Autres journaux



jeudi 10 mars 2022 à 05:29

Montceau : Union locale CGT

"L'extrême droite dans le monde, la montée de tous les périls"





 

Communiqué :

« Une mouvance ? Une idéologie ? Un parti organisé ? L’extrême droite est à la fois diffuse, protéiforme et tend à se normaliser, ce qui la rend extrêmement dangereuse. Nous avons conçu et imaginé ce communiqué pour proposer une analyse des formes qu’elle revêt dans un monde en proie à un retour sans précédent des tendances nationalistes, racistes et homophobes.

L’extrême droite n’est pas un phénomène politique et social nouveau, elle est le fruit d’une tradition qui s’abreuve autant à la source des tendances réactionnaires et conservatrices qu’à la figure fantasmée d’une supériorité raciale et culturelle qui serait comme l’étape ultime d’une évolution historique débarrassée de ses scories qui doivent autant aux contingences de l’immigration, des processus égalitaires et d’un progressisme qu’elle honnit de tout son être.

Elle est traversée de courants très divers qui s’y déploient, parmi lesquels les partis « néofascistes », « néonazis » mais également certains mouvements religieux traditionnalistes, fondamentalistes ou au contraire paganistes, des partis populistes ou souverainistes, monarchistes, ou encore nationalistes. La diversité des formes qu’elle revêt peut la rendre difficile à appréhender, quoi de commun en effet entre le populisme d’un Bolsonaro au Brésil et l’héritage néonazi de l’AfD en Allemagne, ou encore entre le Rassemblement national en France ou le parti au pouvoir en
Pologne, Droit et Justice (PiS) ? La CGT a toujours combattu l’extrême droite et est encore aujourd’hui à l’avant garde de cette lutte.

Au nationalisme le plus étriqué, nous répondons par un internationalisme ouvert et fraternel ; au racisme le plus échevelé, nous opposons une égalité entre les peuples et entre tous les travailleurs ; à l’homophobie la plus rétrograde, nous appelons la reconnaissance universelle des droits des personnes LGBTI.

Si l’extrême droite est multiple dans ses formes et dans ses expressions, elle connaît cependant un certain nombre de constantes et de traits communs qui peuvent nous aider à l’identifier et à ne pas la laisser se présenter, parfois, sous des attraits de respectabilité qu’elle cherche à obtenir afin de se hisser ou de se maintenir au pouvoir là où elle y est déjà parvenue.

Ses discours sont souvent violents. L’extrême droite exprime à de façon régulière un tropisme de la « décadence » actuelle qu’elle oppose à une sorte de nostalgie d’un âge d’or qu’il faudrait retrouver, elle fait l’apologie des sociétés élitaires et de la force virile, elle diffuse la peur du métissage, elle appelle à la censure des mœurs, à l’oppression des femmes et au rejet des intellectuels. Souverainiste, populiste, sexiste, raciste, antisémite et xénophobe, l’extrême droite a certes plusieurs visages mais elle a souvent le même corps charpenté aux délires d’expressions de haine et
de rejet.

Son principal moteur, dans les dernières années, a été la crise migratoire. Selon les latitudes géographiques et la situation géopolitique ce seront ici les Juifs, là-bas les Maghrébins ou encore les Hispaniques qui seront pris pour cible. Par ailleurs, lutter contre l’émancipation des femmes est une constante du discours et des pratiques des formations d’extrême droite. Partout dans le monde, les représentants de ce courant distillent la haine envers une catégorie de personnes pour dresser un écran de fumée masquant ses lacunes puis le pillage au profit d’une caste auquel elle procède quand elle a pris le pouvoir.

Lutter contre l’extrême droite, c’est prendre la mesure aujourd’hui de son poids et de la diffusion partout dans le monde de son idéologie et de ses pratiques qui ont pu la mener au pouvoir au Brésil, en Inde, en Hongrie ou encore en Pologne. Ailleurs elle attend son heure, elle travaille chaque jour à mobiliser, à séduire, à tromper, en attisant les peurs et en capitalisant sur l’effroyable creusement des inégalités portées par un système hyper capitaliste que dans le fond elle soutient et elle nourrit.

Le sentiment xénophobe n’a pas changé, il reste même la matrice première de tous ces mouvements, la nouveauté c’est sans doute qu’il s’est banalisé et qu’il est désormais suffisamment installé dans les sociétés et légitimés par les pouvoir en place pour que l’essentiel du travail de propagande de l’extrême droite se porte ailleurs, notamment sur les questions sociales. C’est ce qui explique en partie ses succès et son audience auprès de populations abandonnées et livrées à une mondialisation libérale qui s’accommoderait fort bien d’un pouvoir fasciste ou fascisant, et c’est ce qui la rend tout particulièrement dangereuse. »



Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.


» Se connecter / S'enregistrer