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jeudi 4 février 2021 à 15:55

Manifestation dans le calme devant Michelin ce jeudi matin

Faiblement suivie par les salariés de l'usine de Blanzy



 



 

 

C’est à l’appel de la CGT qu’une manifestation a eu lieu devant l’entrée de l’usine de Michelin Blanzy en présence de plus de 150 personnes et 8 policiers.

La CGT avait invité à un rassemblement dès 10h pour dénoncer « les 2300 emplois sacrifiés au nom de la finance », chiffre correspondant à l’annonce de la direction nationale du groupe Michelin.

 

Il s’agit pour rappel de supprimer 2300 emplois dans le groupe et en France. Pour autant aujourd’hui rien ne filtre quant au sort du site de Blanzy.

Sur place ce jeudi matin, l’union locale et les délégués syndicaux CGT de l’entreprise ont été rejoints par différentes unions locales : CGT Autun, CGT cheminots Montchanin, CGT Gueugnon, Chalon-sur-Saône, Mâcon et par différentes branches (services publics, santé, éducation nationale etc.). En outre, le PCF s’était joint à la manifestation.

 

En revanche, le syndicat SUD, majoritaire dans l’entreprise n’a pas rejoint la manifestation.

 

Dès le début de matinée, Serge Allègre, délégué syndical CGT Blanzy et secrétaire fédéral national à la FNIC (Fédération Nationale des Industries Chimiques), indiquait sa peur de voir le site blanzynois fermer en 2024.

Il expliquait avoir rencontré la direction : « nous n’avons aucune explication sur les investissements, sur les moyens technologiques qui pourraient expliquer ces départs de l’entreprise ».

Et de s’interroger sur le nombre de sites concernés en France par la perte de personnels.

Il se questionne aussi sur la manière dont l’entreprise a pu déterminer ce chiffre de 2300 salariés. Pour la CGT, il s’agit donc uniquement d’une décision nationale du groupe Michelin qui de plus souhaite obtenir un accroissement de sa productivité de 5% par an, soit + 15 % en trois ans tout en réduisant son effectif.

 

Et de conclure sur une chute de l’effectif de l’entreprise à 16 000 salariés à la fin de cette opération.

 

Le syndicat a donc appelé ce jeudi matin les salariés à se révolter pour éviter la fermeture du site.

Le syndicat attend de la part de la direction des éclaircissements quant aux stratégies du groupe et au niveau local.

 

« un plan anti-social »

 

Plus tard dans la matinée, Serge Allègre a pris la parole devant l’assemblée présente rappelant un premier plan « anti-social » mené en 2009. « A cette époque, on avait réussi à ce que 477 licenciements n’aient pas lieu. Cette multinationale se sert d’un phénomène d’aubaine. Tout est fait pour nous détruire. » a-t-il ajouté, avant d’annoncer une catastrophe sociale.

 

Il a poursuivi son discours en prenant le Président Emmanuel Macron « qui lâche des millions qu’il faudra rembourser » et un milieu de la finance asocial.

 

Ce sont 2300 suppressions de postes qui sont annoncées dont 1200 dans l’industrie, a-t-il reprécisé ce jeudi matin, pour une entreprise qui comptait plus de 50 000 salariés dans les années 1980.

 

Serge Allègre a ensuite rappelé la fermeture en cours du site de la Roche-sur-Yon. Derrière tous ces mouvements, la CGT dénonce l’actionnariat et la pression de celui-ci. Elle dénonce aussi des délocalisations en Inde ou encore en Roumanie.

 

« En détruisant près de 12% d’emplois, Michelin va créer des friches partout dans la France » ajoutait-il.

 

Face à ces choix de l’entreprise, la CGT estime que Michelin devrait rembourser les aides qu’elle a perçues ces derniers mois de la part de l’État. Et d’ajouter sur l’inquiétude au sujet de l’avenir des plus jeunes.

 

A l’issue du premier discours de la matinée, Serge Allègre a annoncé la requête du syndicat : l’arrêt de la suppression des emplois, l’amélioration des conditions de travail et le passage notamment à 32h hebdomadaires.

 

« une catastrophe pour le bassin minier » selon la CGT

 

Au cours de la matinée, tour à tour plusieurs personnes ont pris la parole pour dénoncer « une catastrophe de plus ».

« Sur le site de Blanzy, pour notre bassin minier, c’est une catastrophe de plus : Eolane, Konecranes, Gerbe, soit 500 emplois supprimés en comptant ceux induits. C’est une catastrophe. Qu’est-ce qu’ils vont devenir nos jeunes ? Il serait temps que les salariés se bougent. Il faut rejoindre ce mouvement et revenir encore plus nombreux » pouvait-on entendre.

 

L’Union locale d’Autun avait fait le déplacement, elle qui doit faire face aussi à des difficultés locales avec la fermeture annoncée de l’entreprise Honeywell. C’est donc par solidarité à la fois avec les salariés de Michelin et pour rappeler les difficultés du bassin autunois que plusieurs représentants de l’union locale d’Autun étaient venus à Blanzy. C’est un site de 35 salariés qui est concerné sans compter les 14 intérimaires. On dénonçait ainsi « l’irrationalité de la stratégie industrielle et le démantèlement de plusieurs sites en France ».

Ce jeudi matin, un CSE se tenait d’ailleurs dès 9h dans l’entreprise autunoise et un appel à rassemblement devant la mairie d’Autun avait été lancé pour 15h.

 

Et d’appeler à « un changement de schéma. Dans mon schéma, je vois un schéma circulaire, avec des êtres humaines. ».

