Il y a quelques temps désormais que Christophe Noluveau n’avait pas offert un entretien dans nos colonnes. Ce jeudi matin, c’est au tour d’un café que le directeur général du FC Gueugnon nous livre un état des lieux conséquent du club Forgeron qui dispute sa première saison en R1 depuis près de 15 ans. Responsable du pilotage et de la direction du projet des Forgerons. A 48h d’une première manche inattendue, hasard d’un beau tirage au sort, le derby Saône et Loiriens entre le FCG et le FC Montceau Bourgogne en Coupe de France au Stade Jean Laville est de retour et il s’annonce très disputé, Noluveau se livre sans détours avec franchise et ambition pour une saison 2025 – 2026 qui peut s’avérer symbolique et historique pour Gueugnon et ses supporters.

Christophe, comment se porte le FC Gueugnon ? Comment s’est passé l’intersaison ? La descente en R1 ? La destitution de Philippe Correia ? Le court intérim de Amghar ? Les difficultés ? Pourrais-tu nous faire un petit état des lieux du FCG aujourd’hui ?

“ Dans notre malheur, nous avons eu une certaine “chance” d’avoir su très tôt qu’on descendait. Que ce soit sportivement et extra sportivement, on a pu anticiper. Cette saison 2024 -2025 a été difficile sur le plan moral, vous pensez bien qu’il a été difficile de prendre les décisions vis à vis de Philippe Correia mais il fallait la prendre, ça n’a porté que partiellement ces fruits puisque l’arrivée de Fatsah Amghar ne nous a malheureusement pas permis de nous maintenir. Je pense que la qualité et la complémentarité de l’effectif ont été responsables de cet échec. Aujourd’hui plusieurs joueurs de notre effectif se sont envolés vers d’autres cieux et performent, donc c’est vraiment rageant. Fatsah Amghar a bien travaillé mais les performances positives sont arrivées trop tardivement. Amghar, il est arrivé avec une certaine fraîcheur et une dynamique positive, il avait été dans le haut de tableau à Feurs. On aurait pu discuter pour repartir et continuer la collaboration avec lui mais financièrement c’etait pas possible et il avait envie de repartir sur un projet à l’échelon supérieur. Et nous souhaitons privilégier la promotion interne en s’appuyant sur nos qualités.

Aujourd’hui, Gueugnon doit se reconstruire ? Qu’est ce qui a changé au FCG ? Il y a eu des mouvements

et des changements de stratégies notables ? Direction sportive ? Formation ?

“ Les modifications résident essentiellement sur l’aspect sportif : nous avons effectué une réorganisation. Nous fonctionnons avec deux pôles : Soni Mustivar est responsable du pôle Seniors, Richard Trivino a pris du recul mais reste le coordinateur de la cellule de recrutement, Soni Mustivar prend les décisions sur le plan sportif mais Richard intervient sur les besoins de Soni. Un second pôle, dédié à la formation, est géré par David Vasco. Deux pôles pour définir une ligne commune avec Philippe Lauvernier qui fait le lien entre ces deux pôles. La descente en R1 a permis de donner encore plus de sens à notre politique de formation en intégrant de nombreux jeunes dans nos équipes seniors. Le but est de réussir la passerelle des jeunes de l’académie au sein du pôle Seniors même si nous n’aurons jamais une équipe 100% formée au club.

En termes de budget, les clubs de la région sont tous en difficultés et rares sont les clubs de N3 ? Comment juges-tu la difficulté actuelle financière des clubs de Saône et Loire et pourquoi la N3 devient de plus en plus difficile à atteindre ?

