Retraités CGT multiPro du Bassin Montcellien (Social)
"L’État crée artificiellement un déficit des comptes de la Sécu 1/6"
Communiqué :
« Depuis de nombreuses années, les médias « enfoncent le clou » sur le fameux « trou de la Sécu ». Prenons le temps pendant cette période estivale de comprendre ce rabâchage culpabilisateur.
Après un déficit 2020 de 38,6 milliards d’euros, celui de 2021 devrait avoisiner les 38,4 milliards d’euros.
L’ampleur de ces déficits est évoquée pour réduire encore les dépenses publiques et pourquoi pas bientôt les pensions.
Or, l’essentiel de ces déficits n’est pas dû à la hausse des dépenses d’assurance maladie, notamment dans la dernière période à cause de la pandémie sanitaire.
Les raisons sont ailleurs et peuvent être résorbées.
Le déficit résulte d’abord de la chute des ressources de la Sécurité sociale due au développement massif du chômage et du chômage partiel générant une baisse considérable des cotisations sociales. La suppression et les allégements de cotisations, non compensés par l’État depuis la LFSS 2019 (Loi
Financement de la Sécurité Sociale), l’ont aggravé.
Le gouvernement prévoit un recul de l’emploi qui entraînerait une baisse de 9,7 % de la masse salariale sur laquelle est assis le financement de la Sécurité sociale.
La dette du pays va également être invoquée. Évaluée à 120 % du PIB (Produit Intérieur Brut) par le gouvernement, elle n’a pourtant rien de catastrophique, car les taux d’intérêt des emprunts pour la rembourser sont aujourd’hui très bas et que rien n’indique qu’ils vont remonter. Mais s’agissant de la dette de la Sécurité sociale estimée à 136 milliards sur les 3 ans à venir, elle devrait être remboursée en 2033 !
Ce dispositif conduirait à l’asphyxie de la Sécurité sociale alors qu’elle devrait être renforcée. Le bon sens voudrait au contraire qu’elle retrouve les ressources dont elle est privée.
La politique conduite par Emmanuel Macron a consisté à multiplier les exonérations de cotisations sociales et ainsi limiter les ressources de la Sécurité sociale et de l’hôpital public. Cela pour justifier l’ouverture des secteurs rentables de la Santé aux sociétés privées et aux marchés financiers.
C’est cette politique qui a désarmé notre système de santé face à la crise sanitaire, obligé à un confinement général, à l’arrêt de l’activité économique et à la crise sociale actuelle.
C’est pourquoi, aussi important qu’il soit, le déficit en 2020 de 38,6 milliards d’euros doit être rapporté aux 80 milliards d’exonérations de cotisations sociales accordés aux entreprises en 2019, et aux 49,2 milliards d’euros de dividendes distribués cette même année par les entreprises du CAC 40. Les ressources existent donc, le gouvernement se doit de les récupérer pour assurer durablement le financement de la
Sécurité sociale.
Les retraité·es et les salarié·es ne sont pas responsables de la dette !
C’est la crise de 2008, provoquée par le « virus de la financiarisation », qui est à l’origine d’une forte hausse de la dette publique. Elle a été surmontée provisoirement grâce aux deniers publics en France et en Europe. Le pacte budgétaire imposé par les institutions européennes s’est traduit par une politique d’austérité impitoyable, imposant des coupes sombres dans les services publics, particulièrement dans la
Santé. »