Montceau : Union locale CGT
"A propos, comment se portent-ils les riches ?"
Communiqué :
La Covid-19 a été un révélateur pour toute la société. D’un côté, il y a ceux qui ont vécu et profité du confinement dans leurs résidences secondaires ou qui avaient les moyens d’être confortablement installés dans leurs luxueux appartements. De l’autre, les travailleurs de l’ombre –livreurs, chauffeurs de taxi, aides-soignantes, professionnels de santé, caissiers de supermarché, éboueurs, égoutiers, serveurs, employés domestiques, les uns « en première ligne », les autres au chômage technique et perdant brutalement une bonne part de leurs faibles revenus.
Le rapport sur les riches en France, 1ère édition, de l’Observatoire des inégalités, 10 juin 2020, préparé avant la crise tombe à pique, au moment où il faut réfléchir au jour d’après. Et surtout construire une France moins inégale. Audelà des chiffres qu’il présente, il apporte des réponses au débat sur l’amélioration de la production de données sur les riches, qui, il faut bien l’admettre est un tabou de la République et qu’il le reste, les riches ne veulent surtout pas que nous le sachions.
Ce rapport, c’est une première, au pays de l’égalité, de la fraternité et de l’ISF disparu. L’intervention d’Emmanuel Macron ce dimanche soir n’a pas été complète. Pas un seul mot pour vanter le mérite des riches dont certains sont dans la souffrance, obligés de cumuler des dizaines de boulots pour vivre. L’exemple le plus emblématique, parce qu’il y a eu des indiscrétions, se prénomme Jean-Paul Delevoye.
Comme le soulignent les auteurs du rapport, les pauvres sont scrutés à la loupe, font l’objet de tonnes de chiffres, d’enquêtes et de rapports – l’Observatoire des inégalités a lui-même publié en 2018 un Rapport sur la pauvreté en France. Les riches, eux, se confinent très largement en terre inconnue. « Il faut bien dire, écrivent les auteurs, que les riches ont avantage à ce qu’un brouillard soit maintenu pour éclipser leurs privilèges. Ils ont beaucoup plus de poids dans la diffusion des données et le débat public que les plus pauvres. Favorables à la concurrence et à la liberté économique en paroles, ils libèrent très difficilement l’information sur leur situation. »
Les auteurs ont dû franchir un obstacle à la fois méthodologique et politique. En effet, alors qu’il existe un seuil de pauvreté officiel (à 60 % du revenu médian – 1735 € x 60% = 1041 €), il n’existe pas de seuil à partir duquel on peut dire qu’un individu est riche.
Ils situent la « porte d’entrée » vers l’infini des hauts, puis des très hauts revenus à 3 470 € par mois pour une personne seule (1 735 € x 2). Le 1 % des Français les plus riches gagnent au moins 6 650 euros, les 0,01 % (6 300 personnes) au moins 38 500 euros, tandis que la rémunération des stars du CAC 40 ou du sport affichent au moins six zéros. Plus ces riches sont riches, par ailleurs, plus les revenus du capital représentent une part élevée de leurs gains. Pour le 0,1 % le plus riche, les quatre cinquièmes de leurs gains sont des rentes qui s’accumulent.
Et contrairement à une idée reçue, les riches ne fuient pas la France pour des cieux fiscalement plus cléments : hormis la Suisse, la France se place en deuxième position et est le pays où le 1 % le plus aisé jouit du niveau de vie le plus élevé d’Europe. Ne parlons pas du patrimoine, un exemple, la fortune de Bernard Arnault s’élève à 70 milliards d’euros (pour ses seuls actifs professionnels), l’équivalent de la valeur de l’ensemble des logements de Toulouse. Au-delà d’un certain niveau, la richesse ne représente aucun intérêt matériel et retrouve son sens étymologique : le pouvoir.
Des riches de plus en plus riches, l’Observatoire des inégalités note que les riches, dont le nombre est plutôt stable, se sont enrichis, tant sur le plan des revenus que des patrimoines. Tout d’abord, écrit le rapport, ils gagnent plus et se sont éloignés des classes moyennes au cours des vingt dernières années.
Ensuite, les riches possèdent plus. Du fait de l’explosion des prix de l’immobilier et de la financiarisation de l’économie. Ceux qui ont des revenus élevés ont les moyens de beaucoup épargner. Quand les 20 % les plus riches mettent de côté chaque année 30 % de leurs revenus en moyenne, soit 22 900 euros, les 20 % les plus pauvres arrivent à mettre de côté 7 % de ce qu’ils gagnent, soit 1 500 euros. La part de l’héritage, dont la transmission a été accélérée par la défiscalisation des donations entre vifs, augmente depuis les années 1980 – du fait des prix de l’immobilier – après avoir diminué au cours du XXe siècle. Il a retrouvé aujourd’hui son niveau d’il y a un siècle.
Un rapport à scruter de près pour le monde d’après.
En attendant, mardi 16 Juin, à 14H00 toutes et tous à l’Hôpital Jean Bouveri… « Pauvres de nous ! »
3 commentaires sur “Montceau : Union locale CGT”
Entièrement d’accord avec vos propos sauf que vous ne représentez aucunement les pauvre
Votre syndicat n’est composé quasi exclusivement de fonctionnaires que je ne considère pas comme pauvres même s’ils peuvent connaître des difficultés. Vos adhérents ont pour la plupart une maison qui leur appartient,ils partent en vacance et leur souhait profond est de devenir riche à leur tour.
18 »RICHES » en 50 lignes, alors là de plus en plus fort. Mais c’est quoi ce gros mot RICHE…
Un rapport ,on lui fait bien dire ce que chacun veut mais il ne faudrait pas non plus oublié que ceux que vous appeler les « riches » sont ceux aussi qui paient le plus d’impôts . Près de 50% de français ne paient pas l’ISR. Ces fameux impôts qui permettent à la France d’être parmi les pays qui ont permis d’assurer une grande partie du salaire des personnes en chômage pendant le confinement (100%pour les personnes percevant le revenu minimum) Il y a beaucoup de pays qui n’ont rien assurer pour les salariés confinés ; certains (USA par exemple) licenciés du jour au lendemain .
Alors oui en France ,il y a des personnes riches ; mais dire qu’avec 3470€ une personne est riche me semble un peu limite et les 4 argumentaires (seuil de richesses ; le 1% le – riche ;comparaison France/Europe ; Répartition des revenus) sont issus de sources différentes avec des années différentes . Donc on fait effectivement dire ce que l’on veut à un rapport.