Paray-le-Monial : Mains qui soignent, mots qui dansent
Frédéric Pignon, moins gaffeur que François, mais tout aussi culte avec « La Clé du Ciel »
Dans l’atmosphère feutrée du Salon du livre de Paray-le-Monial, au milieu des ouvrages soigneusement disposés et des murmures d’amoureux des lettres, une rencontre inattendue s’est dessinée.
Frédéric Pignon, écrivain passionné, échange un regard complice avec un visiteur intrigué par ses écrits. Les mots s’entrelacent, les idées fusent et, en quelques instants, un dialogue sincère s’instaure.
La magie du papier et de l’encre opère : ce moment, aussi fugace qu’intense, devient une parenthèse, où les âmes se reconnaissent. Entre un sourire et une dédicace, la promesse tacite d’une amitié naissante ou d’une inspiration nouvelle résonne dans l’air.
Frédéric, étudiant en médecine
Au hasard des déambulations de votre serviteur, est repéré un jeune auteur, qui semble très à l’écoute des visiteurs et plus particulièrement à ceux qui prennent le temps de discuter avec lui.
Souriant, ouvert et solaire, Frédéric Pignon est un enfant du pays, puisqu’il est né à Paray-le-Monial en 1981. Il a grandi à La Clayette jusqu’à ses 9 ans, puis à Saint-Symphorien-des-Bois.
« À 18 ans, je suis parti étudier à Lyon pour une première année de médecine. Je voulais travailler dans le secteur médical, car j’ai toujours eu la vocation d’apporter mon aide et mon soutien à ceux qui en avaient besoin » sourit Fred.
Indiquant que devenir médecin n’était pas forcément le métier qu’il voulait exercer à tout prix. Finalement, il a choisi la kinésithérapie. Pourquoi pas…
Après avoir été accepté sur concours dans une école de kiné parisienne, c’est à la capitale qu’il a suivi sa formation et où il a exercé en cabinet libéral pendant 19 ans.
Les patients, leurs vécus, leurs souffrances…
Durant cette longue période, le jeune kiné a rencontré des patients de divers horizons, de différentes origines, confessions et classes sociales. « Chaque patient vient me voir avec son histoire, ses souffrances, ses espoirs et j’ai très vite imaginé faire des récits de leur vie, leurs expériences et leurs conditions » livre-t-il
Précisant : « Le temps me manquait pour réellement passer le pas de l’écriture. Je collectais des notes, des paroles et des situations dans mon téléphone portable. Craignant de perdre tous ces témoignages, j’ai fini par les Imprimer sur papier, à les classer par thèmes dans un cahier et c’est à ce moment-là que l’idée d’en faire vraiment une histoire m’a paru une évidence… ».
La Clé du Ciel, son premier roman
Le premier roman de Frédéric Pignon a été porté sur les fonts baptismaux en 2024.
« La clé du ciel » dont l’héroïne est une femme de 89 ans qui regroupe en elle les nombreuses anecdotes des patientes de sa génération est en effet paru en 2024, aux éditions du Lys Bleu.
Sensible, empathique et généreux, l’homme, que la condition des personnes âgées touche particulièrement, a voulu par l’intermédiaire d’Yvonne, personnage fictif, mettre en lumière ces personnes qu’on ne voit guère, tout en contant sa vie depuis son enfance de façon féerique et poétique.
L’écrivain des âmes et des muscles sous la douceur madrilène
Frédéric le kiné, vit à Madrid depuis septembre 2024 où il exerce son activité de kiné.
Jeune expatrié, le parodien d’origine est un homme qui allie savoir-faire et sensibilité. Kinésithérapeute de talent, il soigne les corps avec précision et les âmes avec bienveillance.
Mais Frédéric n’est pas seulement un expert du mouvement, car il est aussi un écrivain inspiré, capturant avec sa plume les histoires, les émotions et l’essence de la vie espagnole. Entre les rues animées de Madrid et les pages de ses écrits, il trouve son équilibre, partageant avec le monde sa vision unique et son humanité profonde.
Concepteur de jeux de piste
Frédéric Pignon ne se contente pas d’écrire et de soigner. Il invite aussi à l’aventure en créant des jeux de piste qui dévoilent Madrid, sous un angle ludique et immersif.
Imaginez-vous arpentant les ruelles historiques, déchiffrant des énigmes inspirées des secrets de la ville, et redécouvrant la capitale espagnole avec une touche de mystère et de challenge. Grâce à ses parcours ingénieux, il transforme chaque balade en une expérience unique où culture, histoire et amusement se mêlent.
Alors, Frédéric, un vrai couteau suisse ? Si on ne frôle pas la perfection, on s’en rapproche énormément !
Contaminé à jamais par le virus de l’écriture et aucun remède en vue !
« Le virus de l’écriture ne m’a pas quitté et mon prochain roman, qui cette fois se passera au Japon, inspiré d’un de mes voyages, frétille d’impatience en attendant sa publication » sourit celui qu’on appelle affectueusement « Fred ».
Une peinture vibrante d’émotion
Lorsqu’on lui demande s’il a engrangé de beaux souvenirs dans sa carrière, une scène émouvante, en rapport avec sa profession de kiné, lui revient en mémoire. Une peinture intitulée « La Séance » réalisée par Tim Eitel, un ami artiste contemporain, que nous vous dévoilons dans les photos ci-dessous.
« Être immortalisé en pleine séance de kinésithérapie, c’est une façon unique de capturer son essence : à la fois dans le soin, dans le mouvement et dans l’échange » s’émeut l’homme.
En effet, cette peinture est vibrante d’émotion, entre les gestes précis et l’attention bienveillante de Frédéric, envers son patient. Chaque coup de pinceau révèle non seulement le professionnel, mais aussi l’homme passionné qui trouve dans son art du soin, une véritable expression de lui-même.
Une rencontre gravée dans les mémoires
Et ainsi, dans l’effervescence du Salon du livre de Paray-le-Monial, cette rencontre s’est gravée dans les mémoires. Grâce à un échange sincère, une complicité naissante, et l’impression que, parfois, les mots tissent bien plus que des histoires : ils créent des liens.
Entre Frédéric Pignon et ceux qu’il a croisés ce jour-là, ce n’est pas juste une poignée de main ou une dédicace, mais une parenthèse lumineuse, un instant où la passion commune pour l’écriture et la découverte a fait vibrer les cœurs.
Et quand les pages se referment et que les conversations s’apaisent, il reste une certitude : certaines rencontres ne s’oublient pas, elles inspirent et nourrissent, comme un livre qu’on aimerait relire encore et encore.
Tout comme « La Clé du Ciel » qui mérite vraiment le détour.
L’histoire de la Clé du Ciel
Après le ballet gracieux des oiseaux sur son balcon, dans l’intimité de son salon, le temps semble s’étirer indéfiniment pour Yvonne. Cependant, dès qu’elle replonge dans ses souvenirs des joyeux tours de manège au square des Batignolles, des récits enchanteurs de grand-mère l’Ouette et des virées à vélo à travers Paris avec ses amis d’avant-guerre, Yvonne transcende son âge avancé et son ennui. Faut-il réellement accorder une oreille attentive à ce curieux canard qui s’invite dans ses rêveries ?
Infos pratiques
« La Clé du Ciel » Le Lys Bleu éditions SAS
Disponible sur Amazon, la Fnac etc.
Nelly Desplanches