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dimanche 21 février 2021 à 06:14

Carrière de Mont-Saint-Vincent : des habitants se mobilisent

  Et affichent leur refus du projet d'enfouissement d'amiante



 



 

 

Ce samedi après-midi, plusieurs habitants de Mont-Saint-Vincent se sont réunis sur la place du Château à l’invitation de Nadine Therville et Joël Jouve, deux anciens conseillers municipaux de la commune.

L’objectif de la réunion qui s’est donc tenue en plein air était d’informer les personnes présentes du projet d’enfouissement d’amiante sur le site de la carrière de Mont-Saint-Vincent actuellement exploité par l’entreprise Rougeot.

 

Nadine Therville et Joël Jouve sont à l’initiative d’une lettre envoyée le 8 février dernier aux habitants de la commune et comportant des questions. Celle-ci devait être envoyée accompagnée des signatures des habitants se posant les mêmes questions que les initiateurs, à savoir les répercussions de l’enfouissement de l’amiante sur l’environnement et la santé, les conditions de traitement des déchets, les responsabilités dans le dossier en cas de défaillance du promoteur, la fin programmée de l’enfouissement, le trafic de camions, l’image du village ou encore les alternatives à la valorisation du site de la carrière.

 

C’est ensuite le 18 février que cette lettre accompagnée des signatures d’une centaine de personnes est arrivée en mairie de Mont-Saint-Vincent.

 

Ce samedi, les habitants de la commune étaient invités à venir retirer une affiche pour réaliser un premier acte de résistance pacifique et aborder les prochaines actions à mettre en place ainsi que les questions à poser à l’équipe municipale en place.

 

L’idée des personnes présentes est au-delà d’être contre le projet d’enfouissement, d’être force de proposition pour la valorisation du site : proposition d’un champ photovoltaïque, réalisation d’un lac pour développer le tourisme au lieu-dit Bourgueil, bref faire de la carrière un vrai lieu touristique plutôt qu’un centre de déchets.

 

Prendre le temps de construire une argumentation

 

Nadine Therville et Joël Jouve expliquent leur démarche et les raisons pour lesquelles ils ont invité les habitants de la commune uniquement ce samedi. « On a voulu travailler sur le fond avant de réagir. On a travaillé avec Médiapart. » ont-ils indiqué.

 

Avant d’ajouter qu’en plus de la centaine de signataires de leur lettre, viennent aussi s’ajouter les chasseurs qui réalisent aussi de leur côté leur action.

 

Et si le départ des contestations n’a pas vraiment été groupé, Nadine Therville et Joël Jouve se félicitent des initiatives personnelles, montrant ainsi un mouvement qui prend la même direction : le refus de l’enfouissement de l’amiante et la demande d’explications au maire de la commune.

 

Après avoir réalisé un point chronologique des actions mises en place devant une trentaine d’habitants de la commune, Nadine Therville et Joël Jouve ont poursuivi leurs explications sur l’amiante en tant que déchet, fort d’informations fournies par un spécialiste Alain Guéret : « L’amiante inerte n’existe pas. C’est une escroquerie. Ce sont des produits toxiques. On ne sait pas ce que cela deviendra. C’est un produit dangereux, point barre » a déclaré Joël Jouve.

 

Et de poursuivre sur l’implication forte d’autres personnes extérieures à la commune, telle Josette Lagrange, maire de Collonge-en-Charollais : « Josette Lagrange ne va pas laisser tomber. »

 

Le refus d’associer amiante et Mont-Saint-Vincent

 

Un autre point développé par les initiateurs de la lettre en direction de la mairie était le refus que le Mont-Saint-Vincent soit associé à l’amiante. « Associer ce haut lieu touristique à l’amiante, ce n’est pas bon, ni pour le tourisme, ni pour nos maisons. Il faut faire une pression » a ajouté Joël Jouve.

 

La carrière dont la fin de sa convention avec la DREAL arrive d’ici un an et demi pourrait rapporter 15 000 € par an à la commune pour l’enfouissement de l’amiante, d’après les dires de Nadine Therville et Joël Jouve. Le budget de la petite commune s’élève à 700 000 € environ par an.

 

Les personnes présentes ont ensuite échangé sur la situation, leurs interrogations, leurs déceptions aussi concernant : le déficit de démocratie sur ce dossier, le problème environnemental causé par le centre d’enfouissement, l’implication de la commune en tant que propriétaire du site ou encore la peur d’un défaut de surveillance du site par l’exploitant.

 

Il ressort aussi le sentiment que les électeurs se soient fait escroquer, puisque Mr Girardon connaissait déjà le projet de l’entreprise Rougeot avant sa réélection et qu’il a choisi de ne pas l’évoquer au cours de la dernière campagne électorale.

 

Pour autant Joël Jouve refuse de blamer le maire en reconnaissant que le conseil municipal a pu se laisser bluffer par les entreprises ayant présenté le nouveau projet pour la carrière.

Et de mobiliser les personnes présentes : « Il ne faut pas perdre de temps. Il faut agir avant l’enquête publique, d’autant plus que beaucoup d’enquêtes publiques se font en ligne à présent et non plus sur le terrain. »

 

Reste à savoir aujourd’hui quelle est la position de la CUCM sur le sujet. A priori et selon les dires de Mr Girardon, elle semble favorable au projet, puisqu’elle l’a même intégré dans son PLUI.

 

Ce samedi après-midi, les habitants réunis place du Château à Mont-Saint-Vincent ont décidé d’organiser leur mouvement et de le structurer. Dès la semaine prochaine, ce rassemblement devrait donner lieu à la création d’un comité de citoyens afin de parler d’une seule voix, une voix qu’ils espèrent forte, afin de contrer le projet de centre d’enfouissement d’amiante à Bourgueil.

 

Dossier à suivre.

 

EM

 

“articles précédents” :

Jeudi 18 février 2021

Un projet d’enfouissement d’amiante au Mont Saint-Vincent

 

Vendredi 19 février 2021

 

 

Les carrières de Mont Saint-Vincent au cœur d’un désaccord

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






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