80 ans de la libération en Saône-et-Loire
Revivez ce temps fort de l'histoire du 4 au 8 septembre 2024
Pour célébrer le 80e anniversaire de la Libération, un convoi exceptionnel de 80 véhicules anciens avec à leur bord 160 personnes en tenue d’époque vous fera revivre l’incroyable allégresse de la Libération !
Pendant cinq jours, la Colonne de la Libération organisée par l’association Historic, soutenue financièrement par le Département de Saône et-Loire, traversera la Saône-et-Loire pour rendre hommage aux groupes de Résistants et à l’armée du général de Lattre de Tassigny qui a débarqué en Provence pour libérer la Saône-et-Loire du joug nazi. Les véhicules civils et militaires de la Seconde Guerre mondiale feront étape dans 12 communes du département pour célébrer le 80e anniversaire de la Libération.
Ambiance historique et festive garantie
Mercredi 4 septembre : Mâcon, Tournus, Sennecey-le-Grand
Jeudi 5 septembre : Saint-Marcel, Chalon-sur-Saône
Vendredi 6 septembre : Blanzy, Montceau-les-Mines, Montcenis
Samedi 7 septembre : Le Creusot, Givry, Rully
Dimanche 8 septembre : Autun
Venez à la rencontre de ces collectionneurs-reconstitueurs et participez aux nombreuses cérémonies, présentations militaires et animations qui jalonneront le parcours ! Un moment spectaculaire, fort en émotions, pour ne pas oublier
Été 1944 : le renversement des forces
Après plus de quatre années d’occupation, vient enfin le temps de l’espoir et de la renaissance de la France. Depuis le débarquement des troupes alliées en Normandie le D Day (6 juin 1944), auquel participent les Français libres du 1er bataillon de fusiliers marins, le territoire national est progressivement libéré d’Ouest en Est. Paris est reconquis le 25 août. Dix jours plus tôt, le 15 août 1944, l’armée de la France libre et les Alliés opèrent un second débarquement en Provence depuis l’Afrique du Nord. L’Armée B – future Première Armée française –, progresse rapidement vers le Nord, le long de la vallée du Rhône. Les maquisards préparaient activement leur arrivée en intensifiant leurs actions contre l’occupant allemand. Pendant l’été, l’armement indispensable aux combats leur parvient grâce aux nombreux parachutages organisés par le Special Operations executive (SOE), service secret britannique. Ainsi le 14 juillet, en plein jour, ce sont 432 containers qui sont largués à Ameugny. Deux missions sont montées en Saône-et-Loire par le Special Air Service (SAS), unité de forces spéciales britannique.
Entre le 12 et le 16 août, des parachutistes, souvent français, sont envoyés pour renforcer l’encadrement technique des maquis. Dès le mois de juin, le secteur de Cluny était devenu le centre logistique des maquis environnants. Le 11 août, l’armée allemande tente de reprendre le contrôle du Clunisois, soutenue par le bombardement aérien de Cluny. Ils doivent battre en retraite face à la défense efficace du Régiment de Cluny dirigé par le capitaine Laurent Bazot.
Au Sud du département, c’est le Bataillon du Charolais qui harcèle l’ennemi. Le 2 septembre, ses hommes libèrent Villefranche-sur-Saône avec la 1re division blindée.
Les Allemands et les miliciens commencent à quitter Mâcon fin août tandis que les maquisards s’installent aux alentours. Le 3 septembre, une des arches du pont Saint-Laurent et la gare sont détruites par les Allemands en fuite. Les maquisards entrent dans Mâcon le 4 septembre sans autres affrontements, suivis par les troupes régulières. En Bresse, secteur tenu par des groupes de résistants pugnaces, l’armée américaine qui poursuit les troupes allemandes vers le Nord-Est pénètre dans Louhans le 4 septembre. La ville de Chalon-sur-Saône est bombardée par les Américains le 3 septembre. Pour protéger leur repli, les Allemands font sauter les ponts.
Les maquisards entrent à l’hôtel de ville le 5 septembre dans l’après-midi, tandis que les troupes de la 1re DB sont retardées par le manque d’essence. 2600 Allemands sont faits prisonniers. En Bresse, les maquisards qui étaient entrés dans Louhans le 27 août en sont chassés le 2 septembre par la 11e Panzer Division qui couvre la retraite allemande. La ville est officiellement libérée le 4 septembre par l’armée américaine. L’Ouest du département est traversé par les troupes allemandes en déroute. Sa libération s’opère les 6 et 7 septembre.
A Montceau-les-Mines, les résistants FLANC GARDE ARMÉE B font de très nombreux prisonniers parmi les soldats allemands. La libération d’Autun, longue et difficile, n’aboutit que le 11 septembre, avec des lourdes pertes dans les deux camps. Le général de Lattre propose de rassembler sous la bannière française les corps d’armée réguliers et les résistants qui souhaitent continuer le combat. C’est l’Amalgame. Quatre bataillons sont constitués, notamment avec des maquisards de Bresse, du Charolais et du Clunisois. Ainsi le 13 septembre, 850 hommes signent leur engagement dans les rangs du Commando de Cluny, futur « 4e Bataillon de choc ». La libération du territoire national se poursuit : les forces alliées remontées de Méditerranée et celles débarquées en Normandie font leur jonction le 12 septembre 1944 en Côte-d’Or. Renforcées par les résistants engagés, elles entrent à Dijon le 15 septembre. Il faut encore six mois de combats acharnés pour que toute la France soit libérée en mars 1945. Le 7 mai 1945, le général de Lattre signait l’acte de capitulation de l’Allemagne nazie au nom de la France, aux côtés des Alliés.
