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mercredi 31 mars 2021 à 05:43

Retraités CGT multiPro du Bassin Montcellien (Social)

"Retraite. Le mauvais exemple suédois"





Communiqué :

Depuis que la réforme par points a remplacé, en 1994, le système par répartition, les pensions des retraité-es suédois-es sont tombées à 47 % du salaire de fin de carrière, contre 61 % avant cette date. En France, l’idée n’est pas abandonnée.

La réforme du calcul des retraites versées par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), avec la mise en place d’un régime par points, demeure un objectif pour le président Macron.

Il le présente comme un système juste, le nombre de points acquis en fin de carrière donnant une pension calculée sur l’ensemble des cotisations versées.

La Suède avait un modèle par répartition proche du nôtre, jusqu’en 1994. Les droits à pension étaient calculés en prenant en compte les 15 meilleures années de la carrière, contre les 10 meilleures années en France.

Chez nous, la réforme Balladur de 1993 a fait passer progressivement le calcul de la pension de base des 10 aux 25 meilleures années, à raison d’un an de plus par année de naissance. Du coup, les salarié-es né-es en 1948 et après voient désormais la pension de base de la Cnav calculée sur les 25 meilleures années de la carrière, ce qui réduit les corrections.

La Suède a adopté le système par points en 1994. Selon les chiffres publiés par le quotidien Le Monde du 19 février 2021, la pension que donnait le régime suédois par répartition, en 1994, était égale à 61 % du salaire de fin de carrière. Depuis la mise en place de la réforme par points, ce pourcentage n’a cessé de baisser et est tombé à 47 % pour les personnes nées en 1952.

Cela n’a rien d’étonnant. Comme le calcul sur les 10 meilleures années chez nous jusqu’en 1993 inclus, le calcul sur les 15 meilleures années en Suède permettait de réduire le manque à gagner quand on est passé par des fermetures d’entreprises, par du travail précaire, par des périodes de chômage.

En France, le passage progressif au calcul sur les 25 meilleures années a considérablement réduit les corrections à la hausse des pensions versées par la Cnav. En Suède, avec le système par points, il n’existe plus de correction.

Ce n’est donc pas le moment de voter une loi identique en France. Car la situation de l’emploi se dégrade et le pire est encore à venir dans ce domaine. Les grands groupes industriels et les banques annoncent des plans de suppressions d’emplois et des délocalisations d’activités dans les pays à bas coûts de main-d’œuvre.

Une retraite par points inciterait les employeurs à précariser l’emploi, afin de réduire la part patronale des cotisations de retraite afin de dégager du cash pour les actionnaires et la montée des cours en Bourse.

L’exemple suédois nous montre que le président Macron ment aux Français quand il leur présente la retraite par points comme un système plus juste que celui actuel par répartition, bien que l’efficacité de ce dernier soit en recul depuis la réforme Balladur de 1993.

Ce mercredi 31 Mars, les Retraité-es du département se sont donné-es rendez-vous à 10H00 à la Préfecture de Mâcon pour manifester leur raz le bol et promouvoir leurs revendications : pouvoir d’achat, plus de moyens pour la santé, des vaccins pour tous, le droit à l’autonomie, des services publics de qualité, des tarifs accessibles pour les besoins de première nécessité, énergie, eau, logement, transports…

 

 

 

 



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