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mercredi 4 janvier 2023 à 05:34

Montceau : Union locale CGT

"L’énergie : un enjeu économique et stratégique majeur 2/2"



Communiqué :

« Comme partout, la loi de l’offre et de la demande fait monter les prix, et l’insécurité énergétique s’installe en Europe.

Le marché européen favorise la crise énergétique

L’Europe défend vaille que vaille le marché et son corollaire, l’idée que la concurrence est bénéfique pour tous les pays. Une affirmation combattue par la CGT.

Depuis l’ouverture à la concurrence, la centrale alerte sur le fait que l’énergie est un bien indispensable, qui ne doit pas subir la loi du marché, celle-ci conduisant inéluctablement à l’augmentation des prix et au risque de black-out.

La situation actuelle montre à quel point cet avertissement était prémonitoire. Avant l’ouverture à la concurrence, la production d’électricité était calculée en fonction des besoins. La loi du marché a inversé la donne : les pays doivent désormais adapter leurs besoins à la production disponible sur le marché. La Communauté européenne a supprimé les tarifs réglementés (sauf pour l’électricité et uniquement pour les particuliers). Les prix, déréglementés, sont calculés en fonction de la dernière centrale appelée pour équilibrer la production au niveau européen.

Or la dernière centrale appelée est une centrale gaz : l’augmentation du prix du gaz se répercute immédiatement sur celui de l’électricité.

La prédominance du marché sur les besoins doit cesser ! En Europe, l’énergie doit redevenir un service public ; chaque pays doit pouvoir définir sa propre politique énergétique.

EDF, victime de l’Europe et du marché

En France, la loi NOME, votée en partie pour satisfaire aux exigences de l’Europe, oblige EDF à vendre ¼ de sa production nucléaire à ses concurrents, au tarif ARENH (accès régulé à l’électricité nucléaire historique), soit 46,5 €/MWh (en septembre 2022).

Ce tarif réglementé favorise la spéculation : les concurrents d’EDF achètent via l’ARENH quand les prix sont hauts puis revendent au prix du marché, empochant ainsi des bénéfices importants ; ils achètent au prix du marché quand celui-ci est bas. En 2023, le prix dépassera 1 000 € le MWh.

Une situation intenable pour EDF, dépouillée par l’Etat et les actionnaires des dividendes nécessaires pour maintenir le parc de production en état, pour construire la filière énergies renouvelables, pour investir dans de nouveaux moyens de production.

Étranglée par la loi du profit, l’entreprise est fragilisée économiquement et socialement….

Que l’Etat reprenne le contrôle de l’entreprise à 100 % est une bonne chose, mais est-ce pour consolider ou au contraire pour affaiblir le groupe, en scindant ses activités, en nationalisant certaines et en privatisant d’autres ? Il est encore temps de réparer le gâchis monumental de la privatisation d’EDF, de l’ouverture à la concurrence et de la prédominance du marché et de la spéculation sur les besoins.

Il est temps de sortir du marché européen de l’énergie.

Il est temps de remettre en place des contrats à long terme au niveau des entreprises. Il est temps de penser les politiques énergétiques sur le long terme, en accord avec les enjeux environnementaux et climatiques, notamment en construisant des nouveaux moyens de production pour pouvoir en fermer d’autres.

C’est maintenant qu’il faut cesser la politique du stop and go et définir une politique industrielle à long terme. »

 

 

 



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