FO Industeel France
Les métallos du Creusot aux côtés de leurs collègues de Florange
« Démonstration de force ce 22 mars dans la petite commune de Florange en Moselle. Un millier de sidérurgistes –dont bon nombre avaient fait le déplacement des sites ArcelorMittal de Dunkerque, Fos-sur-Mer, Basse-Indre et de ses filiales de Contrisson, Industeel Le Creusot, Bourg-en-Bresse, Marnaval ont défilé de la mairie jusqu’aux «grands bureaux» de la direction. Les UD FO de Moselle et de Meurthe-et-Moselle, ainsi que la Fédération FO Métaux, représentée par Frédéric Souillot, étaient du cortège. Depuis le 20 février, les sidérurgistes se font entendre pour que le groupe leur redonne du travail. Rallumer les hauts-fourneaux de Lorraine signifie pour eux rallumer une vallée entière, celle de la Fensch, où des milliers de familles vivent de l’acier. Mais de trimestre en trimestre, le groupe prolonge leur mise en veille en renvoyant leur redémarrage à des jours meilleurs, alors que la demande est telle que certains sites manquent de métal. «Notre revendication, c’est le maintien du site et le redémarrage des hauts-fourneaux, tout en conservant les compétences. Si ArcelorMittal ne veut plus de Florange, qu’il s’en aille et que l’État reprenne la main», dit Walter Broccoli, Secrétaire général du syndicat FO ArcelorMittal de Florange. «C’est ce message qu’on entendait porter à M. Sarkozy en nous rendant à Paris le 15 mars. Comme nous avons été reçus par des gaz lacrymogènes, nous avons décliné l’invitation du 19 mars à l’Élysée»…
«Un écran de fumée»
Depuis le 1er mars, le président Sarkozy fait valoir qu’il a obtenu de M. Mittal le déblocage de «17 millions d’euros d’investissement» pour Florange. Pour Alexandre Tott, Secrétaire général de l’UD FO de Moselle, il s’agit d’un «écran de fumée puisqu’il n’est pas prévu de redémarrer les hauts-fourneaux. De plus, ces 17 millions doivent financer des structures qui n’ont rien à voir avec la phase liquide, ces fonds ne seront disponibles que dans un an»… Or, le temps presse car les hauts-fourneaux mis en veille demandent des soins constants. Faute de maintenance, le P3 est dans un état de délabrement, seul le P6 est actuellement exploitable. Mais ArcelorMittal continue de «promener» les salariés de Florange et d’ailleurs. Ainsi, l’arrêt du four et de la coulée continue de Schifflange au Luxembourg, annoncé comme «temporaire», s’inscrit, depuis le 20 mars, dans «une durée indéterminée». Une expression déjà employée en janvier pour l’arrêt de l’aciérie électrique de Madrid et qui fait craindre aux syndicats des fermetures définitives. »