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samedi 11 juin 2011 à 13:13

Fermeture de la centrale

"Eon le Fossoyeur" écrit la CGT Mine Energie



Comme vous avez pu le lire ici, le groupe allemand E.ON, propriétaire de la SNET et donc de la centrale de Montceau, a décidé d’arrêter cinq des 9 tranches qu’elle détient en France. La centrale de Lucy est concernée et la réaction de la CGT ne s’est pas faite atttendre.



 

« Eon le Fossoyeur » écrit la CGT Mine Energie

 

« L’annonce est tombée comme un coup de massue ce mercredi 8 juin. Le groupe Eon n’a aucune intention d’investir sur le parc de production thermique à flamme de SNET en France, et décide l’arrêt de 5 tranches soit plus de 70% de son parc charbon en France. Cette annonce est une vraie trahison pour le personnel surtout quand on sait que la Direction nationale s’était engagée au cours du premier trimestre 2010 à maintenir les sites en fonctionnement jusqu’en 2015 et cela dans le cadre de la directive GIC.

La Direction explique qu’elle ne peut plus exploiter, « sans dommage pour son activité et donc pour son avenir », 5 tranches sur 9 de notre parc actuel alors qu’en parallèle, EDF en France, investit dans des outils identiques parfois distant de quelques kilomètres de nos tranches.

Le personnel soutenu par la CGT refuse cette stratégie qui condamne les sites, les agents et leur famille.

Même si la date butoir de 2015 pour 3 tranches était connue, ce délai nous était indispensable pour étudier des solutions techniques alternatives visant à pérenniser les sites alors qu’à ce jour aucune étude sérieuse n’a réellement été lancée par nos directions.

De plus le contexte énergétique français et européen, ainsi que l’évolution vraisemblable du marché de l’électricité, offrent à la SNET des potentialités de développement important.

Seulement la stratégie d’Eon ne repose que sur l’accès au nucléaire et hydraulique Français, permis par la nouvelle loi NOMÉ. Eon souhaite engranger simplement des profits colossaux grâce aux tarifs pratiqués en France, profits qui iront directement dans les poches des actionnaires qui se sont d’ailleurs vu confirmer leurs dividendes pour plusieurs années. C’est encore un mauvais coup de plus dans le secteur de l’électricité alors que les hommes politiques Français semblent cautionner ce hold-up par ce groupe, plus financier qu’énergéticien.

Comment les hommes politiques Allemands, qui viennent de condamner le nucléaire outre Rhin et relancer le charbon à grande échelle, peuvent cautionner qu’Eon puise dans le nucléaire français juste de l’autre côté de la frontière et y condamne le thermique à flamme ?

Le gouvernement Français se doit d’interpeller ce groupe qui défend uniquement ses intérêts au détriment de ceux des usagers Français, et l’obliger à se développer aussi dans « la pointe » de la production électrique en France.

Les conséquences sont catastrophiques en matière d’emplois dans chacun de nos bassins déjà durement touchés par la désindustrialisation, et vis-à-vis du service public lié à l’approvisionnement du réseau électrique. Le premier constat de leur choix purement économique se traduit par plus de 500 suppressions de postes.

Pour les salariés de SNET il est d’autant plus difficile de comprendre comment une entreprise Allemande de dimension mondiale, qui se targue de vouloir se développer en France, et qui est venue par une OPA agressive récupérer tous les actifs Européen d’un autre producteur, puisse adopter une telle attitude.

A ce nouveau coup de poignard asséné à nos bassins d’emploi,  vient se combiner un risque national, aujourd’hui en partie reconnu par les hommes politiques Français à travers le rapport Poignat- Sido, tous deux parlementaires.

En effet, les outils de production qui viennent d’être condamnés participent en partie à la compensation rapide des hausses brutales de la demande d’électricité sur le réseau dit « de pointe ».

Le public doit savoir qu’à ce jour, les hommes politiques retiennent que la solution d’effacement la plus radicale sera le délestage et permettra de passer « la pointe » à défaut de moyens de productions adaptés. En clair des quartiers entiers et des industriels seront privés d’électricité pour éviter de mettre en danger tout le réseau, et ce dès 2014. Il peut y avoir une pointe même lorsque le niveau global d’électricité consommé est bas.

La CGT va continuer à se battre pour mettre en évidence les liens qui vont exister entre augmentations de prix, absence d’investissements en moyens de production, conséquences sur les usagers, les collectivités, l’industrie et toute l’activité économique.

Le syndicat CGT exige de réelles négociations qui répondent à l’attente et aux revendications des salariés dans les plus brefs délais. La CGT réaffirme son souhait d’un véritable projet industriel garantissant la pérennité des sites et l’emploi sur nos bassins miniers.

Il est hors de question pour la CGT et le personnel de SNET d’accepter simplement et sans rien dire cette stratégie. La CGT dépose d’ores et déjà des préavis de grève, entend bien se réapproprier l’outil de production et amener la Direction à revoir sa copie. Il n’est nullement envisageable pour la CGT de négocier quelles mesures sociales que ce soit à l’heure actuelle.

Les salariés ne souhaitent pas être raccompagnés à la maison mais travailler à l’usine.

Il est hors de question pour la CGT de laisser ses camarades et leurs familles seuls dans ce cauchemar social sans se battre pour un véritable avenir industriel.

Il parait que ceux qui vivent sont ceux qui luttent … alors ceux qui veulent un avenir à la SNET savent ce qu’ils ont à faire !!« 


La coordination nationale CGT SNET






Un commentaire sur “Fermeture de la centrale”

  1. sillabruno dit :

    Les paroles et les actes !
    « E.ON est l’un des plus grands énergéticiens privés au monde, qui a choisi de renforcer sa présence en France en 2008 et pris la 3e place du marché de l’énergie avec l’ambition de compter » (Luc Poyer, Président du Directoire d’E.ON France)
    Silla Bruno, le 12 juin 2011