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vendredi 16 avril 2021 à 06:10

Comment l’art et la culture peuvent se relever de ces derniers mois ?

Un lien indispensable avec la pratique culturelle pour tous selon les professionnels



 



 

 

Depuis plusieurs mois, on compte parmi les grands « perdants » de la crise sanitaire, les professionnels des arts et de la culture. Pour autant, ils relèvent le défi de maintenir les arts et la culture au cœur du quotidien et de chacun et de réinventer dès qu’ils le peuvent le lien avec le public, les pratiquants qu’ils soient professionnels ou amateurs.

En région parisienne, Julie Le Guern et Vincent Villard vont ouvrir en septembre prochain une école d’art. Tous deux ont suivi un parcours d’études dans les arts. Julie Le Guern, enseignante depuis 15 ans avait besoin de monter un nouveau projet en y développant sa propre pédagogie.

 

Et elle définit l’art : « C’est d’abord être créateur, faire des images. On pense qu’il y a de l’art partout. Souvent c’est un travail très sectorisé ». Et elle regrette d’ailleurs que l’art se soit cloisonné. Elle rappelle aussi que l’art peut être fonctionnel. Il y a ainsi de l’art dans nos objets, notre quotidien. Une manière de faire un joli clin d’œil à tous ceux qui se sont retrouvés à faire quelque chose de leurs mains, notamment pendant le premier confinement il y a un an.

 

« Un artiste, il est créatif » ajoute-t-elle.

 

Une école pour ceux qui ont envie de créer

 

Julie Le Guern va donc ouvrir une école à Montreuil avec Vincent Villard : « les gens ont envie de créer quelque chose. Très paradoxalement, les gens ont ressenti un manque, un besoin de faire quelques chose avec leurs mains. L’école répond à cela. » explique-t-elle.

 

Une école qui accueillera trois formations :

  • une classe prépa s’adressant aux lycéens pour passer les concours ;
  • un bachelor en art en trois ans (fusion de l’approche Beaux arts et art déco) destiné aux post-bac et aux jeunes en changement d’orientation ;
  • un parcours de deux ans en écriture.

 

Julie Le Guern explique cette dernière formation : « Si quelqu’un développe sa créativité, il est important de s’intéresser à l’écriture. L’écriture est un art à part entière. On peut développer son processus créatif pour le web, l’analyse, les discours, la communication etc. Il y a un clivage dans l’enseignement français. D’un côté, il y a la théorie et de l’autre la pratique. Pour nous, il y a un équilibre des deux. C’est la réalité de la vie. Et si on enseignant l’écriture comme un art ?… la syntaxe, l’orthographe. Le pouvoir des mots et des images est fondamental. »

 

Un art dont elle reconnaît parfois le manque de mixité sociale, d’où son envie d’ouvrir son école à des personnes venant d’horizons différents.

 

L’art, comme une réponse à beaucoup de problèmes

 

Pour Julie Le Guern, l’art est porteur. « C’est essentiel. Il est la réponse, la clé à beaucoup de problèmes. Si on met l’art partout, cela résoudrait beaucoup de choses. Il touche la totalité du quotidien. Il y a tellement de débouchés posibles. »

 

Le projet d’école qui verra donc le jour au mois de septembre prochain à Montreuil sera l’occasion d’offrir de l’espace et du matériel aux étudiants. Les fondateurs ont le projet de se rendre régulièrement en province ou faire des résidences pour les artistes. Les étudiants seront accompagnés notamment sur la connaissance du cadre juridique, des structures et comment débuter à la sortie de l’école.

 

Les étudiants qui ont envie de s’engager dans ce parcours professionnel sont souvent animés par l’art dès leur plus jeune âge ou ont suivi des cours en MJC. Ils peuvent être passionnés par les musées, la BD etc.

L’école accueillera aussi une galerie d’art qui sera inaugurée elle-aussi en septembre.

 

On a donc compris : l’art ne se joue pas qu’à Paris.

A Blanzy, on parle de l’art musical. Et de la créativité, il en faut ces derniers mois pour maintenir les activités et le lien social !

 

Des travaux en visioconférence avec les élèves de l’école de musique de Blanzy

 

Olivier Boreau, directeur de l’école municipale de musique de Blanzy reconnaît l’importance de maintenir le lien.

La semaine dernière, des cours étaient encore autorisés en présentiel avec les 3e cycles, suivant en cela, les bases de l’éducation nationale. Les travaux se poursuivent en visioconférence. « On l’avait déjà fait au mois de mars. C’est toujours cela. On maintient un lien entre les élèves. On se dit que ce n’est pas si inutile que cela » précise le directeur de l’école municipale de musique.

 

Il rappelle d’ailleurs le rôle de son école : une anti-chambre des conservatoires pour que les élèves puissent aller à Chalon-sur-Saône ou Mâcon.

 

Pour autant, c’est d’abord « une découverte artistique. Il y a de l’ambiance à l’école. Les vues sur le conservatoire sont assez minimes. 1% des musiciens sont professionnels dans les conservatoires. »

 

Et pour Olivier Boreau, « il faut des contacts humains et maintenir les visioconférences. Il faut développer la musique. ». Il est d’ailleurs tout à fait satisfait que les professeurs de musique aient pu être autorisés à aller dans les écoles. « On a fait beaucoup d’animations, des présentations d’instruments. Et des contes musicaux seront prochainement offerts aux écoles » a-t-il expliqué.

