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vendredi 26 avril 2024 à 05:17

Association d’Hier et d’Aujourd’hui

1500 classeurs d’archives retraçant les évènements sur plusieurs départements



 

« Nous aimons notre association et nous nous battons pour la faire vivre » livre le diurnaphiliste Jean-Paul Rey, président de l’association parodienne d’Hier et d’Aujourd’hui. Et question bagarre, lui et ses adhérents ne font pas dans la dentelle : ils se battent bec et ongles pour payer le loyer du local et acheter leurs fournitures, pour permettre à leur « bébé » de grandir encore et encore…

Début d’une belle aventure

Tout a commencé en avril 1968, lorsque Jean-Paul Rey a été hospitalisé à Moulins. Il relève sur le journal local un gros accident ferroviaire, découpe l’article, puis la suite des évènements les jours d’après, et c’était parti !  « J’ai continué toute ma vie, puisque cela fait 56 ans que ça dure ! » sourit le président.

Lancé seul dans l’aventure en 1968, il est rejoint par une personne qui vient l’aider dans ses p’tits découpages-collages, en 2011. Une autre est arrivée en 2017 et l’association est née en 2019.

« A ce jour D’Hier et d’Aujourd’hui comprend 23 membres, dont 7 sont très actifs » sourit M. Rey.

Près de 2500 classeurs avec 57 thèmes différents

Le local de l’association est situé 5 place Paul Cazin à Paray-le-Monial, en face du terrain de tennis. Dans ce vaste entrepôt, on découvre avec stupéfaction une impressionnante collection d’articles de presse classés et archivés par thèmes, depuis de nombreuses années.

Des murs entiers de classeurs multicolores… Pas besoin de papier peint ! On est limite au bord de la claustrophobie. Qu’on regarde de n’importe quel côté, les classeurs sont présents !

Ils renferment des informations précieuses, abordant 57 thèmes de société dont police, justice, SNCF, personnalités, faits-divers, crimes, manifestations sportives, état-civil etc. Et ce, sur quatre départements : la Saône-et-Loire, la Loire, la Nièvre et l’Allier.

Au total, environ 2500 classeurs. Que le public peut consulter, puisque les membres de l’association sont présents tous les après-midis de la semaine au local, de 13h30 à 15h30 et les samedis et dimanches matin de 8h30 à 10h30.

A noter le bon accueil avec café et gâteaux.

135 euros d’achat de journaux par mois

Dans l’association, chacun a un rôle bien défini. « Au départ, je découpais et collais les articles chez moi » dit Jean-Paul Rey. Ajoutant : « Mon épouse m’aidait, mais cela faisait une poussière incroyable. Il y en avait partout ! Les particules de papier étaient très volatiles ».

Depuis, dans leur nouveau local, Jean-Paul découpe ses journaux (le Journal du Centre, La Renaissance, la Semaine de l’Allier et le Pays Roannais) avec une précision d’horloger. Cela lui coûte 135 euros mensuels, prélevés sur ses fonds propres !

Depuis quelques temps, Mme Mondelin, le maire de Molinet (Allier) leur offre le journal acheté par la municipalité. « Une dépense en moins » se réjouit le président. Qui souhaiterait que les mairies de la Nièvre, de la Loire en fassent autant. « Ce serait vraiment une belle action » rêve l’homme.

Et puis, après le découpage, les membres actifs collent les coupures de presse, classent et archivent par thème.

Appel à la population : ne jetez pas vos journaux, pensez à nous !

Malgré des appels du pied à la population, via Facebook, les gens n’ont pas beaucoup réagi. L’association leur demandait de trouver des bulletins paroissiaux, municipaux… Hélas, trois fois hélas !

« Les habitants préfèrent les jeter que de nous les donner. Nous, ça ne nous fait rien de faire 40 à 50km pour les récupérer. Alors n’hésitez pas à nous contacter… » indique Jean-Paul Rey.

Le loyer du local, une lourde charge pour l’association

Comme l’indique le président, l’association doit trouver chaque mois 200 euros pour le loyer du local. Une lourde charge, qui explique les portes ouvertes de chaque premier dimanche du mois.

