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mercredi 29 avril 2020 à 05:35

Montceau : Union locale CGT

Le 1er mai, journée internationale  de lutte et de revendication des travailleurs 1/2





Communiqué :

 

En ce 1er Mai 2020 inédit, où le confinement pour lutter contre le covid-19 rend impossible toute manifestation publique, les militant-e-s de l’Union Locale CGT du Bassin montcellien tiennent à honorer cette journée de lutte à leur manière en revenant sur l’origine du 1er Mai et les luttes ouvrières qui l’ont accompagné.

Tout commence à Chicago en 1886 « A partir d’aujourd’hui, nul ouvrier ne doit travailler plus de 8 heures par jour !

8 heures de travail !8 heures de repos !8 heures d’éducation !» C’est ce qu’ont décidé les ouvriers américains durement confrontés à l’exploitation capitaliste, exacerbée encore par la nouvelle crise de 1884. Conditions de travail et de vie déplorables, chômage, misère… voilà le sort au XIX ème siècle de la jeune classe ouvrière des USA qui cherche à s’organiser pour la défense de ses intérêts et à unifier la multitude des syndicats locaux, profondément cloisonnés sur la base des métiers.

Les travailleurs vont se saisir de ce mot d’ordre unificateur « pour la journée de 8 heures » et les organisations ouvrières regroupées dans l’American Federation of Labor (AFL) décident que cette journée de mobilisation serait fixée au 1er mai. Pourquoi cette date ? Selon l’usage, c’était le « moving day », jour des renouvèlements des contrats de travail. l’AFL réclame au patronat qu’ils soient désormais fondés sur la journée de 8 heures.

Le meeting de Haymarket square le 1er mai 1886 : provocation et répression Jamais ils n’avaient été si nombreux, jamais non plus on avait vu autant de manifestants appelées partout sur un mot d’ordre unique : la journée de 8 heures !Plus de 5 000 grèves, 200 000 manifestants dans les grandes villes industrielles. Certaines professions obtiennent même les 8 heures.

A Chicago, où les ouvriers vivaient dans des conditions particulièrement misérables, 30 000 grévistes manifestent ce 1er mai 1886. Et le mouvement continue les jours suivants. 340 000 le lendemain ; dans la foule, des agitateurs embauchés par la police et les milices patronales viennent semer le trouble. Un coup de feu part, sans victime, mais prétexte pour la police et les milices patronales d’ouvrir le feu sur les manifestants : 6 morts et une cinquantaine de blessés.

 

Le 3 mai, la police tire sur des grévistes à l’usine Mc Cormack. Le lendemain de véritables affrontements ont lieu. Les anarchistes convoquent alors un meeting à Haymarket Square le 4 mai et, alors que le rassemblement touche à sa fin, l’explosion d’une bombe fait 17 morts – dont 7 policiers. C’est le point de départ d’une monstrueuse machination. 8 des organisateurs sont arrêtés, 5 sont condamnés à mort. En novembre 1887, malgré l’absence de preuve de la culpabilité des accusés et la protestation internationale, les autorités font pendre 4 ouvriers (le 5ème se suicide dans sa cellule). Un juré avouera cyniquement hors du tribunal : « On les pendra quand même !Ce sont des hommes trop dévoués, trop intelligents, trop dangereux pour nos privilèges !». Tous seront reconnus innocents en 1893.

Dans ses dernières paroles, August Spies, l’un des quatre ouvriers pendus, a dit : « Il viendra un temps où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui. Que la voix du peuple soit entendue !»

L’événement fut exploité par les médias pour susciter une atmosphère d’hystérie et de haine contre le mouvement ouvrier en grève. « La bombe n’a pas seulement tué des hommes ; elle a aussi tué notre mouvement » (Gompers, de la direction de l’AFL).
Pourtant, quelques mois plus tard, le congrès de l’AFL, réuni à Saint Louis, décida la journée de lutte du 1er mai 1890 pour la journée de 8 heures.

 

1890, le 1er MAI devient symbole du combat ouvrier internationaliste.

