Autres journaux


mardi 14 juillet 2020 à 05:59

Montceau : Union locale CGT

"Les fleurons du capitalisme français se portent bien !"





Communiqué :

L’Oxfam a publié un nouveau rapport fin juin, intitulé « CAC40, des profits sans lendemain », qui épingle les entreprises du CAC 40. L’ONG observe que les écarts de rémunérations entre dirigeants et salariés se sont creusés entre 2009 et 2018.

Les versements aux actionnaires ont augmenté de 70% sur la même période, tandis que le salaire moyen au sein de l’entreprise augmentait de 20%.
Creusement des inégalités, explosion des dividendes, non partage des richesses…

Plus de 10 ans après la crise économique de 2008, nous voyons là le bilan d’un système économique qui privilégie le profit au détriment de la justice sociale et de l’écologie. La crise du coronavirus a mis crûment en lumière l’absurdité d’un tel système.

2020 devait être une nouvelle année record en termes de dividendes. « Le CAC 40 s’apprêtait à verser 60,2 milliards d’euros de dividendes et de rachats d’actions à ses actionnaires au titre de l’exercice 2019, un montant dépassant le précédent record de 2007, à la veille de la crise financière de 2008. Des versements censés récompenser le succès des fleurons du capitalisme français. Les dividendes et rachats d’actions versés en 2020 devraient au final être « seulement » compris entre 35 et 41 milliards d’euros.

Dans son rapport, l’ONG rappelle qu’en 2009 et 2018, les versements aux actionnaires du CAC 40 ont augmenté de 70 % et la rémunération des PDG du CAC 40 de 60 %, soit trois fois plus vite que le salaire moyen au sein de ces entreprises et cinq fois plus vite que le Smic.

Il est urgent de s’attaquer au pouvoir démesuré des actionnaires. « En 2018, si la part des bénéfices allant aux actionnaires avait été encadrée à 30 %, l’argent généré aurait permis de couvrir 98 % des besoins en investissement dans la transition des entreprises du CAC 40 », rapporte l’Oxfam. L’ONG appelle à tirer des leçons de la crise économique de 2008 et propose une série de mesures pour garantir une meilleure distribution des richesses et
financer la transition écologique.

Parmi les mesures détaillées dans le rapport, Oxfam propose d’encadrer la part des bénéfices reversée aux actionnaires : « L’argent non versé devra être abondé dans un fond de l’entreprise servant à la transition sociale et écologique permettant d’investir à la hauteur des besoins dans la lutte contre le changement climatique et le financer des salaires décents dans l’entreprise et sa chaîne d’approvisionnement. A titre d’exemple, un encadrement de 30 %
aurait permis de générer en 2018 un montant équivalent à 98 % des besoins d’investissements dans la transition ».

Pour réduire les inégalités, l’ONG invite par ailleurs à imposer un écart de salaire maximum de 1 à 20 entre la rémunération du PDG et le salaire médian de l’entreprise, contre 107 actuellement.

Le paiement d’un salaire décent « sur toute la chaine de valeur », permettant de couvrir les besoins en alimentation, l’accès à la santé, l’éducation, l’habillement, le transport, mais aussi d’épargner et d’avoir accès à des loisirs est une nécessité.

En France, le salaire médian** qui n’est pas le salaire moyen se situe à 1 735 euros net selon l’INSEE et le Smic à 1520 euros brut (Décret n° 2019-1387 du 18 décembre 2019) soit 1 219 euros net par mois pour 35 heures hebdomadaires .

La CGT revendique une revalorisation du Smic à 1800 euros brut ( soit 1444 euros net).

 

** Différence entre salaire moyen et médian : Le salaire moyen est généralement supérieur de 20% au salaire médian.
L’explication est simple : la moyenne exagère l’importance des hauts revenus (bien que ces salaires élevés ne concernent qu’une minorité) alors que le salaire médian est neutre de ce point de vue grâce à son mode de calcul.
C’est la raison pour laquelle nombre de statistiques nationales et internationales se fondent sur le salaire médian.

 

 






Le commentaires sont fermés.