Voici presque 29 ans, Bruno Fabris créait à Givry la Billebaude, un restaurant doté d’une somptueuse cave à bière qui, une fois par mois, se transforme en salle de concert.

 

Tous les musiciens qui y ont joué vous le diront « La Billebaude, c’est magique !« . Allez savoir pourquoi. Est-ce dû à la bienveillante présence du fantôme d’Henri Vincenot, d’une force tellurique sous-jacente ou tout simplement à l’esprit que Bruno a su donner à cet endroit, toujours est il que chaque concert y est un grand moment, un moment de partage avec un public toujours présent et toujours réceptif, et ce lieu est actuellement menacé, en but aux procédures multiples d’un voisin rancunier.

 

D’après Bruno Fabris, le voisin en question lui avait déjà causé des tracasseries judiciaires voici 22 ans, pour un problème de droit de passage. Le voisin avait été débouté mais avait à plusieurs reprises émis des doléances contre la Billebaude en gendarmerie ou à la mairie de Givry.

 

Il a de nouveau porté plainte voici 18 mois, menaçant de faire arrêter tout concert pour nuisances sonores.

 

Une ordonnance a été rendue en juin 2013, nommant un expert judiciaire qui fut chargé de prendre plusieurs mesures sonores, en octobre et en novembre de la même année.

 

Le jugement doit être rendu le 22 avril. Ce qui n’a pas empêché le voisin de lancer une seconde assignation au tribunal.

 

C’est pour soutenir la Billebaude et Bruno Fabris que de nombreux supporters (entre 300 et 400 personnes) se sont réunies ce lundi 7 avril devant le lieu incriminé. Givrotins de tous bords, élus de droite comme de gauche, musiciens, artistes, clients, sympathisants…sont venus entonner avec Bruno la chanson qui est en train de devenir un symbole pour la défense de ces lieux de vie et de rencontre que sont les bistrots « Touche pas à ma Baude ! », écrite par un fan : David Ducret, qu’un certain Yves Jamait est venu épauler sur scène.

 

Yves Jamait, chanteur dijonnais à la carrière internationale, avoue qu’il n’a jamais eu l’occasion de venir jouer à la Billebaude mais qu’il lui semblait naturel de venir défendre cet endroit :

 

« Quand Bruno m’a appelé pour m’expliquer la situation, c’était une évidence pour moi de venir le soutenir. Je suis fan des bistrots, ces soit-disant lieux de débauches qui sont en fait les vrais réseaux sociaux. C’est autour d’une table que les gens se rencontrent, échangent, discutent et parfois règlent leurs comptes. Et c’est dans les bistrots que ça se passe, pas derrière un écran d’ordi. Il faut défendre les bistrots: ce sont des lieux de culture, de mixité et d’échanges indispensables !« 

 

Pour finir, Bruno Fabris, très ému a déclaré : « Peut-être que ce voisin va perdre son procès, peut-être qu’il va le gagner. Mais il ne pourra jamais nous enlever cette fraternité que des moments comme celui là créent«