Montceau : Union locale CGT
"Les salarié·es du secteur du commerce et des services ne veulent pas être les laissé·es-pour-compte des JO"
Communiqué :
« Déterminé·es à défendre leurs droits et à se faire entendre, ces travailleur·euses aux métiers indispensables se mobilisent à cent jours de l’ouverture des Jeux Olympiques et paralympiques (JOP). Ils étaient rassemblés, lundi soir, place de l’Opéra, à Paris.
Fanions et drapeaux au vent sous un léger crachin, des salarié·es de la distribution, de la sécurité, de l’hôtellerie ont organisé une marche aux flambeaux, en brandissant des banderoles de slogans pour le moins significatifs. Pas question d’être les laissé·es-pour-compte des Jeux : ”La flamme ne brûlera pas nos droits !”, et si elle ”brûle le code du travail, on met l’incendie social !” Le ton est donné.
Et pour cause, dans ces secteurs particulièrement sensibles, qui plus est durant des grands événements, on ne voit toujours rien venir en contrepartie des efforts supplémentaires en perspective et la crainte est même grande de voir les droits et les acquis passer à la trappe.
Exemples : ”La remise en cause du volontariat du dimanche, la déréglementation des horaires, le sous-effectif », pointe Laurent Lamaury, Délégué CGT de Carrefour Market. Dans la sécurité, un désordre s’installe également, qui ne présage rien de bon pour les agent·es.
Amar Lagha, Secrétaire général de la Fédération CGT Commerces et Services, dénonce le recours accéléré aux boîtes d’intérim, au mépris des critères de compétences. ”Cela remet en cause les efforts de formation pour être agent de sécurité. Les profils se banalisent alors que c’est un métier spécifique et à risque”, explique-t-il. ”On n’est pas contre les Jeux, mais à condition qu’ils ne nous tirent pas vers le bas. On ne veut pas en être les esclaves.
Nous envoyons un message : si on ne se met pas tout de suite autour de la table, alors oui, il y aura des actions durant les JO”. L’heure est donc à la mobilisation pour faire bouger le patronat et le gouvernement.
Une ficelle un peu grosse… Dans tous les cas, la CGT ”ne laissera pas faire”, met en garde Sophie Binet, présente parmi les collectifs de salarié·es. Rappelant les exigences et les privations en préparation dans le secteur des services :
✦ pas de congé ;
✦ pas de prise en charge des enfants en cas d’astreinte ;
✦ pas de logement en cas de déplacement ;
✦ pas de repos dominical de juin à septembre, sur une durée bien plus longue que Paris 2024.
”La ficelle est un peu grosse”, relève Sophie Binet. ”La réussite des Jeux dépend d’abord du travail de centaines de milliers et ce travail, il ne se décrète pas, il se négocie avec nous, avec des contreparties à la hauteur”, rappelle-telle, en attendant que le Premier ministre se prononce ”sur la table ronde souhaitée au sujet de l’organisation des JO”.
La grève, ce n’est pas la guerre – La ”trêve sociale” réclamée par l’exécutif ?
”C’est un terme que l’on apprécie beaucoup. Il désigne le fait de faire taire les armes dans des conflits, et d’ailleurs, voilà six mois que nous appelons à une trêve à Gaza. C’est là-bas qu’elle s’impose, pas en France, car la grève, ce n’est pas la guerre.”
Reste que si « trêve sociale » il y a, elle passe avant tout par le renoncement à tous les projets de « régression”, à commencer par ”la réforme de l’assurance chômage, celle du code du travail, de la fonction publique, les mesures d’austérité… », précise Sophie Binet numéro un de la CGT. »