870.

Il recule de 5% sur un an contre -7% en Bourgogne-Franche-Comté. On observe plus de 83900 déclarations préalables à l’embauche (DPAE) au 1er trimestre 2020 en baisse de 2% par rapport au même trimestre un an plus tôt. Au niveau des effectifs salariés, le secteur des services est moins représenté (46% contre 48% dans la région) au profit de celui du commerce (20% contre 18%).

 

L’emploi salarié affiche une quasi stabilité dans le département au 4e trimestre 2019, comme en Bourgogne-Franche-Comté. Dans l’enquête BMO 2019, la part des projets de recrutements saisonniers est supérieure à celle de la région (41% contre 35%), tandis que celle des recrutements jugés difficiles est la même (51%).

 

Un flux de mobilité domicile-travail déficitaire

 

Sur les 215 099 actifs qui résident au sein du département de la Saône-et-Loire, 87% d’entre eux y travaillent alors que 13% occupent un emploi en dehors du périmètre départemental (contre 8% en Bourgogne-Franche-Comté). Autrement dit, on vit davantage en Saône-et-Loire qu’on y travaille par rapport à d’autres départements de la Région. Des flux sont importants en direction de la Côte d’Or et la Région Rhône-Alpes.

Concernant cette dernière région, pour autant ce dernier flux est bénéficiaire pour le département ce qui signifie au contraire que certaines personnes de la région Rhône-Alpes viennent même travailler dans notre département.

 

On compte 211 176 emplois dans le département. 89% des actifs occupant ces emplois y résident, alors que 11% proviennent de l’extérieur (contre 4% en Bourgogne-Franche-Comté). La Saône-et-Loire affiche un solde migratoire négatif de 3918.

 

Hausse du nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité au cours du mois de mai 2020

 

Fin mai 2020, la Saône-et-Loire compte 28165 demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A (c’est-à-dire sans aucune activité). Leur nombre est en hausse de 24% sur un an (soit 5392 individus en plus), contre une augmentation de 25% en Bourgogne-Franche-Comté.

Il est difficile d’analyser cette hausse indépendamment de la crise sanitaire du printemps qui a touché l’activité économique du pays. A ce stade, nous ne pouvons pas identifier réellement la part d’augmentation du nombre de demandeurs d’emplois liée à la crise sanitaire de celle liée à d’autres facteurs.

 

Un nombre de demandeurs d’emploi de longue durée en augmentation

 

La Saône-et-Loire compte 21812 demandeurs d’emploi de longue durée (DELD), soit 49% des inscrits en catégories ABC.

 

Parmi ces demandeurs d’emploi de longue durée, 12 668 individus, soit plus de la moitié, ont plus de 2 ans d’ancienneté au chômage (DETLD). 5724 demandeurs d’emploi ont un droit ouvert au RSA (avec ou sans prime d’activité), soit 13% des inscrits en catégories ABC. Ce nombre est en hausse de 6% sur un an.

 

Les demandeurs d’emploi reconnus travailleurs handicapés représentent 11% des inscrits toutes catégories confondues, un nombre en baisse de 2% sur un an. Les résidents d’un quartier prioritaire de la ville (QPV) comptent pour 8% des inscrits, contre 10% en Bourgogne-Franche-Comté.

 

Les métiers sous tension et des opportunités de recrutement

 

Il s’agit de comprendre pour Pôle emploi comment le chômage de longue durée peut être aussi important, raison pour laquelle ils ont cherché à mettre en corrélation les emplois recherchés par les personnes au chômage et ceux réellement sur le marché du travail.

 

On note ainsi que leur étude révèle que parmi les 10 métiers les plus recherchés par les demandeurs d’emplois, on trouve : assistance auprès d’enfants, magasinage et préparation de commandes, nettoyage de locaux, services domestiques, secrétariat, mise en rayon libre-service, opérations manuelles d’assemblage, tri ou emballage, vente en habillement et accessoires de la personne, personnel polyvalent des services hospitaliers, manutention manuelle des charges.

 

En termes de qualification, le département compte une plus forte proportion d’ouvriers qualifiés (15% contre 14% au niveau régional) et d’employés qualifiés (41% contre 40%), au détriment des AMT, ingénieurs, cadres (12% contre 13%).

 

Le département enregistre 17532 offres d’emploi sur 12mois, soit 20% de moins par rapport à la même période un an plus tôt. Dans la région, le nombre d’offres d’emploi enregistré essuie une baisse de 17%. Le poids des offres d’emploi temporaire est plus important dans le département qu’au niveau régional avec 38% contre 34%.

