La journée de mobilisation des agriculteurs organisée ce jeudi 25 janvier 2024 a connu son point d’orgue à 11h 30, lorsque les trois cortèges partis de Perrecy-les-Forges, Moroges et Autun ont convergé avec la précision d’une montre suisse, au rond-point Jeanne Rose.

 

Ce sont une centaine de tracteurs qui ont pris littéralement possession du rond-point pour une journée revendicative du monde agricole et exprimer le ras-le-bol général des agriculteurs en laissant la circulation ouverte.

 

Christian Bajard (FDSEA) a rappelé les actions en cours et indiqué que tous les départements sont sur la brèche pour défendre le métier.

« Le fossé est plein… Le débat autour des normes, la difficulté de dégager un revenu correct. On doit produire pour nourrir les habitants,… ».

Les agriculteurs sont engagés dans une impasse dans laquelle ils se cognent au mur des normes qui les surveillent. « C’est insupportable. Toutes ces actions traduisent un réel trop plein.

Toutes les filières sont représentées : éleveurs laitiers, bovins, moutons, viticulteurs, …

En premier lieu, il faut redonner une dignité aux agriculteurs et ne pas être jugé en permanence sur nos pratiques par des gens qui ne connaissent rien à la profession ».

« Deuxième point, le revenu et les investissements. Nous aimons notre métier et nous devons absolument dégager un revenu décent. Il faut que les lois soient appliquées  et respectées  (la loi Egalim, par exemple!). La transition demandée à l’agriculture est compréhensible mais demande des moyens colossaux pour prendre ce virage et être mise en œuvre.

Le représentant de la FDSEA poursuit avec le 3ème point : « comment accompagner au quotidien sa production sans se demander si on a tout bien fait, dans les normes, sans risquer de prendre une amende tellement le mille-feuille administratif est lourd et pesant sur le quotidien des agriculteurs. Les gouvernants doivent reprendre la main sur les administrations pour remettre de la visibilité sur les exploitations et tracer une voie claire pour le monde agricole afin de donner envie aux jeunes de s’installer.

Aujourd’hui, c’est l’ACTE 1 ! »

 

 Thibaut Renaud (JA 71), confirme que le mouvement est général, national et international : « Des propositions ont été faites pour avoir une vision à long terme.

La colère gronde. Il ne faut pas laisser redescendre la pression ».

Il demande à chacun de venir exprimer  son ressenti et la suite à donner au mouvement.

« La région ne joue pas son rôle au niveau des dossiers liés à l’installation. »

Patrick, viticulteur,  « on marche sur la tête. On doit désormais afficher les calories contenues sur nos bouteilles. On va donc rajouter un QR Code… Qu’on nous laisse travailler ! »

Antoine, (Louhans) évoque également les aides de la région qui sont très compliquées à faire aboutir.

Anthonin, installé depuis 5 ans, il attend toujours ses aides DJA : « C’est un gros ras-le-bol. Personne ne peut nous renseigner. Une journée ici ne suffira pas ! »

 

À 14h 30, la décision est prise de bloquer la circulation, de fermer le rond point. L’organisation est rapide et efficace, toute en sécurité sous l’oeil de la gendarmerie.

Plus un véhicule ne passe.

 

À 15h 30, déblocage d’une voie…

Les agriculteurs en profitent pour contrôler les camions frigo étrangers qui pourraient transporter, par exemple de la viande. Mais ce jour, uniquement des brocolis et des citrons !

 

À 16h 30, les agriculteurs se rassemblent pour faire le point et voir la suite à donner.

1. Bajard annonce que les départements voisins se sont également mobilisés.

Il annonce un acte 2, pour ce lundi 29 janvier, le blocage de l’autoroute A6 entre Chalon et Mâcon, une action sur deux jours car il fonde peu d’espoirs sur les annonces que pourraient faire entre temps le 1^er ministre pour répondre à l’ensemble des revendications du monde agricole.

 

J.L Pradines