Autres journaux



vendredi 8 octobre 2021 à 05:14

Montceau : Union locale CGT

"La réduction du temps de travail sans perte de salaire, c’est possible et bénéfique si on l’organise…"





Communiqué :

« Objet constant de luttes sociales, la réduction du temps de travail a été un processus régulier jusqu’aux lois Aubry sur les 35 heures (1998-2000) qui sont la dernière avancée nationale en la matière.

Depuis une vingtaine d’années, le temps de travail stagne – voire augmente. C’est une période intruse dans l’histoire, d’autant plus aberrante que le chômage demeure massif.

Si les 35 heures ont permis la création d’au moins 350 000 emplois directs, elles se sont aussi traduites dans de nombreux secteurs par une intensification du travail et une stagnation salariale, faute d’un cadre légal suffisamment contraignant pour les employeurs et de droits nouveaux pour les salarié·es. L’annualisation du temps de travail a contribué à priver de nombreux travailleur·ses de la maîtrise de leur temps.

 

Toutes les lois sur le temps de travail ont prévu des dérogations, instituant ainsi une norme tout en limitant sa portée. Les questions du cadre légal et des pouvoirs d’intervention des salarié·es sont donc déterminantes. Le temps de travail, sa durée, son organisation, comme ils l’ont toujours été, sont d’abord une question de rapport de force.

Dans un contexte politique qui lui est favorable, si le patronat combat obstinément la réduction du temps de travail, c’est pour empêcher une appropriation sociale des richesses produites par le monde du travail.

Plutôt que la baisse du temps de travail et une utilisation des gains de productivité au profit des salarié·es, le patronat encourage le travail supplémentaire de certain·es pour ne pas augmenter les salaires de toutes et tous, et pouvoir ainsi continuer à rémunérer toujours plus le capital. Dans la même logique, il a aussi recours à des formes autoritaires de réduction du temps de travail : temps partiel imposé ; fragmentation du temps de travail ; modulation en fonction des évolutions de l’activité…

En répartissant le temps de travail de manière inégalitaire et en fonction de ses seuls intérêts, le patronat n’agit pas réellement pour réduire le chômage de masse et la précarité, parce qu’ils lui permettent de faire pression sur les salaires. Le temps de travail, sa répartition et son organisation
constituent donc bien un enjeu de répartition des richesses produites et de transformation sociale.

 

C’est pourquoi la nouvelle étape de réduction du temps de travail sans perte de salaire que propose la CGT doit être encadrée par la loi, se traduire obligatoirement par des créations d’emplois et prendre en compte une meilleure organisation du travail négociée avec les salarié·es  et leurs syndicats.

La réduction du temps de travail ne doit pas se traduire par une hausse de l’intensification du travail, au contraire. C’est en libérant la parole des salarié·es sur leur travail, en leur donnant de nouveaux droits d’intervention en lien avec leur organisation syndicale, qu’on contribuera à éviter
les dérives observées lors de la mise en place des 35 heures, par exemple dans les secteurs des services, de l’industrie ou à l’hôpital public.

 

Dans cet objectif, sur la base d’un cadre législatif fort, il est nécessaire de transformer le travail et son organisation pour permettre aux salarié·es de s’y épanouir. Parce qu’elles impactent d’abord leur vie, les modalités d’organisation de la réduction du temps de travail doivent être déterminées
par celles et ceux qui produisent les richesses. »

 



Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.


» Se connecter / S'enregistrer