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mardi 26 octobre 2021 à 19:12

Tribunal judiciaire de Chalon

Patrice Guigon est le nouveau procureur de la République



 



 

Patrice Guigon est désormais procureur de la République du tribunal judiciaire de Chalon, il est donc chef de la juridiction conjointement avec la présidente Pascale Dorion. Il succède à Damien Savarzeix, nommé à Grasse après presque 6 ans passés à Chalon-sur-Saône.

Ces « presque 6 ans », Patrice Guigon les passait, lui, au TJ de Bonneville, en Haute Savoie. Nommé à Chalon au cours de l’été, il a pris ses fonctions le 17 septembre dernier, « dans un parquet de taille plus importante, comprenant sept magistrats », tous à temps complet. Le chef du parquet a connu un service avec des temps partiels, il sait apprécier ce que représentent des temps complets. « Le parquet de Chalon a des compétences que celui que j’ai quitté n’a pas, comme le pôle criminel, notamment, et la cour d’assises qui siège ici. » Une autre grande différence : « L’arrondissement est très étendu et plus peuplé. Ici, il y a trois commissariats et trois compagnies de gendarmerie. »

« J’arrive sans idées préconçues. Je suis encore (le 22 octobre, jour de l’entretien, ndla) dans la phase de découverte de la juridiction et de son environnement. Je rencontre les représentants des autorités civiles, militaires, les élus, les maires des principales communes. Dans la mesure du possible, je m’efforce de les rencontrer sur leur lieu de travail. Ces rencontres me confortent dans le constat que, vu de l’extérieur, la Justice fonctionne plutôt bien à Chalon compte tenu des moyens qui lui sont alloués. Les agents du greffe et les magistrats chalonnais sont d’ailleurs entièrement dévoués à leur mission. »

L’institution judiciaire au cœur de la Cité

Le fait qu’au TJ de Chalon « tout l’éventail des réponses pénales » soit utilisé est une satisfaction, car le procureur de la République est bien conscient que pas mal de prévenus arrivent devant la Justice, « en bout de course », et que bien avant ce stade, on a toujours un parcours jonché de difficultés de tous ordres, dont principalement « des carences », éducatives, affectives, sociales, de santé… « Nous, nous devons rappeler la loi, et les juges doivent décider d’une mesure qui sanctionne et permette également à la personne de retrouver une place dans la société. Et là, on est confronté à des problèmes qui existaient déjà en amont, comme, par exemple, le manque de psychiatres ou le manque de places dans les CMP, les difficultés à trouver les cadres de soins ou de vie adaptés aux besoins de la personne. »

Le dispositif AIR perdure

C’est ainsi que le nouveau procureur de la République ne se sent pas (pas davantage que le précédent, ndla) tout puissant à agir, alors que l’institution judiciaire ne vit et n’existe que dans l’interaction, et donc l’interdépendance, avec l’ensemble de la société. En ce sens, son prédécesseur avait fait venir l’association enquête et médiation en Saône-et-Loire, pour ajouter un dispositif (AIR, accompagnement individuel renforcé) à ceux déjà existants. Cette ressource, qui mobilise toutes les collectivités publiques du ressort, va perdurer.

Lutte contre la délinquance de proximité

« J’ai à cœur de contribuer à ce que la juridiction, et le parquet en particulier, fonctionne le mieux possible pour répondre à la demande sociale, et que nous traitions les affaires dans des délais raisonnables, avec les réponses les mieux adaptées. » Le parquet de Chalon bénéficie ainsi depuis fin 2020, pour répondre à un type de délinquance, les infractions de faible gravité, du renfort de Gilles Lavaux, ancien lieutenant-colonel de gendarmerie, qui assure le suivi – ou qui en accompagne la création –  de tous les dispositifs qui permettent de lutter contre les infractions dites « du quotidien ». « Sa présence permet un lien plus actif avec le terrain, et débouche sur des dispositifs plus précis avec des réponses pénales effectives et plus rapides. »

« Participer à l’élaboration de la norme qu’ensuite on va appliquer »

Patrice Guigon est un homme posé, paisible dans l’échange. Sans doute les huit années passées au sein d’un service législatif de la direction des services judiciaires*, place Vendôme à Paris, ont-elles contribué à forger son regard et à donner une mesure à sa représentation des choses. « Le métier de magistrat donne l’opportunité d’un passage en administration centrale, c’est une expérience très enrichissante que de participer à l’élaboration de la norme qu’ensuite on va appliquer, même si l’on peut aujourd’hui regretter l’augmentation conséquente du nombre de normes ou leur trop fréquente modification. »

Propos recueillis par Florence Saint-Arroman

https://www.cours-appel.justice.fr/dijon/tribunal-judiciaire-de-chalon-sur-saone
*DSJ https://www.gouvernement.fr/le-ministere-de-la-justice*

 

 



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