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jeudi 9 juin 2011 à 19:43

Menace sur l’avenir de la centrale de Lucy

L'incompréhension et la colère de Robert Germain, retraité mineur CGT



Robert Germain, retraité de la mine (CGT), nous a transmis ce texte à l’annonce du risque de fermeture de la centrale :


« Ce contrat sera reconduit chaque année par tacite reconduction sauf dénonciation préalable selon les conditions ci-dessous. Coup de massue pour Lucy III


Sous prétexte de changements structurels qui affectent le marché de l’électricité (quotas de CO2) et à la vétusté de l’outil de production SNET, la Direction de l’entreprise vient d’annoncer ce jour qu’elle ne peut plus exploiter, sans dommage pour son activité et donc pour son avenir, les 5 tranches qui ne génèreraient plus de cash-flow à partir de 2013. De ce fait, la Direction annonce l’arrêt des tranches de Provence 4, Hornaing , Lucy , CEH 4 et 5 courant 2013. Il restera en tout en pour tout les deux groupes gaz et les deux groupes 600 MW.


Il en découle un sur effectif probable de 535 personnes en cas de non réalisation de la biomasse de Gardanne (effectif actuel 851 agents). Pas de projet gaz sur Lucy ou Lacq d’ici cette échéance et peut être un CCG à Hornaing pour fin 2014, début 2015 mais ce n’est pas encore sur.


Pour la CGT nous avons officiellement été alerté hier mercredi 8 juin. Cette annonce est un coup de massue du fait que la Direction nationale s’était engagée au cours du premier trimestre 2010 à maintenir les sites en fonctionnement dans un quota de 20 000 h soit jusqu’en 2015 et ce dans le cadre des directives européennes sur les Grandes Installations à Combustion.


Ce temps nous était nécessaire pour étudier des solutions techniques envisageables visant à pérenniser les sites alors qu’à ce jour aucunes études sérieuses n’a réellement été lancées par nos directions. De plus le contexte énergétique français et européen ainsi que l’évolution vraisemblable du marché de l’électricité offrent à la SNET des potentialités de développement importants.


Le bilan de leur choix économique se traduit par plus de 500 suppressions de postes donc 70 en Bourgogne. Pour les salariés de la SNET c’est difficile de comprendre comment une entreprise allemande de dimension mondiale qui se targue de vouloir se développer en France et qui est venue par une OPA agressive récupérer tous les actifs Européen d’un autre producteur peut supprimer autant de postes.


La Direction explique qu’elle ne peut plus exploiter, sans dommage pour son activité et donc pour son avenir, 5 tranches sur 9 de notre parc actuel alors qu’en parallèle EDF en France investit dans des outils identiques parfois distant de quelques kilomètres de nos tranches. Pour nous, la stratégie d’EON ne repose que sur l’accès au nucléaire et hydraulique Français permise par la nouvelle lois NOME.


Comment les politiques allemands, qui viennent de condamner le nucléaire, peuvent cautionner qu’Eon utilise le nucléaire juste de l’autre côté de la frontière.


A ce nouveau coup de poignard asséné à notre bassin d’emploi déjà fortement touché par la désindustrialisation vient se combiner un risque national aujourd’hui en partie avoué par les politiques français à travers le rapport Poignat- Sido, tous deux parlementaires. En effet, l’électricité produite par des installations de notre type ne produisent pas dans les même conditions que le nucléaire et permette de répondre à ce que l’on nomme la pointe dans notre jargon et qui correspond à une hausse importante, ponctuelle et prévisible de la demande en électricité nécessitant des moyens de productions qui peuvent démarrer rapidement.


Le public doit savoir qu’à ce jour les politiques retiennent que la solution d’effacement la plus radicale sera le délestage et permettra de passer la pointe à défaut de moyens de productions adaptés. En clair des quartiers entiers et des industriels seront privés d’électricité pour éviter de mettre en danger tout le réseau et ce dès 2014. La politique Allemande de ces derniers jours ainsi que les événements de Fukushima vont aggraver cette situation nationale et européenne. Le grand public est il seulement informé de ces choix purement financiers liés à une politique de libéralisation de l’énergie.


Il peut y avoir une pointe même lorsque le niveau global d’électricité consommé est bas.


Nous entrons alors dans ce que nous nommons le mixe énergétique regroupant différentes sources de production à base d’énergie différente. Le charbon fait partie de ce mixe énergétique. »





L’impact de la fermeture de la majorité des tranches SNET ne se limite pas à un simple PSE mais s’inscrit bien dans une politique énergétique avec de grande conséquence pour l’ ensemble des consommateurs.






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