 

Des salariés de Michelin attendus dès 11h à l’extérieur

 

La manifestation de ce jeudi était prévue jusqu’à 14h. Le commissaire de police de Montceau-les-Mines s’est félicité d’une manifestation qui s’est tenue dans le calme. A l’intérieur de l’usine, aucune velléité n’était à constater selon lui.

Et ce sont tout juste une quarantaine de salariés qui ont rejoint le mouvement à l’extérieur du site.

 

Face au portail de Michelin, plusieurs barnums avaient été montés pour accueillir les manifestants. Boissons chaudes et chipolatas étaient proposés pour maintenir au chaud et dans les meilleures conditions une foule, jugée sérieuse par les autorités. Les participants ont respecté la distanciation, le port du masque. Ils se regroupaient par petits groupes. Le commissaire de police était satisfait de la tenue de ce mouvement.

 

En fin de matinée, les prises de parole ont repris à l’occasion de l’arrivée de plusieurs représentants des services publics, du milieu hospitalier ou encore de l’éducation nationale.

 

Plusieurs représentants de l’entreprise Enedis dénonçaient le projet Hercule, un projet selon de privatisation de l’entreprise par l’intermédiaire d’une ouverture de son capital au privé. Derrière cette opération, les militants de la CGT y voient des pertes d’emplois et une augmentation des tarifs des prestations pour les usagers. « Un plan qui sert uniquement le capital » pouvait-on aussi entendre.

 

C’était ensuite au personnel de l’éducation national de faire l’objet d’une déclaration, un personnel fatigué que ce soit à travers la gestion des conditions d’enseignement ces derniers mois et aussi à travers la suppression de postes : « une usure physique et morale » indiquait un délégué syndical de la CGT.

Au-delà des seuls enseignants, il dénonçait aussi les conditions de travail des autres travailleurs de l’éducation nationale, agents de collectivité, administratifs, etc.

 

Avec une nouvelle annonce de baisse des effectifs dans le département et en France, la CGT demandait l’arrêt immédiat des suppressions de postes qui conduisent les classes à atteindre des effectifs jugés trop importants au regard des conditions actuelles d’enseignement.

 

Finances publiques, santé, retraités …

 

Ce sont ensuite les finances publiques qui ont fait état des réductions des effectifs et des conséquences pour les particuliers comme pour les entreprises, avec une réduction du nombre de points d’accueil et des services. Ce sont 30 000 suppressions de postes en 10 ans, rappelait la CGT.

 

La branche de la CGT qui avait récemment manifesté devant l’hôpital de Montceau-les-Mines, rappelait ce jeudi matin les besoins matériels, en personnels et en lits pour accueillir dans les meilleures conditions toutes les personnes qui en ont besoin et pas seulement les personnes atteintes de la Covid-19. Et de conclure : « Tous ensemble, menons la lutte. Il n’y a pas de services publics sans industries et pas d’industries sans services publics. ».

 

Les retraités s’inquiétaient eux-aussi pour leurs moyens et pour l’avenir des salariés et des plus jeunes quant à eux.

 

Et c’est l’union locale de Blanzy de la CGT qui a achevé le tour de paroles en remerciant toutes les unions locales présentes.

Et de dénoncer : « La pandémie révèle des intérêts privés : pour les uns la course aux vaccins, pour les autres la course aux profits. Parce que nous habitons un des pays les plus riches au monde, le choix présidentiel est dangereux. »

 

La CGT « cherche et doit continuer à stopper le recul des droits et propose de défendre l’emploi et la planète en relocalisant l’emploi, en amenant le travail à 32 heures et en revenant à la retraite à 60 ans. »

 

Et de conclure : « 2021 risque d’être une année encore plus dangereuse. Tous les ingrédients d’une catastrophe sociale sont réunis. Il est urgent de changer de stratégie économique, de changer tout court. En un mot, il faut reprendre la main. Il y a de très nombreux combats à gagner. De nombreuses TPE risquent la fermeture. La moitié de ces entreprises n’ont pas de salariés. Il faut les soutenir. »

 

La manifestation de ce jeudi matin s’est achevée de manière conviviale et dans le calme, mais avec la détermination d’obtenir des réponses et des changements.

 

EM

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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4 commentaires sur “Manifestation dans le calme devant Michelin ce jeudi matin”

  1. nobody dit :

    Même pas quelques insultes dans le feutré comme d’hab à l’encontre de ceux qui vont bosser …. ?
    Au fait es ce que tous ces braves gens brandissant des pancartes ont des pneus michelin sur leurs véhicules ?

  2. chimel dit :

    bjr,

    150 personnes venant d’une dizaine de villes et d’autant de services et partis ne reprèsentent pas un impact phénomènal .la manifestation n’est elle pas devenue une action surranée qu’il est temps de remplacer ?

    bon courage a vous.

  3. fab dit :

    FAB
    Dom qu’il n’y a pas plus de personnel de chez Michelin comme si ils n’étaient pas concernés on vit vraiment dans un monde bizarre tout le monde s’en fou jusqu’au jour ou l’entreprise fermera et la ils vont tous pleurer vous vous rendez compte on va devenir quoi ??? mais c’était avant qu’il fallait vous bougez

  4. Daniel Z dit :

    « le syndicat SUD, majoritaire dans l’entreprise n’a pas rejoint la manifestation »
    Pourquoi ce syndicat vous a détrôné (le mot parait juste) en 2014 ?
    De nombreux recours ont été tentés contre lui sur le plan national par ses futurs confrères, les centrales syndicales, pour empêcher son émergence… Pas représentatif !
    Au vu des résultats de vos actions, style perdre des entreprises où vous étiez solidement incrustés, croyez vous que vous puissiez paraître crédibles ?