 

Le 1er Mai va devenir le symbole du combat ouvrier quand le congrès socialiste international de la IIème Internationale, tenu à Paris en 1889, reprend l’initiative de l’AFL :
« Il sera organisé une grande manifestation internationale à date fixe de manière que, dans tous les pays et dans
toutes les villes, le même jour convenu, les travailleurs mettent en demeure de réduire légalement à 8 heures la journée de travail… Attendu qu’une semblable manifestation a été décidée pour le 1er mai 1890 par l’American federation of Labor … cette date est adoptée pour la manifestation internationale ».

Le 1er Mai 1890 sera donc le premier 1er Mai internationaliste, dit aussi « Solidarity of Labor ». Cette première manifestation internationale fut un succès. De Paris à Stockholm, de Londres à New-York, à Prague, Barcelone, Vienne, la classe ouvrière se rassembla au grand jour. L’organisation et la discipline des masses frappèrent d’effroi la bourgeoisie ; Le journal « Le Temps » écrivit : « Ce qui est grave, c’est le fait de s’être entendu par-dessus les frontières, d’avoir adopté un texte de réclamation commun, un mode de procédé commun, d’avoir mis en mouvement un si grand nombre de personnes appartenant aux nationalités et aux professions les plus diverses… il y a là une modification profonde de l’ordre social ».

A Paris, 100 000 manifestants se sont rassemblés sur les mots d’ordre suivants : « Pour la journée de 8 heures et une législation protectrice du travail aboutissant, avec la journée de 8 heures pour base essentielle, à la garantie d’un minimum de salaire, à la limitation du travail des enfants et des femmes, au repos d’un jour par semaine et à la suppression du travail de nuit, des bureaux de placement et du marchandage ».

Si l’on examine l’histoire des conquêtes sociales en France, on voit que ces revendications ouvrières seront satisfaites, légalement, et inscrites dans le code du travail dans les décennies à venir, comme la journée de 8 heures en 1919. Mais on constate aussi des reculs : certains droits ont été perdus, par exemples l’interdiction du travail de nuit des femmes, la durée fixe de la semaine de travail (remise en cause par la flexibilité et l’annualisation du temps de travail). Une conquête sociale arrachée n’est jamais définitivement acquise ; c’est le reflet de la lutte de classe permanente entre le prolétariat et la bourgeoisie capitaliste.

Depuis 1890, le 1er Mai est devenu la journée internationale de lutte et de revendication des travailleurs, jour férié et payé depuis 1947. Et même si les cortèges syndicaux ne défilent pas toujours dans l’unité, il n’empêche que pour les militants ouvriers et syndicalistes, le 1er mai, on se souvient des luttes passées, on rend hommage à tous les travailleurs, d’ici ou d’ailleurs, qui ont souffert et lutté pour que leurs enfants vivent mieux qu’eux, à tous ceux d’aujourd’hui qui souffrent et résistent aux politiques de gouvernements successifs inféodés du capital.

Ce 1er Mai 2020 confiné ne nous empêchera pas de dénoncer les politiques de régression sociale du gouvernement Macron/Philippe et de rappeler nos revendications, celles d’aujourd’hui – contre les lois et décrets d’exception qui dérogent au code du travail et enfreignent nos libertés – et celles « de l’après » :

– défense de tous nos services publics, tout particulièrement l’Hôpital et tous les services de santé, les EPHAD, la recherche médicale… Qui ont été désarmés par la politique criminelle du seul bilan comptable.

– retour à notre sécurité sociale de 1945, maintien de la retraite par répartition – nationalisations des laboratoires pharmaceutiques et entreprises de matériel médical, de tout ce qui est essentiel pour la population, – Renationalisations des services et entreprises publiques bradées au capital comme La Poste, SNCF, EDF/GDF…

– Restauration du code du travail en abrogeant toutes lois scélérates.

 

 






2 commentaires sur “Montceau : Union locale CGT”

  1. pinks dit :

    bonjour
    tous les jours un article de la CGT !
    n ayez pas peur ,on ne vous a pas oublié…!
    en cette periode difficile,on a bien d autres soucis..

  2. citoyen du monde dit :

    Bonjour, merci la CGT de nous informé tous les jours, en cette période difficile. Oui tout le monde à des soucis, moi le premier. Je pense aux personnels hospitaliers, aux caissières, aux éboueurs, aux ambulanciers et j’en oublie surement, je m’en excuse. Prenez soin de vous.Restez à la maison.