Montceau : Union locale CGT
"Ne pas se tromper de relance économique"
Communiqué :
La reprise de l’économie ne doit pas se faire – comme c’est souvent le cas – au détriment des salarié-e-s.
A partir de la mi-juin 2020, les premières conséquences économiques de la crise sanitaire sont très préoccupantes. Et les perspectives très inquiétantes. Les prévisions de « croissance » pour 2020 se situent vers moins 10 %, voire pire. On ne retrouverait le niveau de 2019 qu’en 2022.
Les inégalités s’aggravent. Au détriment de millions de travailleurs précaires et soi-disant indépendants, souvent privés de toute couverture sociale. Mais aussi à l’encontre de nombreuses petites entreprises que les banques rechignent à soutenir, malgré les promesses gouvernementales. Le risque est sérieux de voir
s’enclencher des évolutions infernales et des cercles vicieux :
✦ l’explosion du chômage, annoncée et même amorcée, pèse lourd sur la situation matérielle des ménages et donc sur leur consommation – directement par les pertes de revenus qu’elle engendre et indirectement en poussant les personnes à épargner par précaution. D’où des pertes de débouchés pour les entreprises. En conséquence, celles-ci n’embaucheraient pas, voire licencieraient ou fermeraient carrément boutique ;
✦ en l’absence de priorités claires, les centaines de milliards que l’État, l’Union européenne et les banques sont censés déverser sur l’économie risquent d’être peu utiles, voire nuisibles. Ce serait le cas si ces énormes sommes, consenties sans discernement et sans contrepartie, alimentaient la spéculation, les dividendes aux actionnaires et les prix de l’immobilier par exemple…
Quel type de relance ? Après quelques mesures d’urgence devenues nécessaires, notamment le chômage partiel et l’acceptation d’un certain endettement. Tout le pouvoir au Medef et pleine satisfaction à ses vieilles revendications : moins de salaires, augmentation du temps de travail plutôt que des créations d’emploi, repousser sine die les mesures protectrices de l’environnement, baisses d’impôt sur la production… On aurait alors un simulacre de relance, bientôt suivie d’un retour à l’austérité.
Il n’y a pourtant pas de fatalité. La CGT, avec d’autres, a formulé de nombreuses propositions pour « en sortir par le haut », pour une relance de l’économie à la fois sociale et respectueuse de l’environnement.
Des mesures audacieuses, sont possibles et même nécessaires : les 32 heures, une sécurité sociale professionnelle à créer, mettre enfin en place un grand plan de rénovation thermique des bâtiments…
Et, évidemment, concrétiser les belles promesses faites à celles et à ceux qui ont sauvé le pays du désastre et dont on a vu combien leur travail était indispensable : augmentation du Smic et redéfinition des grilles de rémunération. Il faudra sans doute accepter un peu d’inflation, à condition que ce ne soit pas au détriment
des salaires et des prestations sociales. Il n’y a pas non plus d’urgence à résorber l’endettement public.
Bref, ne pas se tromper de relance économique !