Montceau : Union locale CGT
"Des ouvrier·ères agricoles pas reconnu·es ! certain·es se rebiffent !"
Communiqué :
Si les syndicats d’ouvriers agricoles ont remporté la bataille contre le patronat agricole qui menaçait d’éliminer leurs acquis inscrits dans les Conventions Collectives locales, ils doivent encore faire reconnaître leurs qualifications et lutter contre la précarité.
Depuis 2019 et la création du tout jeune Syndicat CGT des Gardien·nes de Troupeaux d’Ariège (SGT09), les syndicats de gardiens de troupeaux fleurissent dans les Pyrénées.
Leurs militant·es ont élaboré un cadre revendicatif commun pour faire reconnaître les responsabilités liées à leur métier. Les pâtres (celui ou celle qui fait paître le bétail) sont le plus souvent embauché·es au printemps pour conduire les troupeaux à l’estive, dans la montagne. Leur contrat prend fin à l’automne.
Chargé·es de conduire, surveiller, soigner les troupeaux, mais aussi d’entretenir la ressource pastorale sur des surfaces très étendues, parfois de produire le fromage, seuls dans un milieu hostile, les gardien·nes de troupeaux salarié·es demandent à obtenir le statut de cadre.
Etre reconnus au même niveau que les autres salarié·es est une lutte de longue haleine pour les salarié·es agricoles, comme ce fut le cas pour faire disparaître le SMAG (Salaire Minimum Agricole Garanti) qui a longtemps été inférieur au SMIC.
S’il n’y avait pas jusqu’à récemment de Convention Collective pour le secteur, des Conventions Collectives locales existent, avec parfois des acquis importants.
Avec la loi El Khomri, des négociations se sont engagées pour une convention collective nationale pour l’agriculture, « prétexte pour le patronat pour tenter de liquider des acquis locaux ».
Pour faire front, la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la Confédération générale du travail (FNAF CGT) a construit une démarche unitaire avec la CGC, FO et la CFTC.
Cette unité a permis de gagner le maintien des conventions collectives territoriales et donc de leurs acquis. Le rapport de force et la démarche unitaire ont permis des avancées importantes ainsi que l’assurance que les pouvoirs publics participent aux négociations locales, pour permettre d’avoir un contrôle du respect du minimum légal.
À l’image des gardien·nes de troupeaux, les ouvrier·ères agricoles gagnent rarement plus que le SMIC alors qu’ils effectuent des métiers complexes en étant souvent seuls sur l’exploitation, ce qui entraîne des responsabilités importantes. Pour être ouvrier·ère agricole, il faut nécessairement un niveau de qualification, qu’il s’agisse d’un diplôme ou d’un équivalent acquis par l’expérience. Mais le patronat refuse de le reconnaître.
En agriculture, la plupart des contrats sont précaires, qu’il s’agisse de contrats saisonniers, de contrats de détachement ou de CDD.
Travailleur·euses sans-papiers et réfugié·es sont aussi nombreux·ses à être embauché·es : Les patrons mettent le couteau sous la gorge des salarié·es pour qu’ils acceptent ce niveau de salaire, ces conditions de travail, les heures à n’en plus finir, le non-respect du droit social.
Pourtant la nature des travaux à effectuer ne justifie pas de signer des contrats précaires. S’il y a bien des récoltes par saison, une grande partie des saisonniers travaille dans l’agriculture 10 mois par an.
Le travail pourrait être organisé de manière à pérenniser les emplois. Sur le modèle des Bourses du Travail, des groupements de salarié·es revendiqué par les syndicats CGT des gardien·nes de troupeaux pourraient ainsi être créés pour faire face aux groupements d’employeurs.