Autres journaux



lundi 11 janvier 2021 à 03:54

GAZ interdit à tous les étages 1/2

Ou comment se chauffer à l’électricité produite avec du gaz ?





Communiqué : 

Pour des raisons climatiques tout à fait louables, le gouvernement vient de prendre une décision pour le moins discutable, voire contreproductive : exclure le gaz dans les logements individuels neufs dans 6 mois et dans le collectif neuf d’ici à 2024.

La CGT veut, elle aussi, œuvrer à réduire les émissions de CO2. Mais contrairement au Gouvernement, elle envisage cette réduction de façon globale, en prenant en compte toutes les conséquences induites.

Ne nous trompons pas de débat et surtout ne soyons pas dupes : le projet Clamadieu prend encore plus de sens dans la déconstruction du groupe EDF, et surtout avec l’arrivée de la Nouvelle Réglementation RE 2020. La direction d’ENGIE veut nous faire croire que les deux dossiers sont bien différents. Mais comment ne pas voir qu’elle demande aux organisations syndicales d’aller plaider sa cause et d’aller au front dans son seul intérêt : celui de la rentabilité et de la production de dividendes « coûte que coûte ».

Pour la CGT il n’y a qu’une seule issue et elle est bien dans la défense d’un service public commun pour l’intérêt général prenant en compte un mix énergétique global pour le pays.

Le Ministère de la Transition Ecologique vient donc d’imaginer une nouvelle règlementation (RE2020) qui, dans la construction neuve, exclurait le chauffage au gaz à cause de son impact carbone. Cette réglementation imposerait, de fait, le chauffage électrique, notamment par l’installation de pompes à chaleur. Supprimer le chauffage au gaz aura forcément des conséquences désastreuses sur le système électrique.

Nous ne pouvons pas ignorer que ce transfert d’énergie, du gaz vers l’électricité, conduira, lors des pics de consommation (essentiellement en période hivernale) à démarrer des centrales électriques qui utilisent le gaz ou le charbon.

Cela conduira forcément à une émission de CO2 plus importante que celle des chaudières gaz. Le réseau électrique étant ce qu’il est, on ne peut pas ignorer que la baisse de rendement des énergies renouvelables l’hiver contraindrait les gestionnaires des réseaux d’électricité à imaginer des délestages (ou dit plus simplement des coupures ciblées) dans le seul but d’éviter ce que les électriciens redoutent : le black-out !

En résumé, produire de l’électricité avec du gaz pour, ensuite, se chauffer à l’électricité : voilà une des incohérences du Gouvernement !

Cette nouvelle réglementation imposera des coûts supplémentaires qui seront supportés par les usagers.

Alors qu’il y a déjà 10 millions de précaires énergétiques, les coûts des pompes à chaleur, beaucoup plus élevés que ceux des chaudières, pénaliseront les revenus des usagers. De plus, ils contribueront au déséquilibre de la balance commerciale française puisque l’essentiel des pompes à chaleurs et de leurs composants est importé.

Ces mêmes importations génèreront en outre une empreinte carbone importante car elles seront massives et proviendront de pays qui s’alimentent avec des centrales à charbon et affrètent leurs marchandises par bateau.

 

Union locale CGT du bassin minier



Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.


» Se connecter / S'enregistrer