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mardi 15 février 2022 à 05:53

Section PCF du Bassin minier

"Salaires : le ras le bol des cadres !"





Communiqué :

« L’exaspération des personnels d’encadrement sur la question des salaires est en train de rejoindre celle des autres composantes du salariat. C’est assez rare pour mériter d’être souligné. Et on comprend aisément pourquoi : clairement, ce n’est pas la crise pour tout le monde.

En 2021, les entreprises ont distribué près de 70 milliards d’euros à leurs actionnaires, soit 10 milliards de plus qu’en 2019, qui était déjà une année record. On comprend maintenant l’usage réel des aides publiques et exonérations diverses dont les cadres constatent l’enregistrement dans les comptes des sociétés pour qu’elles atterrissent, in fine, dans la poche des actionnaires.

De par leurs fonctions, les ingénieur·es, cadres, technicien·nes, agents de maîtrise et professions intermédiaires ne sont pas dupes de ces stratégies. Les travaux de l’Insee en 2018 en disent long : le salaire annuel net moyen des cadres n’avait pas retrouvé en euros constants (c’est-à-dire en pouvoir d’achat) son niveau de 2001.

Quant aux professions intermédiaires, leur salaire a stagné sur toute la période. En 2020, dans le secteur privé, la pandémie s’est traduite par un effondrement du salaire moyen, qui a reculé de 4,6 % ! Pas seulement à cause du chômage partiel, mais aussi en raison de la baisse ou de la suppression de la part variable des salaires, qui est une composante essentielle de la rémunération des cadres et assimilé·es.

Pour le bien commun, l’Ugict-Cgt considère qu’il y a urgence à augmenter le salaire des ingénieur·es, cadres, technicien·nes et professions intermédiaires.

C’est indispensable pour soutenir la consommation et donc l’activité et l’emploi. C’est indispensable pour débloquer les grilles de rémunération au profit de l’ensemble des salarié·es. Les entreprises tirent argument de la stagnation ou baisse du salaire des ingénieur·es, cadres et technicien·nes pour réduire à la précarité salariale les ouvrier·es et employé·e·s tout en appelant à la rescousse l’État.

Aussi l’Ugict-Cgt avance 4 propositions pour remettre à niveau tous les salaires :

1 => toute augmentation des premiers échelons des grilles salariales doit être répercutée, par effet domino, sur l’ensemble de la grille. Ce qui revient à rétablir l’échelle mobile des salaires.

2 => Relever les salaires d’embauche des jeunes diplômé·es et réhabiliter la reconnaissance salariale de la qualification et de l’exercice des responsabilités. Le Cereq (le Centre d’études et de recherches sur les qualifications) observe une baisse drastique des salaires d’embauche entre les générations 1998 et 2010.
Au bout de sept ans d’activité, le salaire médian d’un·e jeune diplômé·e du supérieur de 2010 (bac + 3 et au-delà) est inférieur au salaire médian de son homologue de 1998.

3 => Une remise à niveau immédiate du salaire des femmes pour supprimer tout écart avec les hommes.
Cette situation impose une remise à niveau de l’ensemble des salaires des jeunes diplômé·es. L’Ugict-Cgt propose qu’un·e jeune diplômé·e bac+ 2 démarre avec 1,6 Smic porté à 2 000 euros et qu’un bac + 8 (doctorant) perçoive 2,3 Smic. À l’issue des 20 premières années de carrière ; le salaire doit avoir doublé.

Parmi les ouvrier·es et employé·es, en équivalent temps plein, le salaire moyen des hommes est supérieur de 10 % à celui des femmes. Chez les ingénieur·es, cadres et technicien·nes, l’écart est de 20 %, soit le double (Source Agirc-Arrco). Cette situation est à la fois une injustice criante et un préjudice pour le financement de la protection sociale : selon les travaux produits par l’ensemble des organismes de protection sociale, l’égalité salariale permettrait d’effacer l’essentiel de leurs déficits.

 

4/ La transformation des parts variables de salaire en rémunération fixe pour garantir le montant du salaire des cadres et assimilé·es, y compris en période de récession.

Comme jamais, le monde du travail est à la peine pendant que les actionnaires sont à la fête ! »

 



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