« Assez »
"too much is too much.."
Le « manifeste » de notre lecteur :
« Il existe en Bourgogne, dans le département de Saône et Loire, un « village » où demeure un récalcitrant à l’emploi exagéré de mots en provenance d’outre-Manche et/ou d’outre Atlantique.
Des mots dont se gargarisent les journalistes, les publicitaires, les commerçants évoluant dans le microcosme parisien persuadés d’être l’Elite de la nation donnant la leçon au bas-peuple régional. Et comme personne ne veut être en reste sous peine de passer pour un ringard, même la province s’y met : « S’ils le font à Paris c’est que ça doit marcher, alors pourquoi pas moi ! »
Un Creusois achètera-il plus une Opel, voiture allemande, lors de German days ? Ou une voiture hybride lors d’Eco-days ?
Sachant qu’il y a des soldes en janvier et en juillet, vais-je attendre un Black Friday du Black november pour faire des achats ?
Que dire des béotiens télévisuels ou informatiques dont je fais partie qui n’utilisent pas le streaming ou le podcast à longueur de journées ? Il y avait déjà Facebook, Tweeter, Messenger, YouTube et ses Youtubers, ses followers, etc…
La médecine qui se complaisait traditionnellement dans l’emploi du latin a découvert une multitude de Clusters à l’occasion de la pandémie de la Covid-19.
Confinement oblige, pour faire ses commissions en plus du Drive, on click (ou call) and collect.
D’accord, c’est plus court et (en général) compréhensible, mais notre langue française est-elle si pauvre que l’on ne puisse y trouver des mots explicites au commun des français pour désigner ou expliquer les objets, les actions, les emplois… ?
Trop, c’est trop !
PS : I perfectly understand the meaning of all those words, but I’m fed up with their employment in large numbers. »
Joël Brilleaud – Blanzy
7 commentaires sur “« Assez »”
ça me fait un peu sourire jaune !!! des élèves de BAC savent à peine parler le français… quand aux autres, n’en parlons pas !!! mais il faut croire que « sortir » des expressions outre-manche , ça fait bien
Bravo pour votre billet d’humeur !
En tant que membre du Cercle Littéraire des Écrivains Cheminots, je vous assure de mon soutien.
http://www.clec-asso.fr/#home
Allo la terre ns sommes en 2020 !
Cessez d opposer provinciaux/parisiens, c est insupportable. Les anglicismes ne sont pas issus d un microcosme parisien mais des Gafa, de start up very top hight level, des réseaux mainstream ! Your peetch sorry, is very has been, et la prochaine fois parlez français svp ! ???
Monsieur Brilleaud,
Votre intervention fait un bien fou ! D’abord, elle a du style. Ensuite, elle est rédigée sans faute d’orthographe ni de syntaxe…c’est suffisamment rare sur internet pour être signalé !
Enfin, elle met en lumière une pratique qui m’exaspère depuis des années: l’emploi de la langue anglaise partout et tout le temps. Les slogans publicitaires (singulièrement pour ce qui concerne les voitures) sont quasiment toujours exprimés dans la langue d’outre-Manche et accompagnés d’un astérisque qui renvoie à une traduction française salvatrice. Ceci aussi bien à la télé que dans les journaux et magazines. Dans les entreprises, pour faire branché et se donner l’impression qu’on est au sommet, on « brainstorm », on « check », on « implémente »….
Demandons nous d’abord pourquoi. L’anglais a toujours fasciné: je vous parle d’un temps que les moins de cinquante/ soixante ans ne peuvent pas connaître, lorsque des groupes de rockers déchaînés chantaient sur nos ondes et que des ados en transe reprenaient des paroles qu’ils ne comprenaient pas toujours (je sais de quoi je parle….). L’anglais, c’est aussi la langue que nos compatriotes Normands ont entendu en juin 1944 lorsque des Anglais, Américains, Canadiens… sont venus libérer notre territoire de l’occupation. L’anglais est aussi une langue facile à apprendre, dès lors qu’elle est bien enseignée. Tout cela a laissé dans l’inconscient collectif une place de choix pour cette langue.
Venons en au comment. Je pense que l’anglais, comme slogan, apporte une touche de sérieux, mais aussi de rêve , au moins dans l’esprit des publicitaires. Comme le latin que vous évoquiez rend le discours des praticiens tout de suite plus crédible mais aussi inaccessible, un message dans une langue étrangère peut séduire (mais aussi rebuter) le consommateur.
Ne parlons pas de la mode, lancée par des animateurs bobos qui ne représentent qu’eux-mêmes et qui n’ont qu’une expression à la bouche « faire le buzz ».
Au-delà de toutes ces considérations, n’y a-t-il pas aussi de plus en plus une espèce de complexe, voire de honte, vis à vis de tout ce qui est français (incluant notre langue) ?
Jacques Toubon, si je ne me trompe pas, avait lancé une campagne pour promouvoir la langue française dans l’administration et dans l’espace public en général. On remplaçait ainsi « email » par « courriel » (et non pas par l’absurde « mel » choisi par l’administration, comme francisation d’un mot anglais !!).
Nous avons des idées, la capacité de nous adapter à des situations difficiles, la faculté de produire des biens appréciés (nos autos par exemple), de bénéficier d’un service public globalement de qualité. Et il faudrait les promouvoir dans une langue étrangère ? NON !!
Ce qui est à la fois triste et réjouissant, c’est que ce sont souvent les intellectuels, les personnalités publiques, voire les anonymes étrangers qui nous donnent une leçon en parlant notre langue, et parfois bien mieux que nous-mêmes !
Que faire ? Peut être écrire aux marques pour leur rappeler que la France n’est pas une colonie britannique ni américaine….
En accord total, prenons exemple chez nos « cousins » québecois qui trouvent toujours le bon mot pour éviter les dérivés de l’anglais.
Bonsoir à tous. Pravda vous avez tout dit, j’aime moi même beaucoup l’anglais et le parle encore couramment, mais rendons à César ce qui est à César, la langue française est belle, élégante, brillante,elle sonne parfaitement, utilisons là et usons en!L’apprendre et l’enseigner est 1 chose,mais le parler est encore mieux. Bon sang, laissons les anglicismes de côtés.
Félicitations à Mr Brilleaud pour son texte si bien rédigé.
Bof, l’anglais est devenu d’un commun….
我们在这里玩得很开心