“ Budgétairement, il faut se rendre à l’évidence. En N3 la saison dernière, les clubs Parisiens n’ont pas nécessairement le besoin d’avoir un gros budget pour exister car le vivier est élargi en Île de France. La saison passée, nos adversaires étaient d’une autre qualité que la N3 Bourgogne Franche Comté de 2023 / 2024, et Gueugnon se doit d’être plus attractif pour attirer et même si nous avons des atouts,

il faut pouvoir proposer des contrats pour que les joueurs viennent jouer chez nous. Et si les Parisiens peuvent performer avec moins de budget que nous, nous, notre bassin de recrutement est moins fort, il faut regarder à l’extérieur. Pour Gueugnon, exister en N3, ce sera possible mais il faut des moyens. On a baissé le budget de 20% en R1 cette saison, tout le monde a fait des efforts, des sacrifices financiers et professionnels au sein du club. Notre force, c’est le sponsoring qui reste fidèle et n’a pas trop évolué grâce à l’excellent relationnel que nous avons su développer. Les subventions fédérales et départementales ont diminué par rapport au fait d’être qu’en R1, cela fait partie des difficultés notables. Aussi, les infrastructures, si on compare au bassin Lyonnais ou Parisiens, c’est difficile, ils sont dotés d’outils de hautes performances. On a eu aussi des déplacements lointains à prendre en considération. Finalement en N3, ce sont une accumulation de détails qui permettent de se présenter sainement et être en mesure de performer, il faut s’atteler à bien se préparer en amont.

Est-ce que le FCG a clairement les possibilités et la volonté d’aller jouer les premiers rôles et le titre à l’issue de la saison ?

“ On espère bien y être et jouer les premiers rôles jusqu’à la fin de saison. On a bâti un collectif en tout cas pour y parvenir en recrutant des joueurs d’expérience et en donnant la chance à nos jeunes, l’effectif est équilibré. Soni Mustivar, Hassan Ait Tighjdine et Bakeba Bayo, encadrent un jeune groupe qui progresse, Hassan et Bakeba amènent leur expérience. Nous ne serons forcément pas seuls à jouer les premiers rôles et d’ailleurs on affrontera ce samedi, l’un des favoris, le FCMB.

Structurellement, Gueugnon est organisé pour figurer en N3. Pour réussir notre objectif, il faut recréer une dynamique. Vous savez dans la vie comme dans le sport, il y a des cycles, nous avons loupé la montée en N2 il y a quelques saisons par deux fois et puis on a manqué ensuite de descendre sur 2 saisons aussi et finalement, on a fini par être relégué, il faut donc retravailler le fonctionnement pour que la dynamique positive prenne le pas et renouer les contacts forts et attractifs avec les collectivités et les partenaires. On insiste beaucoup sur l’esprit forgeron, ce sont des mots mais ils résonnent encore à notre échelle. Je suis optimiste mais il faut réussir à se reconstruire correctement et le temps est toujours compté dans le sport.

Il se profile donc un derby face au FC Montceau Bourgogne, le hasard du tirage a offert cette affiche, qu’en penses-tu ? Cela risque d’attirer la foule et d’être une rencontre animée ? “ C’est agréable pour le football local d’avoir une telle affiche. On aurait peut-être préféré le jouer un peu plus tard dans la compétition mais c’est comme ça, on aurait surtout aimé le jouer avec nos deux clubs en N3 plutôt qu’en R1 mais c’est ainsi. Antérieurement, nous avons eu des Gueugnon / Montceau en N3 puis entre réserves mais aussi notre equipe réserve contre leur équipe première, l’histoire nous offre cette fois- ci, un choc de Coupe de France, Montceau performe très bien en ce moment, Gueugnon aussi. Dans l’effectif, Flavio Valente, Yanis Figueira, Kevin Dupasquier et Nicolas Fernandes ont été Montcelliens, il y a une attente, ce sera un bel événement.

On finit par une question toujours délicate, le FCMB et le FCG sont désormais en Régional. Y-a t-il une réflexion autour d’un rapprochement des deux clubs pour un avenir plus ambitieux pour le football en Saône et Loire ? « Nous devons étudier ce qui est de mieux pour le FC Gueugnon d’abord, c’est mon rôle d’œuvrer pour mon club. Ce sont des questions particulières, je n’ai aucun à priori sur la question mais il n’y a pas de sujet aujourd’hui. Nos relations sont bonnes avec le FCMB, on s’apprécie avec Lionel Large mais il n’y pas de réflexion plus ou moins poussée sur ce sujet. Les deux clubs sont concentrés sur l’idée de retrouver la N3 rapidement.