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mardi 24 novembre 2020 à 05:53

5e journées nationales de la macula, du lundi 23 au samedi 28 novembre 2020

De l’information mais pas de dépistage



 



 

 

Dans le contexte sanitaire actuel, les Journées nationales de la macula habituellement programmées fin juin, auront exceptionnellement lieu du 23 au 28 novembre 2020.

Au cours des derniers mois, l’épidémie de Covid-19 a dissuadé certains patients de consulter leur ophtalmologiste, entraînant des retards de diagnostic pour ceux ayant des symptômes maculaires ou une interruption de soins pour ceux qui étaient suivis pour une maculopathie. Or, les maladies de la macula constituent une urgence et ne connaissent pas de trêve.

 

Tout retard de prise en charge peut entraîner une perte de chance pour ces patients. Tel sera le message clé de la prochaine édition des Journées.

 

Une prise en compte des impératifs sanitaires : de l’information mais pas de dépistage !

 

Les Journées nationales de la macula s’adaptent au contexte sanitaire actuel marqué par la reprise de l’épidémie et les mesures de confinement. Alors qu’elles s’appuyaient traditionnellement sur deux piliers (information et dépistage), elles auront pour objectif principal cette année de poursuivre le travail de sensibilisation engagé depuis de nombreuses années sur les maladies de la macula. Pour éviter de surcharger les services hospitaliers et cabinets d’ophtalmologie obligés de se réorganiser, voire de reprogrammer leur activité, les dépistages habituellement proposés aux personnes asymptomatiques ne seront pas proposés cette année.

 

Deux publics prioritaires

 

Durant le premier confinement, la profession des ophtalmologistes s’est inquiétée de la baisse significative du nombre de consultations qui peut avoir un retentissement majeur sur la vision de deux catégories de patients. Ces derniers constitueront donc la priorité cette année :

 

▪ les patients atteints d’une maculopathie chronique qui doivent impérativement continuer à se faire suivre régulièrement, même en période d’épidémie, au risque de voir la maladie progresser et causer des dommages pouvant être irréversibles. Ces personnes seront incitées à maintenir leurs rendez-vous chez leur ophtalmologiste et à poursuivre leurs traitements ;

 

▪ les patients présentant des symptômes pouvant évoquer une atteinte maculaire (baisse d’acuité visuelle, apparition d’une tache centrale, lignes déformées, vision trouble…) pour qui il est essentiel de consulter en urgence, même en période d’épidémie, pour optimiser leurs chances de conserver leur vision.

 

Ces personnes seront incitées à prendre RDV chez leur ophtalmologiste habituel ou auprès d’un des

centres partenaires durant les Journées nationales de la macula, du 23 au 28 novembre 2020 (voir la liste sur www.journees-macula.fr).

 

Trois pathologies ciblées

 

Plusieurs atteintes touchant la macula, cette minuscule mais primordiale zone de la rétine responsable de la vision des détails, seront mises en avant durant les Journées, comme :

 

▪ la dégénérescence maculaire liée à l’âge, première cause de malvoyance chez les personnes de plus de 50 ans en France, qui peut apparaître sans symptômes et entraîner une perte de la vision centrale si elle n’est pas dépistée et traitée rapidement. D’où la nécessité pour toute personne de plus de 55 ans de faire contrôler sa vision par un ophtalmologue chaque année ;

 

▪ la maculopathie diabétique, principale cause de malvoyance chez les personnes diabétiques qui sont exposées à ce risque de complication du diabète pouvant avoir de lourdes conséquences sur le plan visuel, en l’absence de dépistage précoce et de prise en charge rapide. Toute personne diabétique doit donc faire contrôler régulièrement sa vue par un ophtalmologue ;

 

▪ la maculopathie myopique, une des principales causes de malvoyance, voire de cécité, des personnes atteintes de forte myopie (correction optique de -6 dioptries ou plus). Causée par un étirement de la rétine qui se produit lorsque le globe oculaire de la personne est plus long que la normale, cette maladie peut parfois s’accompagner de lourdes complications. Les myopes forts doivent donc impérativement faire contrôler leur vision chaque année par un ophtalmologue.

 

Des annulations de rendez-vous par les patients, le Docteur Semoun témoigne

 

Le Dr Oudy Semoun est praticien Hospitalier dans le service d’ophtalmologie du Centre Hospitalier Inter Communal de Créteil (France). Il est par ailleurs co-auteur d’une cinquantaine d’articles scientifiques et de multiples livres et chapitres d’ouvrages spécialisés.

