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jeudi 27 juillet 2023 à 20:28

Faits divers – Agression très violente dans une rue de Montceau-les-Mines

Maintien en détention provisoire



Un jeune homme né en 2002 comparaît ce jeudi 27 juillet. Il doit répondre de violences commises sur une femme, le 17 juillet dans une rue de Montceau.

 Le parquet a mis à exécution deux peines pour 11 mois de prison, il comparaît donc détenu. Il demande un délai pour préparer sa défense, et son avocate demande une expertise psychiatrique.

Le fond du dossier n’est donc pas abordé. Un des assesseurs ne comprend pas bien sur quoi est fondée la demande d’expertise. « Il a des troubles du comportement », dit maître Andali. La présidente demande au prévenu s’il a déjà été suivi par un psychiatre. Le prévenu répond et c’est plutôt convaincant : oui, suivi entre autres à l’hôpital du Vinatier à Lyon, pendant un an. Il donne le nom du médecin et la liste des médicaments. Il parle si vite qu’on ne saisit pas tout, mais en un, vient le Loxapac, un neuroleptique décidément beaucoup prescrit. Que lui a dit son médecin ? Qu’il a « des troubles du comportement » et aussi qu’il est « un peu plus nerveux que la normale ».

« Madame a 1 mois d’ITT »

Si on écoute maître Peleija, présente à l’audience pour la victime, il n’est pas seulement nerveux, il est « très dangereux, au vu de son casier (10 condamnations en 3 ans au tribunal pour enfant, beaucoup de violences) et au vu du dossier. « Madame a 1 mois d’ITT, elle est toujours hospitalisée depuis le 17 juillet. Elle souffre d’un traumatisme crânien sévère et d’une fracture temporale gauche ‘qui traduit la violence du choc’ écrit le médecin. »

« Un individu qui n’a pas intégré l’interdit de la violence »

« A tout le moins vous avez affaire à un individu qui n’a pas intégré l’interdit de la violence » dit la représentante du ministère public qui requiert le maintien du prévenu en détention provisoire et rejette la demande d’expertise psychiatrique : le prévenu a été condamné dix fois sans que la moindre expertise soit demandée. « Ce n’est pas parce que la question n’a jamais été posée qu’elle ne pose pas aujourd’hui » répond maître Andali qui maintient sa demande. Le jeune homme est volubile et répète souvent : « Le besoin, chez moi, c’est devenu une maladie. » Il en a gros sur son enfance et sa jeunesse sacrifiées, semble-t-il. 

« Accessoirement vous êtes détenu »

La présidente : « Vu vos erreurs de jeunesse, le parquet a jugé opportun de mettre à exécution deux peines, donc accessoirement vous êtes détenu. » Est-ce ce « accessoirement » ? Est-ce la reprise mordante de ses « erreurs de jeunesse » ? Le prévenu se défend, sur un ton posé mais avec un débit toujours rapide : « Moi je me suis toujours débrouillé seul, parce que mon père (inaudible). C’est tout simple. Vous avez fait mon casier, mais ça, c’est pas l’image d’une personne, allez voir ce que j’ai fait au foyer aussi. »

« Je ne suis pas hautain, madame. On n’a pas tous la même vie »

La présidente lui renvoie que quand on voit son casier avec autant de condamnation par la juridiction des mineurs, on se doute que « ça n’a pas dû être facile », puis elle ajoute : « Si vous vous braquez à chaque fois qu’on vous dit quelque chose, ça n’ira pas. Pendant que vous préparez votre défense, réfléchissez à votre attitude. 
– J’ai la même attitude avec tout le monde, répond le garçon. Mais quand j’étais petit, quand mon père m’écrasait la tête pour avoir de la cocaïne, j’allais charbonner. Moi, le besoin c’est devenu une maladie.
– Vous avez tout ce qu’il vous faut, là. Vous avez un avocat qui vous conseillera utilement, vous avez un délai pour préparer votre défense, vous avez tout ce qu’il faut.
– Je ne suis pas hautain, madame. On n’a pas tous la même vie. Le besoin, chez moi, c’est devenu une maladie. Et dans cette affaire il y a des faits, c’est pas les miens. »

Maintien en détention provisoire

Le tribunal renvoie l’audience de jugement au 7 septembre prochain, « dans l’attente vous êtes maintenu en détention provisoire ». Le tribunal fait droit à la demande d’expertise psychiatrique, « par rapport aux troubles que vous évoquez ». Alors que la présidente veut s’assurer que le prévenu répondra bien à l’expert psychiatre lorsqu’il viendra le voir au centre pénitentiaire, le garçon lui répond : « Pas de souci. Mais de base, c’est pas moi l’agresseur, c’est moi la victime. »

FSA

 



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