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mardi 14 mars 2023 à 09:52

CUCM : le Préfet Yves Séguy visite le sas du Creusot

La ville a déjà accueilli plus de 200 ukrainiens



 

 

Ce lundi après-midi, David Marti, Maire du Creusot et Président de la CUCM a accueilli le Préfet Yves Séguy pour faire un point d’étape sur la solution d’accueil, d’hébergement temporaire et d’accompagnement du sas du Creusot, situé rue des Acacias en lieu et place de l’ancienne résidence étudiante.

Le Préfet a ainsi découvert les conditions d’accueil des réfugiés ukrainiens, souvent des femmes avec des enfants en bas âge.

Dans le coin cuisine et avec l’aide d’une traductrice, ils ont échangé avec une dame issue du Dombass. Cette femme a témoigné toute sa gratitude à David Marti et au Préfet. Elle a quitté d’abord en 2014 son logement pour fuir dans le sud du pays. Puis face à l’avancée des troupes russes à Odessa, elle a dû quitter le pays.

Au cours d’une conférence de presse au sein de l’ancienne résidence étudiante du Creusot, le Préfet de Saône-et-Loire est revenu sur le dispositif d’accueil des Ukrainiens en France, entouré de Rémy Rebeyrotte, du Président de l’association Le Pont, de représentants de l’OPAC et des services de l’État.

Un accueil assuré depuis un an

L’association Le Pont gère l’accueil dans l’ancienne résidence étudiante depuis plus d’un an avec l’appui de l’État, des collectivités et des associations.

David Marti a pour sa part rappelé que l’objet de la visite était de se rendre compte de la qualité d’accueil des déplacés malgré eux. « La ville du Creusot a répondu tout de suite pour l’accueil sas. On a fait la même chose pour les kosovars, les afghans etc. Le Creusot est une terre d’accueil dans ses traditions. Nous y tenons beaucoup » a-t-il précisé.

Et d’ajouter : « Nous accepterons toujours d’accueillir des réfugiés à condition de pouvoir le faire dans de bonnes conditions. Les rapports sont très fluides avec l’Etat ».

C’était aussi l’occasion pour le Maire du Creusot et Président de la CUCM de rappeler l’implication des deux collectivités à hauteur de 30 000 €, une implication et un engagement financier qui devraient se prolonger selon l’élu.

En outre, il a évoqué tout le travail mené pour intégrer les déplacés et les enfants : la scolarisation des enfants dans les écoles de la commune.

Un conflit qui s’inscrit dans la durée

Le député Rémy Rebeyrotte a quant à lui reconnu l’accueil de qualité sur l’ensemble du département et un accueil « remarquable » sur la ville du Creusot.

« Ce n’est pas simple de faire une opération d’accueil. Il faut retrouver les ressources professionnelles et bénévoles. Le conflit s’installe dans la durée. Et il faut intégrer dans les meilleures conditions possibles. On imagine les angoisses qui traversent ces personnes-là » a ajouté le député.

Les représentants des services de l’Etat ont précisé la place importante des associations dans la préparation de l’accueil : dons, préparation des locaux inoccupés pendant deux ans. « Il a fallu tout nettoyer, installer » ont-ils précisé.

Le 19 mars 2022, l’ancienne résidence étudiante accueillait 5 personnes, non sans émotion.

Jusqu’à présent, la résidence a accueilli jusqu’à 100 personnes en même temps. Actuellement, elle accueille environ 75 personnes, qui ne sont donc que de passage avant soit de rester temporairement en France ou plus, ou bien de retourner en Ukraine. Quelques rares déplacés ont pris cette dernière décision.

Au total, ce sont près de 223 personnes qui sont passées par le sas.

Le sas est un lieu de passage

La vocation du sas est d’être juste un lieu de passage comme l’a indiqué David Marti. Les familles passent automatiquement par le sas. Ensuite elles peuvent se rendre dans d’autres villes.

Cette opération exceptionnelle a débuté dès le début du conflit. Les ukrainiens accueillis ont un statut de déplacés. Ils quittent leur patrie sous la pression des combats. Le statut de déplacés ouvre automatiquement des droits aux ukrainiens : allocation de demandeur d’asile, couverture médicale).

Le département de Saône-et-Loire a accueilli plus de 600 déplacés, dont plus de 200 enfants tous scolarisés.

Pour les adultes des cours de FLE (Français langue étrangère) sont organisés. Les enfants s’intègrent très vite avec un niveau scolaire similaire aux jeunes français de leurs âges.

Quant aux ukrainiens de passage dans le sas, ils sont rapidement pris en charge et accompagnés pour devenir autonome pour trouver un logement, un emploi aussi. L’OPAC et Pôle emploi sont engagés à leurs côtés.

Yves Séguy a aussi précisé : « Chaque fois qu’il y aura des difficultés, nous sommes extrêmement réactifs. »

Il y a notamment tout un travail pour rétablir les liens juridiques pour des jeunes parfois accompagnés par une tierce personne. Il faut retrouver les parents. C’est un travail permettant d’identifier tous les parents.

50 personnes ont retrouvé un emploi

Parmi les ukrainiens accompagnés par Pôle emploi, ce sont 50 personnes qui ont trouvé un emploi dans des métiers et secteurs différents, plutôt des CDD. Sur le Creusot, Pôle emploi propose des formations avec quelque chose de professionnalisant en direction des secteurs de l’hôtellerie, de la restauration ou du BTP par exemple.

En Saône-et-Loire, ce sont près de 1000 personnes qui sont passées. Entre 550 et 600 ukrainiens sont encore présents selon les chiffres de la Croix Rouge.

Dans le sas du Creusot, les ukrainiens accueillis sont des privilégiés car ils sont pris en charge par une équipe qui les orientent vers les services.

A la Croix Rouge, on met toutefois en avant un bémol : la prise en charge psychologique. « On a peu de solutions. Des enfants ont vu des morts, étaient sous les bombes. On est impuissant par rapport à ça » explique le Président de la Croix Rouge.

Toutes les personnes reçues dans le sas ont eu un entretien avec un médecin. Et pour accompagner l’intégration des déplacés, la ville du Creusot accompagne avec la scolarisation des enfants, le déplacement des enfants jusqu’à l’école par bus. « Cela mobilise beaucoup de personnel et cela a un coût » rappelle David Marti.

L’intégration passe aussi par les clubs sportifs, le conservatoire, le centre de loisirs. Ces activités sont gratuites pour les déplacés. La cantine scolaire est facturée à hauteur de 1 € le repas.

Si les représentants de l’État et de la ville ne savent pas combien de temps cet accueil sera encore nécessaire, ils savent que le bâtiment peut encore accueillir nombre de déplacés et tant que la collectivité peut aussi assurer l’accueil… jusqu’à ce que les déplacés puissent repartir un jour dans leur pays d’origine.

EM

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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Un commentaire sur “CUCM : le Préfet Yves Séguy visite le sas du Creusot”

  1. loupblanc dit :

    Connaissant l’Ukraine de l’Ouest , aucun souci d’intégration de ces hommes , femmes et enfants , ayant fui la guerre . Vous donnerait ce qu’il n’aurait pas ou si peu dans les campagnes , et le respect aux personnes âgées.