Les Compagnons de la Libération, des hommes au service des forces françaises libres et de la résistants intérieure
Créé dès novembre 1940 de la volonté du général de Gaulle, chef des Français libres, pour honorer les libérateurs, l’Ordre de la Libération est le deuxième ordre national français après la Légion d’honneur. Destiné « à récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l’œuvre de libération de la France et de son Empire ». Parmi les 1038 Compagnons nommés par le Général de Gaulle, 65 ont été tués avant le 8 mai 1945, dont 5 natifs de Saône-et-Loire : Claude Chandon, Robert de Roux, Firmin Vermeil, Paul Grenier et Maxime Guillot. 271 ont reçu cette distinction à titre posthume, dont 4 natifs de Saône- et-Loire : Robert de Roux, Firmin Vermeil, Paul Grenier et Maxime Guillot. Un peu plus de 700 seulement ont survécu à la guerre. On ne dénombre que 6 femmes, dont une figure de la Résistance nationale, la cofondatrice du mouvement Combat : Berty Albrecht (1893-1943). Arrêtée à Mâcon le 28 mai 1943 par la Gestapo, torturée, elle est transférée à la prison de Fresnes où elle se donne la mort.
Les 12 compagnons de la libération nés en Saône-et-Loire incarnent, selon des modalités d’engagement très diverses, et sur de nombreux théâtres d’opération – en France occupée, en Syrie, en Lybie, en Italie, en Afrique de l’ouest et même en Russie – l’esprit de liberté et de résistance à l’oppression.
Claude Chandon (1894-1944) Né à Charolles, « Mort pour la France » le 6 août 1944, à Carhaix (Bretagne) alors qu’il accompagne l’armée américaine. Compagnon de la Libération par décret du 1er février 1941.
Robert De Roux (1899-1942) Né à Sennecé-lès-Mâcon, chef militaire des Forces Françaises Libres d’Afrique.« Mort pour la France » le 28 août 1942 à Aaljeltoun au Liban. Compagnon de la Libération par décret du 9 septembre 1942.
Pierre Brusson (1919-2005) Né à Cormatin. En août 1944 il débarque en Provence avec l’armée B du Général de Lattre de Tassigny et participe à la Libération de Toulon et de la Vallée du Rhône. Compagnon de la Libération par décret du 7 mars 1941.
Firmin Vermeil (1914-1943) Né à Chalon-sur-Saône, aviateur engagé sur le front germano soviétique en 1943. « Mort pour la France » le 17 juillet 1943 à Orel en Russie ». Compagnon de la Libération par décret du 11 octobre 1943.
Louis Gautheron (1915-1988) Né à Mellecey, sous-officier basé en Afrique du nord, il est envoyé en renfort en France en 1944. Compagnon de la Libération par décret du 23 juin 1941.
Raymond Basset (1908-1984) Né à Chalon-sur-Saône,com mandant les F.F.I du Rhône en 1944. Compagnon de la Libéra tion par décret du 16 juin 1944.
André Jarrot (1909-2000) Né à Lux, chef de réseau d’évasion et saboteur, il obtient un important parachutage de matériel américain à Sennecé-le-Grand en août 1944. Compagnon de la Libération par décret du 16 juin 1944.
Xavier Gillot (1909-1996) Né à Autun, médecin militaire à la 2e division blindée du Général Leclerc. Compagnon de la Libération par décret du 17 novembre 1945.
Jean Magne (1916–1958) Né à Chagny, il prend part en aout 1944 aux combats de Libération de la Provence et de la vallée du Rhône. « Mort pour la France » le 27 mars 1958, à Merezga en Algérie ». Compagnon de la Libération par décret du 28 mai 1945.
Maxime Guillot (1900-1944) Né à Bruailles, résistant cheminot, lieutenant des forces françaises combattantes FFC. « Mort pour la France » à Dijon, le 29 janvier 1944. Compagnon de la Libération par décret du 20 janvier 1946.
Paul Grenier (1914-1945) Né à Buxy, commandant des F.F.I en Normandie. « Mort pour la France » à Mulhouse, le 4 mai 1945 ». Compagnon de la Libération par décret du 19 octobre 1945.
Claude Bernard (1900-1973) Né à Charolles, chef d’état major de la 2e DB de Leclerc, débarqué en Normandie en 1944, il participe à la Libération de Paris le 25 août 1944. Compagnon de la Libération par décret du 22 janvier 1946.
L’exposition sur les 12 Compagnons de la libération de Saône-et-Loire, conçue par l’association Centre de documentation Résistance et Déportation 71 et le Département, sera présentée sur le parvis des Archives du 29 août au 20 septembre puis dans la cour de l’Hôtel du Département à Lingendes le 21 septembre à l’occasion des Journées européennes du patrimoine.
Exposition Unis pour la victoire
À l’occasion du 80e anniversaire de la Libération, les Archives départementales, site culturel du Département de Saône-et-Loire, proposent l’exposition « Unis pour la Victoire ! » Découvrez les combats de la Libération en Saône-et-Loire à travers des témoignages, des documents et des objets conservés aux Archives départementales. Cette exposition rend hommage au courage et à la ténacité des femmes et des hommes qui ont refusé la déroute et ont défendu la liberté de la France au péril de leur vie.
A découvrir aux Archives Départementales
Du mardi au vendredi : 8h30 – 12h30 et 13h30 – 17h30
Le 21 et 22 septembre : 14h – 18h (Journées européennes du patrimoine)