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jeudi 14 avril 2022 à 06:42

Montceau-les-Mines : au Syndicat des Mineurs

Conférence sur le gaz de mine et réseau de chaleur



 




Jean-Pierre Kucheida, président de l’Association des communes minières de France (ACOM) et Yann Fouant, responsable projets auprès de la Française de l’énergie, ont donné une conférence ce mardi au Syndicat des mineurs sur le gaz de mine et réseau de chaleur devant une vingtaine d’auditeurs.

Gérard Gronfier, représentant de la ville dans les instance de l’ACOM a lancé la soirée. Puis, M.C Jarrot a souligné l’histoire commune avec Jean-Pierre Kucheida, président des villes minières qui accompagne la ville pour son expertise sur les friches et le lavoir des Chavannes.
La question est posée : est-ce une énergie propre ?

 

J.P Kucheida rappelle qu’il était présent début mars pour l’inauguration de la centrale photovoltaïque de Sanvignes : 28 000 panneaux sur 14 hectares, un bel exemple de site réhabilité.

 

Le gaz de mine… Pourquoi on en reparle ? Depuis quand ? Pourquoi faire ?

Dans les années 70, il avait été évoqué de gazéifié le charbon in situ, d’enflammer la couche et de récupérer le gaz. Une idée sérieuse mais qui ne fut pas poursuivie en France mais en Pologne, aux USA, …

 

Avec la fermeture des mines, il fallait régler un problème majeur de sécurité : la circulation du grisou dans les galeries, du méthane, CH4. On a donc utilisé les points d’aération pour laisser s’échapper le méthane à l’air libre.

Dans le bassin du Nord, en 2007, une entreprise australienne reprend la concession après bien des turpitudes.

En 2010, un spécialiste de l’énergie en Chine, a estimé qu’il y avait des possibilités avec ce gaz de mine. En 2017, il crée la Française de l’Energie et Gazonor réalise les expertises pour voir les possibilités.

Pour le gaz de charbon dans les gisements non-exploités, on peut réaliser des forages, on laisse un échappatoire, le gaz fuse par un tuyau et est transporté.

Pour l’heure, la FDE a une autorisation pour une exploration à Forbach en Lorraine.

L’état n’a pas donné son autorisation pour une exploitation, demandée depuis trois ans.

Il y a donc des ressources dans les bassins exploités et dans les gisements non-exploités : par exemple dans le Morvan, à Lons-le-Saunier (avec une forte teneur en CH4)

Le gaz de mine capté est prêt à l’emploi et à être consommé. Les réserves sont considérables et se comptent en milliards de m³.

 

Un projet a vu le jour à Divion. Le gaz de couche est transporté à Béthune (17km) pour 6 000 habitants et remplit trois utilisations : gaz, électricité et chaleur avec un prix défiant toute concurrence : prix du gaz au 01/01/2022 moins 41 %.

C’est l’illustration d’un magnifique circuit court avec un intérêt économique, de sécurité et écologique.

 

Yann Fouant précise que la FDE est producteur d’énergie à empreinte carbone négative qui officie dans les Hauts de France, la Belgique et l’Est. Elle travaille sur la production de chaleur, d’électricité, développe des procédés pour l’hydrogène, le photovoltaïque, en basant son action sur trois piliers : environnementaux, économiques (circuit court) et sociaux ( redynamiser les bassins et le pouvoir d’achat, …)

« Des solutions locales pour les locaux ! »

 

Qu’en est-il à Montceau-les-Mines ?

Premiers constats : 6 sondages de décompressions et 10 piezomètres : vides miniers envoyés depuis 2010, potentiel de gaz de mine limité.
Le charbon de Montceau était qualifié comme peu grizouteux. Le gisement était en surface, le méthane a pu migrer dans l’atmosphère.
Le gaz de charbon peut-être présent dans les couches non exploitées à 1200 mètres de profondeur, mais il n’existe pas de données sur les charbons profonds car les carottages réalisés dans les années 60 n’indiquent pas de mesures de méthane.

 

Une campagne de carottage serait nécessaire pour prélever des échantillons.

Par contre, il existe un potentiel pour du photovoltaïque probable sur d’anciennes friches.

 

Pour en savoir plus : « Première livraison de chaleur à Béthune » : https://www.francaisedelenergie.fr/wp-content/uploads/2021/03/FDE-Bethune-chaleur-100321-VF-VD.pdf

J.L Pradines

 

 

 

 

 



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3 commentaires sur “Montceau-les-Mines : au Syndicat des Mineurs”

  1. Daniel Z dit :

    Je n’y connais rien mais il me semble que le gaz de mine est un combustible fossile.
    Que l’on brûle du charbon ou ce gaz reviens à envoyer des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
    Mais vous me direz qu’au stade o nous sommes arrivés, rien à « fo..re » des générations qui vont hériter de notre hypocrisie…..
    Et le bilan du photovoltaïque n’est pas beaucoup plus reluisant !
    https://www.youtube.com/watch?v=UVLZVAMsur0
    Nous avons tout faux car nous voulons obtenir de l’énergie dites renouvelable avec des gadgets technologiques fabriqués en utilisant l’énergie fossile.

  2. Lecocodu71 dit :

    Un gaz est composé des éléments C, H et O, sa combustion produit CO2 et H2O. La combustion d’un gaz n’est pas polluante si on considère que le CO2 est naturellement présent dans l’air. Il y a un risque pour l’effet de serre. L’exploitation d’anciennes mines située en profondeur ne necessite que de balancer de l’eau pour compenser la pression, en revanche dans nos mines du bassin montcellien peu profondes il faudrait certainement recourir à de la fragmentation. Ce procédé est risqué vu le nombre d’habitations en surface mais aussi coûteux, ce qui rendrait le procédé déficitaire.
    Si des industriels proposent ce procédé malgré tout, c’est parcequ’ils comptent sur des aides publiques qui leur seront données pour rendre la balance commerciale de la France moins déficitaire.C’est donc une opération spéculative. Partout dans le monde, il a été prouvé que seule une infime partie de gaz remonte sans avoir recours à la fracturation hydraulique. Ils ne pourront pas aller chercher ce gaz car ce ne sera pas rentable. Ce projet sert donc principalement à faire croître la valeur boursière de l’entreprise et nourrir des actionnaires avec de l’argent public.

    • Daniel Z dit :

      En partie de votre avis, mais pas d’accord avec
      c/c : combustion pas polluante si on considère que le CO2 est naturellement présent dans l’air.
      Sauf que le problème, c’est sa concentration dans l’air qui va, entre autre (c/c) ….au rythme auquel vont les émissions humaines… le CO2 absorbé (par les océans, mers….) entraîne une acidification de ses eaux, un danger majeur pour les écosystèmes.
      https://theconversation.com/lacidification-des-oceans-lautre-danger-du-co-114716
      L’humanité semble chercher à fabriquer de l’énergie, à tout prix et pour le bénéfice d’une minorité qui est prête à sacrifier notre descendance….