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mercredi 2 juin 2021 à 05:43

Montceau : Union locale CGT

"Dette publique : dégager le financement public de l’emprise des marchés financiers 1/2"





Communication :

Malgré sa forte progression du fait de la crise financière, la dette publique devrait rester soutenable à moyen terme car il est peu probable que la BCE relève rapidement ses taux d’intérêt et l’épargne au niveau mondial est abondante. L’État devrait donc facilement trouver preneur pour ses emprunts d’autant qu’en rachetant une grande partie des titres publics émis, la BCE sécurise les prêteurs.

LA DETTE PUBLIQUE FAVORISE LES PLUS RICHES

Seuls ceux qui disposent d’une épargne suffisante – et qui sont souvent aussi les bénéficiaires des cadeaux fiscaux qui ont contribué au gonflement de la dette – peuvent acquérir des titres publics et engranger des intérêts, payés par l’ensemble des contribuables, qui gonfleront leurs patrimoines. Elle provoque ainsi un accroissement des inégalités – même si celui-ci est limité aujourd’hui par la faiblesse des taux – et peut s’analyser comme un transfert des ménages modestes vers les plus fortunés.

LA DETTE SOUMET LES BUDGETS PUBLICS AUX EXIGENCES DES CRÉANCIERS

Toute dette implique un rapport de pouvoir entre créancier et débiteur et peut donc être un instrument de domination. S’agissant des dettes publiques à l’égard des marchés financiers, elles sont un moyen pour ces derniers d’imposer leurs choix politiques au détriment de ceux des citoyens. Ainsi la crise de la dette qui a frappé de nombreux pays en développement dans les années 80 a été utilisée pour leur imposer des politiques néolibérales (plans d’ajustement structurel).

Plus près de nous, l’augmentation de la dette publique provoquée par la crise financière de 2008 a été un moyen pour imposer à certains pays, dont la Grèce est l’exemple le plus caricatural, une cure d’austérité dramatique et le démantèlement de leur système social. Le risque est d’autant plus fort que la dette est
détenue par des non-résidents, ce qui est le cas pour 50% de la dette française. Il est donc indispensable de sortir de la dépendance à l’égard des marchés financiers.
Les taux directeurs sont les taux d’intérêt à court terme fixés par les banques centrales. Elles les utilisent pour piloter leur politique monétaire et par conséquent contrôler la masse monétaire et réguler l’activité économique de leur pays.

Le recours aux marchés financiers n’est pas inéluctable. Le meilleur moyen de ne pas tomber sous la coupe des marchés est de financer les besoins publics par la fiscalité. Une autre alternative est la monétisation d’une partie de la dette publique, c’est-à-dire son financement par la création monétaire.

 

Mais d’autres circuits de financement ont également existé. Après la 2ème guerre mondiale, il fut possible de financer les dépenses massives de la reconstruction sans dépendre des marchés, grâce à trois dispositifs : le circuit du Trésor, les planchers d’effets publics imposés aux banques et les avances de la banque centrale.

Constitué d’un ensemble d’établissements bancaires et financiers sous tutelle publique et du réseau des comptables publics, qui géraient les trésoreries de nombreux organismes et administrations publiques (collectivités locales, comptes chèques postaux…), le circuit du Trésor fonctionnait comme une véritable banque. Dans la mesure où les dépenses de l’État aboutissaient à créditer des comptes dont ce circuit avait la gestion, il créait de fait de la monnaie.

 

 

 

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