A cette occasion, les membres de l’association et leur président accueillent les visiteurs qui, fidèlement, viennent soutenir ceux-ci, en achetant leurs productions.

Les succulentes terrines sont fabriquées par Jean-Paul Rey, le pain d’épices et les confitures par la secrétaire Christine, le miel par Sylvie Gendre de la Chapelle-au-Mans, la farine par M. Carnat de Neuvy-Grandchamp, les caramels polonais par Nicolas Baudin de Digoin. On y trouve aussi des bougies, des sirops, cartes postales, conserves etc.

Concrètement…

D’hier et d’Aujourd’hui achète les matières premières pour confectionner les terrines au magasin Leclerc. Lorsqu’il y a des bénéfices, suite à la vente de ces produits, on réutilise l’argent pour acheter de la viande etc. « C’est un cercle vicieux » disent les membres de l’association.

On collecte aussi les bouteilles en plastique…

Et comme cela ne suffit pas à remplir les caisses, l’association collecte les bouteilles en plastique, qu’elle apporte aux bornes de tri chez Leclerc, afin de recevoir des bons d’achats pour chaque bouteille recyclée.

« Elles sont reprises un centime la bouteille, mais nous en avons actuellement 3 000 qui vont partir à Leclerc incessamment » rapporte M. Rey.

Pour payer la colle spéciale

Ces bons d’achat servent à acheter la colle spéciale, nécessaire au collage des coupures de presse. C’est une colle qui ne jaunit pas, et qui est super résistante. Revers de la médaille : elle coûte la peau des fesses à l’association. 3,50 euros le tube et il en faut 2 à 3 tubes par semaine !

Le président Rey remercie par ailleurs Emmaüs, qui leur fournit des classeurs et des feuilles blanches ou quadrillées, car 400 feuilles sont utilisées chaque semaine.

« On peut en effet rester un mois sans utiliser un seul classeur, mais il y a aussi des semaines où on en utilise 10 ! » rigole Jean-Paul.

Ajoutant : « Par exemple, on ne peut pas classer la guerre du Proche-Orient, avec des recettes de cuisine ! Des évènements pareils se doivent d’être classés seuls ».

Toutefois…

« Si notre loyer (encore lui !) grève lourdement notre maigre budget, nous sommes quand même aidés par la municipalité, qui nous attribue une subvention, par le Grand Charolais via Gérald Gordat, par Leclerc, Vincent Barbosa, directeur de l’usine FPT de Bourbon-Lancy » dit M. Rey, reconnaissant.

Pour que notre association vive, parce qu’on l’aime

Alors certes, le loyer est un peu dur à rassembler, mais le président et les bénévoles n’ont qu’un credo : tout faire pour la servir, juste parce qu’ils l’aiment cette association !

« Quand on a réglé les 200 euros et qu’il nous reste quelques « radis », on achète des fruits pour les confitures et des produits nécessaires pour les terrines » dit l’homme.

Le salon du livre, une idée lumineuse

Le salon du livre organisé par l’association a été, on le sait, un vrai succès. Le président indique qu’il connait Marc Petit et M. Chevillard et qu’il leur a demandé quelle manifestation mettre en place pour…payer le loyer !

L’idée d’un salon du livre est apparue comme réalisable, avec le soutien des deux hommes précités. Et avec Albine Novarino, marraine du salon.

« Nous sommes satisfaits de cette première édition, même si nous aurions souhaité un peu plus de fréquentation. Surtout pour les auteurs » regrette Jean-Paul.

Et trois loyers assurés, trois !

Les recettes de la manifestation (buvette, repas etc) vont permettre à l’association de souffler durant trois mois : le montant des bénéfices engrangés ce week-end.

Et comme le dit le président « l’organisation n’était pas parfaite, mais nous avons appris de nos erreurs. Et ce, grâce aux conseils avisés des auteurs qui ont suggéré une autre implantation de la salle, un déplacement de l’espace restauration et quelques autres bricoles à ajuster ».

En tous cas, bravo ces bénévoles et leur président, qui s’investissent tellement dans cette association.

Et n’oubliez pas : l’association recherche des journaux, des bulletins paroissiaux et des bouteilles en plastique.

 

Nelly Desplanches

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






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