 

A l’école municipale de musique de Blanzy, toutes les couches sociales sont représentées. A Blanzy, les tarifs de l’école sont bas afin de permettre la formation à la musique et à la culture. C’est une volonté politique de la municipalité depuis longtemps.

« Dans le bassin minier, il y a beaucoup d’harmonies, de fanfares. C’est une tradition. Le bassin minier est riche d’une culture musicale. C’est une grande famille. » ajoute-t-il.

Avant de poursuivre : « Ce n’est pas que de la musique. Pendant les cours, on prend toujours 5 minutes pour prendre des nouvelles. Cela réconforte. La culture, c’est un ciment entre les êtres humains. On apprend à vivre les uns avec les autres. »

 

La créativité au cœur des prochains mois

 

Olivier Boreau fourmille d’idées et de projets : « J’avais imaginé de faire des petites animations de quartier par groupe, en espérant que cela soit possible en juin. »

 

S’agissant de l’Harmonie municipale, les répétitions repris de septembre à octobre. Puis tout s’est arrêté pour l’ensemble des orchestres de France. Jusqu’à présent, il n’y a donc pas de répétitions.

Pour autant, l’Harmonie a tout de même proposé des concerts par visioconférence.

 

Découvrez ou re-découvrez leurs concerts ici : https://www.youtube.com/channel/UCP520nZ2-iocLujux-rdOIA

 

Pour les plus jeunes qui suivent encore leurs cours à l’école municipale de musique, reste la question des examens de fin d’année. Comment se dérouleront-ils ? Sur quelle partition ? Rien n’est tranché à ce stade.

 

A Montceau, l’association l’Atelier au point mort

 

Corado Boust pour sa part regrette l’arrêt des activités de l’association l’Atelier depuis près de 2 ans. L’association est aussi bien connue pour son salon Minimax. Ce salon permet d’accueillir les artistes y compris extérieurs à l’association.

L’école d’art a plus de 30 ans, rappelle l’artiste qui est aujourd’hui président d’honneur de l’association et l’un des animateurs.

Pour lui, les circonstances actuelles n’ont pas permis de maintenir les cours.

Il est impatient de pouvoir relancer dès que possible les manifestations, reconnaissant que l’association n’a pas pu poursuivre ses activités et en raison notamment d’un manque de moyens des personnes suivant les cours.

« Est-ce que tout le monde a de quoi faire des visioconférences ? » s’interroge-t-il.

 

L’artiste précise aussi que pour sa part et comme d’autres artistes, il est revenu à du travail sur commande. « C’est dur, car on n’est plus dans la création de nos œuvres. » déclare-t-il.

Avant de lancer un appel aux municipalités : « Je pense que les municipalités devraient avoir un regard bienveillant sur nous. Elles devraient promouvoir leurs propres artistes ».

 

 

« On a besoin de se changer les idées en faisant autre chose » Margaux Bonin

 

Margaux Bonin, comédienne et jeune réalisatrice, originaire de Saint Bérain-sous-Sanvignes, se veut plus optimiste et encourage chacun à libérer sa créativité.

 

Pour rappel, voir aussi : https://montceau-news.com/culture/627069-parcours-nouveaux-talents-entrevues-2.html

 

Actuellement Margaux ne manque pas de projets. « J’avoue faire plusieurs choses. Entre les deux confinements, j’avais participé à un tournage. Il s’agit d’un long métrage qui va sortir. Le tournage a été réalisé par l’équipe de « Paris est à nous ». Le film a regroupé 25 comédiens. Il a été tourné en plan séquence. Ce film partait de l’envie de créer. Il y avait une énergie super. On ne savait pas si on pouvait le faire. »

 

Ce film sera d’ailleurs dans la sélection d’un gros festival international. Il faudra attendre encore un tout petit peu pour savoir lequel !

Et en ce moment que fait l’artiste ? « En ce moment, on en profite pour réfléchir. On fait avec les moyens du bord. On a besoin de se changer les idées en faisant autre chose. C’est hyper important. Cela réinvente les moyens de créer. »

 

Et d’ajouter : « On a tous besoin de garder le lien. A chaque période difficile, l’art est toujours important. Je trouve cela hyper important de faire ce qu’on a envie. »

 

Margaux s’entoure ainsi de professionnels, aussi de personnes ayant des emplois plus conventionnels mais passionnés par ce qu’ils font.

 

Et d’encourager chacun à essayer : « Il faut essayer. Sur le documentaire, j’ai essayé. Je suis partie avec une caméra, un enregistreur. On n’a pas besoin de faire de grandes écoles. On apprend sur le terrain. Il faut se lancer. Il faut essayer, accepter de faire des erreurs. Après on trouve des idées. En faisant des erreurs, on trouve des idées. On s’améliore après, comme les enfants ! »

 

Margaux conclut : « Tout est possible encore. Il y a tellement de choses qui ont changé. En créant, cela nous rapproche des gens. C’est le meilleur moyen de lutter contre tout ce qu’il se passe ».

 

Alors à la question, comment l’art et la culture peuvent-ils se relever ? La réponse reste de libérer votre créativité sans attendre, car l’art est partout.

Et partagez dès à présent vos idées, vos œuvres. Transformez internet en grande galerie de partages pour créer du lien !

 

EM

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






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