Ce jeudi 23 juillet, de 13h 00 à 16h 00, s’est tenue une réunion du CSE ( comité social et économique) exceptionnelle présidée par  PDG du groupe Eolane, Henri Juin,  suivie d’une information des salariés par la direction générale.

À sa sortie, le PDG, Henri Juin n’a voulu faire aucune déclaration à la presse.

 

Alain Schleich, élu du personnel, nous a donné les informations reçues ce jour et les différentes options possibles pour l’avenir du site montcellien et de ses salariés.

 

La procédure est repoussée jusqu’à fin septembre et ceci à la demande du potentiel repreneur. Ce dernier souhaite la confidentialité sur ses intentions et son identité.

 

« Les annonces d’aujourd’hui marquent une rupture avec la démarche empruntée ces derniers mois. », souligne le délégué du personnel.

 

Première option : pour l’heure, nous avons un repreneur qui souhaite rester discret et qui demande un sursis de deux mois pour affiner ses choix, de voir le contexte au mois de septembre, afin d’avoir une meilleure lisibilité de la situation économique : serons-nous dans une reprise ou dans une récession économique ?
À partir de là, en septembre, le repreneur donne suite. La méthode choisie serait la méthode judiciaire : dépôt de bilan avec une reprise partielle des salariés.

 

Deuxième option : le repreneur ne donne pas suite. La direction annonce par la voix de son PDG, le même scénario : dépôt de bilan, c’est à dire cessation de paiement, et liquidation judiciaire. Tout le monde est licencié. Ce serait l’État qui prendrait le relai et l’A.G.S qui réglerait la note. On pourrait qualifier cette situation d’abus qui bénéficierait à l’entreprise qui gagnerait sur tous les tableaux.

 

Pour le délégué du personnel, si le repreneur ne vient pas, il devrait y avoir un P.S.E.

 

« Cette annonce est le déclencheur profond d’un conflit. C’est inconcevable, inenvisageable. Cette solution n’a plus de sens. On n’accompagnera pas cette stratégie. »

« Si on en arrivait à cette proposition, on y irait au tribunal et on demanderait l’extension du dépôt de bilan à tout le groupe Eolane.(Voir ce que disait l’avocat des salariés Ralph Blindauer le vendredi 26 juin 2020 https://montceau-news.com/economie/608019-montceau-les-mines-dejeuner-festif-chez-eolane.html )

Nous utiliserons des moyens en réaction à cette mesure  d’injustice. Il s’agit de se défendre loyalement. » 

 

Cette manière d’opérer permet à Eolane d’en tirer un certain bénéfice.

Par contre elle entraîne des dangers qui sont supportés par les 78 salariés et « ça on ne peut pas l’admettre ! »

Les situations familiales des salariés sont multiples : l’emploi est fondamental pour certains, d’autres proches de la retraite, l’affaire n’est pas la même pour tous. « Il faudra sauver les emplois des plus fragiles et nécessiteux. »

 

Alain Schleich poursuit son argumentaire en prenant un peu de hauteur. Il mentionne les deux actionnaires, Paul Raguin et HIVEST (société française indépendante de capital-investissement ). « Ce sont ces deux actionnaires qui ont provoqué la restructuration du groupe et la fermeture de deux sites avec la mise en place d’une stratégie et d’une nouvelle équipe de direction générale.

Ces deux actionnaires ne sont pas vertueux.

Paul Raguin est responsable de la presque faillite en 2015-2017. HIVEST a sauvé le groupe mais n’a pas mis les moyens suffisants  pour rétablir la profitabilité du site.

Les élus montcelliens veulent mettre les actionnaires face à leurs responsabilités.

Le groupe a de l’argent. Il représente 3000 emplois et a une envergure internationale. »

 

Alain Schleich se sent trahi et en colère. Il a oeuvré depuis le début pour l’option de la reprise et a toujours fait en sorte de favoriser ce dialogue. La confiance en a pris un coup.

« C’est une question de dignité ! »

« Après avoir annoncé par deux fois la fermeture du site, ils ont fait partir les clients et les compétences. On a assisté à une érosion progressive des clients et logiquement l’activité a décliné. »

« On est entré dans une divergence idéologique, de méthode et on passera par un bras de fer juridique pour inverser cette tendance. »

 

 

Enfin, le délégué espère toujours que la première option, celle du repreneur,  sera possible et pourra redonner de l’activité au site montcellien.

 

J.L Pradines