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dimanche 26 avril 2020 à 05:27

Montceau : Union locale CGT

"Covid-19, multinationales et dividendes"





Communiqué :

POUR MEMOIRE : L’État a demandé à l’Agence Nationale des Chèques Vacances (ANCV) de ponctionner 30 millions d’euros sur ces réserves pour abonder le fond de solidarité mis en place pour les entreprises. Il s’agit d’un détournement intolérable de l’épargne des salariés et des agents de la Fonction Publique (État Territoriale-hospitalière) aux revenus les moins élevés.

Que valent ces 30 millions d’euros détournés face à ce qui suit ?

Les principaux groupes français cotés en bourse ont versé 49,2 milliards d’euros de dividendes en 2019, battant le record de 2007, à la veille de la crise financière de 2008. En Europe, le montant des dividendes versées se monte à 350 milliards (dividendes françaises comprises).

Ces sommes colossales, en dépit du ralentissement économique sont distribuées pour payer des gens à ne rien faire.

Certes nous traversons une crise sanitaire et économique mondiale d’une ampleur et d’une portée inédite.

Mais « grâce » au confinement qui nous donne du temps, (même s’il peut sembler indécent de s’intéresser à ces questions) nous cherchons à en savoir un peu plus sur ce monde des multinationales qui depuis toujours se jouent des règlementations sociales et incarnent le capitalisme le plus débridé.

On se gausse de notre gouvernement qui exhorte les grandes entreprises à se montrer raisonnables en imposant une suspension dans le versement des dividendes à leurs actionnaires.

La CGT n’exhorte pas, elle exige !Elle exige au regard d’une situation d’une gravité sans précédent d’annuler purement et simplement tout versement de dividendes. Elle exige que cet argent soit restitué aux travailleurs. Elle exige à minima que les multinationales s’engagent formellement à soutenir, via l’impôt auquel elles se soustraient trop souvent, les services publics qui sont actuellement en première ligne dans la lutte contre la pandémie.

Malgré les recommandations du gouvernement (car il ne s’agit bien que de recommandations), il semblerait que certains groupes ne renoncent pas à verser des dividendes à leurs actionnaires. Est-il encore raisonnable de compter sur l’éthique des multinationales ? Il faut taxer lourdement les dividendes que certaines entreprises se refusent d’annuler.

Pour le moment, aucune mesure n’empêche le versement de dividendes en 2020. La politesse et la courtoisie ne suffiront pas. Il faudra imposer des obligations et des sanctions !

Supprimer les dividendes : une position qui n’a rien de symbolique.

Les fonds publics sont ou vont être mobilisés, mais la responsabilité des grandes entreprises l’est peu en comparaison, si ce n’est à travers de simples déclarations publiques énonçant ce qui est attendu d’elles.

En ces domaines, faut-il réellement faire reposer les espoirs d’une responsabilisation des entreprises sur une base volontaire ? Le message que les liquidités ne devraient pas payer des dividendes mais aider les petites et moyennes entreprises à affronter la Covid-19 est-il à l’heure actuelle suffisamment clair pour les multinationales ?

Elles ont parfois une ouïe sélective… Le passé l’a déjà démontré.

Au bout du compte, dividendes et hautes rémunérations ne relèvent pas que d’une logique financière, mais aussi d’une logique morale et sociale. Le gouvernement devrait interdire la distribution de dividendes et rappeler aux grandes entreprises qu’elles vont avoir besoin de se montrer solidaires pour préparer la relance et que leur destin public leur impose un devoir moral de réussir dans cette tâche.

 






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