9% des offres proposent un emploi occasionnel (contre 8% au niveau régional) et 53% un emploi durable (contre 58% en Bourgogne-Franche-Comté).

 

Globalement, on remarque que ce sont les plus petites entreprises qui déposent le plus d’offres d’emplois.

 

Entre juin 2019 et mai 2020, les 10 métiers les plus recherchés dans les offres déposées auprès de Pôle emploi sont les suivants : aide agricole de production fruitière ou viticole, personnel de cuisine, mécanique automobile et entretien des véhicules, assistance auprès d’adultes, nettoyage de locaux, service en restauration, services domestiques, magasinage et préparation de commandes, soins d’hygiène, de confort du patient, conduite de transport de marchandises sur longue distance.

 

En mars 2020 et mai 2020, les 10 métiers les plus recherchés dans les offres déposées auprès de Pôle emploi restent sensiblement les mêmes avec des métiers sous tension qui recherchent davantage du personnel comme celui de mécanique automobile, aussi l’assistance auprès d’adultes ou encore les métiers de téléconseil et télévente et de soins infirmiers généralistes.

Ces métiers représentent donc de véritables opportunités de recrutement dans le département.

 

En Saône-et-Loire, le taux de satisfaction des offres est de 81 %. En revanche le taux d’écoulement de la demande est seulement de 56 %. Pour le dire autrement, 44 % des offres d’emplois ne trouvent pas preneurs !

 

Les bassins d’emploi de la CUCM

 

La CUCM est concernée par deux bassins d’emplois : celui de Montceau-les-Mines et celui du Creusot.

 

On note sur ces deux bassins d’emplois une baisse de la population en 5 ans de l’ordre de 2 % pour le bassin d’emploi de Montceau-les-Mines et 3 % pour celui du Creusot. Pour rappel, un bassin d’emploi regroupe la ville centre et plusieurs autres communes environnantes.

 

A titre de comparaison, les bassins de Chalon-sur-Saône et de Mâcon ont vu leur population progresser de 2 %.

 

Les bassins de Montceau-les-Mines et du Creusot ont une forte proportion d’emplois dans le secteur industriel avec 30 % pour Montceau-les-Mines et 39 % pour le Creusot. Le secteur des services est aussi très bien représenté dans les emplois des deux bassin avec 45 % des emplois dans le bassin de Montceau et 39 % au Creusot.

 

Les demandes d’emplois dans les deux bassins ont progressé : +1 % dans le bassin creusotin et +2 % dans le bassin montcellien. Les seniors représentent 29 % et 28 % des demandeurs respectivement dans les bassins du Creusot et de Montceau-les-Mines alors que les plus jeunes représentent 15 % des demandeurs dans les deux bassins.

 

Les offres d’emplois ont nettement baissé sur les deux bassins en un an, avec -22 % dans le bassin de Montceau-les-Mines et -33 % dans le bassin du Creusot.

 

Autrement dit, la dynamique de création d’emplois sur les deux bassins a nettement diminué en un an.

A cela s’ajoute comme nous l’avons noté plus haut que le niveau de qualification des demandeurs d’emplois ne correspond pas toujours aux emplois à pourvoir, emplois qui constituent de véritables opportunités puisqu’ils sont loin d’être tous pourvus.

 

Pôle emploi propose d’ailleurs différents accompagnements pour le retour vers l’emploi notamment en encourageant les demandeurs d’emplois qui le souhaitent à suivre des formations qui leur assureront un retour plus facile vers le chemin de l’emploi.

 

EM

 

 

 

 

 

 

 

 



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Un commentaire sur “L’emploi en Saône-et-Loire : une augmentation des chômeurs de longue durée et…”

  1. josiane49 dit :

    les usines ferment les unes après les autres ainsi que les commerces ; le covid 19 n’a rien arrangé ! et quand une entreprise recrute, on ne veut pas de vous (pas d’expérience, trop vieux, pas assez qualifié, pas le profil… etc) comment voulez-vous dans ces conditions trouver du travail ! sans parler qu’on vous fait passer des tests, entretiens d’embauches bidons qui vous destabilisent ! autrefois, c’était beaucoup plus simple ! on se présentait à un employeur et vous commenciez à travailler le lendemain, voir le jour même ! après, on traite les chômeurs de fénéants !