Montceau : Union locale CGT
"Malédiction austéritaire ou réponse aux besoins ? 2/2"
Communiqué :
S’endetter pour répondre aux besoins :
La dette, publique ou privée, est un moyen d’anticiper la création de richesses qui permettront d’en amortir le coût. Le problème est donc moins son niveau que son utilisation. Si l’État s’endette pour investir afin de répondre aux besoins de la collectivité, en termes de conditions de vie, de formation, de mobilité, de préservation de l’environnement, cela se traduira par davantage de croissance, d’emplois, des hausses de salaires et une meilleure prise en compte des risques climatiques. In fine cela engendrera de nouvelles recettes fiscales qui permettront d’absorber sans douleur le coût de la dette.
Le déficit public permet également de soutenir l’activité en temps de crise. Ce sont les phénomènes de multiplicateur budgétaire (1 euro de dépense publique génère plus d’1 euro de croissance du PIB) et de stabilisateurs automatiques (dépenses de protection sociale), et les dépenses effectuées à ce titre, en maintenant le potentiel productif du pays et le niveau de vie de la population, peuvent être considérés comme des investissements.
Le contexte est favorable à l’endettement :
Les taux d’intérêt sont actuellement, et pour quelque temps encore, très bas, voire négatifs. C’est donc une opportunité pour financer des investissements qui bénéficient à l’ensemble de la collectivité.
Les besoins sont immenses :
L’intervention publique est nécessaire pour réaliser des investissements indispensables mais dont la rentabilité ne peut s’apprécier qu’à long terme ou en fonction de critères non financiers. Il s’agit bien évidemment des secteurs de la santé (dont on mesure aujourd’hui les risques que fait courir sa marchandisation) et de l’éducation, essentiels pour l’avenir du pays et de sa population. Cela concerne aussi les infrastructures et investissements dont le coût est rédhibitoire pour des acteurs privés mais qui sont nécessaires au bon fonctionnement de l’économie.(réseau SNCF, rénovation thermiques des bâtiments…)
Une dette publique sous contrôle social :
Répondre aux besoins de la collectivité implique que tous ses membres, en tous points du territoire, puissent s’exprimer et que les conditions d’un débat collectif soient réunies pour effectuer les choix et définir des priorités. Cela suppose de mettre en place une planification démocratique et décentralisée qui associe tous les acteurs économiques et sociaux, aux niveaux national et local, sous le contrôle actif des habitants. Ce processus permettra de décider du mode de financement des investissements retenus et placera ainsi la dette publique sous le contrôle actif des citoyens.
Pour la CGT, la dette publique n’est pas l’épouvantail que brandit le gouvernement pour justifier la poursuite des politiques d’austérité, le démantèlement de la protection sociale et la destruction des services publics. Elle doit être au contraire un outil, sous contrôle des citoyens, pour financer les besoins sociaux et préparer un avenir durable de justice sociale et de solidarité.