 

Il explique avoir constaté une baisse importante des consultations au sein de son service au cours des derniers mois en raison de l’épidémie de COVID-19. Il explique cela « Du fait de plusieurs facteurs. Tout d’abord, nous avons revu tous les rendez-vous prévus pendant la phase épidémique et apprécié, à la lecture des dossiers, la pertinence de les maintenir. Tous les patients ont été appelés et nous leurs avons proposé soit de maintenir les rendez-vous, soit de les décaler. Par ailleurs, beaucoup de patients ont choisi de ne pas venir à leur rendez-vous, par crainte de contamination au sein des structures de soins, malgré les gestes barrières mis en place. Enfin, certains patients, ou leurs proches sont tombés malades et n’ont donc pas pu honorer leurs rendez-vous. »

 

Il poursuit avec le constat d’une augmentation des cas plus graves, liée au retard de diagnostic, avec parfois de vrais drames en termes de perte visuelle ou fonctionnelle. Dans la grande majorité des cas, une rupture du suivi ou de traitement se solde par une baisse de vision et une dégradation de la situation anatomique maculaire, parfois malheureusement définitive.

 

Et de rappeler les recommandations prises par les professionnels de santé pour assurer le meilleur suivi à leurs patients : «  Les rendez-vous ont été fixés en tenant compte du flux de patients dans le service, avec un nombre moins important de patients. A leur arrivée, les accompagnateurs sont invités à attendre à l’extérieur la fin du rendez-vous de leur proche. Les patients ne peuvent entrer avant l’heure de leur rendez-vous. Le port du masque est obligatoire pour toute personne se trouvant dans le service. La température des patients est contrôlée à l’entrée par un thermomètre frontal. Enfin, du gel hydroalcoolique est à disposition. Pendant la consultation, le matériel est désinfecté entre chaque patient et des vitres de plexiglas ont été installées sur chaque appareil. »

 

Des traitements encore à trouver

 

S’il n’est aujourd’hui pas possible de guérir la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge), il est possible, dans la plupart des cas de DMLA exsudatives, d’en ralentir l’évolution. A ce jour, seules les DMLA exsudatives peuvent bénéficier de traitements actifs, qui doivent démarrer, dans la mesure du possible, moins de 10 jours après le diagnostic pour éviter ou ralentir au maximum la perte irréversible de vision.

Les traitements sont adaptés au cas par cas et dépendent notamment du type et de la sévérité de la DMLA. Il peut s’agir :

– dans une grande majorité des cas, d’injections de médicaments dans le vitré de l’œil pour freiner la prolifération des néo-vaisseaux ;

– et plus exceptionnellement, de traitements combinés associant anti-VEGF et Laser.

 

Dans le cas où un traitement ne serait pas possible ou suffisamment efficace, la rééducation basse vision peut être une solution pour compenser la chute de la vision centrale. Elle apprend au patient à développer la vision périphérique et à bien choisir et utiliser les aides visuelles (loupes, filtres, éclairage…) pour lui permettre de conserver la meilleure autonomie et qualité de vie possibles.

 

La DMLA atrophique ne bénéficie pour le moment d’aucun traitement actif. Pourtant, jusqu’à fin 2017, une molécule du laboratoire Roche, le lampalizumab, avait suscité de grands espoirs : les études de phase I avaient validé la sécurité du produit, les études de phase II menées sur un petit nombre de malades semblaient montrer des résultats encourageants. Mais les essais de phase III, menés auprès de 1 800 patients issus de plus de 275 sites de 20 pays, n’auront pas confirmé l’efficacité de la molécule : le lampalizumab, injecté toutes les 4 à 6 semaines, n’a pas permis, après un an (48 semaines), une réduction de l’atrophie géographique significativement supérieure à celle observée avec un placebo. Roche a donc annoncé fin 2017 l’arrêt de cette étude. Pour autant d’autres études sont en cours. Le laboratoire Allergan développe notamment la brimonidine, un neuroprotecteur qui est actuellement en phase II.

 

Aussi dès maintenant contactez le centre le plus proche pour obtenir plus d’informations sur la DLMA. Les journées de la macula se tiennent du 23 au 28 novembre 2020 (voir la liste sur www.journees-macula.fr).

 

EM

 

 






Un commentaire sur “5e journées nationales de la macula, du lundi 23 au samedi 28 novembre 2020”

  1. स्वतंत्रता dit :

    Pour le vivre, ce n’est pas la peur du virus qui m’a poussé à mettre un terme à un suivi ophtalmo pourtant nécessaire, suite à grave opération, mais tout simplement les conditions lamentables imposées, des consultations post opératoires, que ce soit à LYON, à ROUEN, etc…