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vendredi 7 avril 2023 à 10:15

Montceau : Union locale CGT

"En France les accidents mortels au travail sont en hausse depuis 2010"



Communiqué :

« Avant de traiter le sujet, revenons sur cette 11ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites, nous étions encore 3000 manifestant·es, à nous être rassemblé·es sur la place de la Mairie à Montceau.

L’intersyndicale avait associé à cette journée Retraite & Santé. Ce fut l’occasion pour le Codef d’alerter sur l’avenir de notre hôpital. C’est aussi l’occasion de faire un lien avec le sujet de ce papier.

À l’heure où le livre enquête de Matthieu Lépine “L’hécatombe invisible. Enquête sur les morts au travail” vient de paraître, les chiffres en France restent très alarmants.
La suppression des CHSCT (ordonnances Macron) ont eu pour effet d’augmenter le nombre de morts au travail. Samedi 4 mars 2023 un rassemblement en mémoire des victimes d’accidents du travail a mis en lumière ce fait de société, trop souvent relégué au rang de fait divers. L’occasion de lever l’omerta qui drape les accidents du travail.

Le gouvernement ne s’engage pas dans la lutte contre les accidents du travail. Son plan de prévention des accidents du travail graves et mortels n’est qu’un plan de communication sans véritable ambition.

La hausse du nombre de morts au travail en France est continue entre 2010 et 2019, passant de 537 à 790, soit deux morts au travail chaque jour. Ce triste record représente presque le double de la moyenne des 27 pays de l’Union Européenne et place la France, avec 3,53 morts au travail par 100 000 travailleurs
loin devant les meilleurs élèves que sont les Pays-Bas (0,48) et la Suède (0,72).

Sans compter que les statistiques comptent uniquement les salarié·es du régime général sans les agriculteur·rices, les fonctionnaires, les travailleur·ses indépendant·es, sans-papiers…

Les dernières données statistiques de l’Union Européenne qui datent de 2020, placent la France comme le huitième pays de l’UE avec le plus d’accidents du travail mortels par rapport au nombre total de travailleurs malgré le confinement.

Remettre en place les CHSCT

« Deux phénomènes s’associent et empêchent la prévention » dénonce Jérôme Vivenza, représentant des salarié·es au sein du Comité national de prévention et de santé au travail.

« Il existe une sous-déclaration des petits accidents du travail, s’ajoute à cela le fait que la médecine du travail est en dehors de la sécurité sociale. »

Un meilleur contrôle des entreprises par les Carsat (caisses d’assurance retraite et de la santé au travail) permettrait de lutter contre la sous-déclaration et d’agir sur les situations dangereuses.

La petite sinistralité cachée par les employeurs aboutit à une sinistralité tragique et à des morts au travail.

Il serait aussi nécessaire d’organiser une traçabilité des expositions professionnelles tout au long de la carrière.

La CGT demande la remise en place des Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et qu’ils concernent tous les salarié·es. Enfin, la médecine du travail est un système à part, qui ne la protège pas assez des pressions du patronat. La formation des médecins en santé au travail n’est pas suffisante.

La sécurité sociale doit avoir les moyens, par sa branche ATMP (Accidents du Travail et Maladie Professionnelle) de mener une politique de prévention efficace. La médecine du travail doit y être intégrée pour obtenir un service public de santé au travail à la main des salariés.

Et pendant ce temps là, pas très loin de chez nous, il y a aussi notre hôpital qui se meurt…

On se prépare pour le 13 ! »

 

 

 



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